Miguel Garroté,  vendredi 6 février 2009

http://monde-info.blogspot.com

Dans la 1 ère partie (1),  j’ai résumé ma courte période ultragauchiste (1977).  Avant que je n’oublie,  te tiens à ouvrir ici une parenthèse :  le titre de cette série d’articles – « Agent sioniste mais pas secret » – ce titre est volontairement provocateur,  puisqu’à gauche,  on écrit que je suis un agent du Mossad (or je n’ai pas cet honneur) et toujours à gauche,  on écrit aussi que je travaille pour l’ambassade israélienne en Suisse (or je n’ai pas non plus cet honneur-là).

En réalité,  je ne suis pas un agent sioniste.  Je diffuse sur Israël des informations vraies que les médias européens ne diffusent pas.  Je suis ouvertement ami du peuple juif et ouvertement ami d’Israël.  Mais je ne suis pas un agent sioniste.  Car si quelqu’un comme moi est soi-disant un « agent sioniste »,  alors dans ce cas,  les journaleux de l’Agence subventionnée France Presse sont tous des « agents palestinnistes »,  des « agents fatahistes » et même des « agents hamassistes ».

Or donc,  j’étais en train d’écrire que j’ai eu une courte période ultragauchiste (1977) résumée dans la première partie de la présente série d’articles (1).  De 1978 à 1979,  je suis progressivement sorti des arcannes ultragauchistes.  Les incessantes dissensions internes et les incessantes querelles internes entre tout ces ultragauchistes,  ainsi que leur affolante médiocrité intellectuelle,  m’avaient suffisamment irrité pour que je prenne peu à peu mes distances (Je garde cependant un excellent souvenir du sociologue Blaise Galland qui lui au moins avait un cerveau).

Je tombais en ce temps-là,  je ne sais plus trop comment d’ailleurs et peu importe,  sur un livre de l’avocat péruvien, également chroniqueur au quotidien El Comercio,  Alfonso Baella Tuesta.  Le livre de Alfonso Baella Tuesta est intitulé « El poder invisible »,  en français cela signifie le pouvoir invisible,  et ce livre a été  publié,  en espagnol,  en 1977 aux éditions Andina.

Ce livre constitua à l’époque une magistrale et accablante investigation,  avec pièces à conviction à l’appui,  sur l’infiltration de la gauche latino-américaine par les services secrets cubains et donc aussi – par la force des choses – l’infiltration de la gauche latino-américaine par les agents des services secrets soviétiques et est-allemands qui téléguidaient les réseaux castristes.

Le livre d’investigation de l’avocat journaliste Alfonso Baella Tuesta m’avait retourné,  dans tout les sens du terme.  Et dans la gauche universitaire genevoise,  avec ses nombreux « réfugiés politiques » latino-américains,  en clair des militants d’extrême-gauche pas très démocrates,  on m’en voulut à mort.  Non seulement je n’étais plus vraiment ultragauchiste.  Mais en plus j’étais en passe de devenir un anticommuniste convaincu.

Je mis du temps à sortir des idéologies ultragauchistes et anarchistes,  mais cela ne m’empêcha pas de mener jusqu’au diplôme (1979) mes études en Science politique,  d’une part,  à l’Université de Genève ;  et d’autre part,  à l’Institut Universitaire de Hautes Etudes Internationales (IUHEI),  également à Genève.  En 1980,  les événements se précipitèrent,  c’est le moins qu’on puisse dire.

En 1980,  d’une part,  le responsable de la Mission des Forces Libanaises pour l’Europe,  Mission basée à Lausanne,  en Suisse (à l’époque,  cette mission avait plus de poids que n’importe quelle ambassade libanaise),  responsable que je nommerai ici Cedar (car dans ce cas bien précis je ne puis révéler la véritable identité),  Cedar me demanda de devenir son attaché de presse.

J’avais fait la connaissance de Cedar par l’intermédiaire de sa sœur,  qui étudiait avec moi à l’Université.  La sœur de Cedar,  une chrétienne libanaise à la fois pleine de charme et extrêmement intelligente,  avait substantiellement (et néanmoins chastement) contribué à me faire quitter les eaux troubles de l’OLP et Consorts pour faire de moi un ami des chrétiens du Liban.

La sœur de Cedar étudiait à Genève et résidait chez ses parents et ses trois frères juste de l’autre côté de la frontière suisse,  à Ferney-Voltaire,  en France.  Sans cette famille,  je serais peut-être resté un ultragauchistes pour quelques années encore.

D’autre part,  la même année 1980,  le rédacteur en chef du mensuel anti-communiste L’Impact,  Valentin Philibert (c’était bien son vrai nom),  me proposa de devenir rédacteur dans une agence de presse internationale qu’il venait de créer à Genève,  l’agence Voxmundi S.A.  Valentin Philibert était de père suisse et de mère russe.  Il avait brillamment réussi dans une maison d’édition genevoise de revues horlogères,  la maison d’édition Hugo Buchser.

En parallèle,  Valentin Philibert avait lancé la revue L’Impact,  puis l’agence Voxmundi.  Je tombais sur Valentin Philibert le plus bêtement du monde,  en lisant sans faire exprès une annonce dans la Tribune de Genève,  un quotidien qu’il m’arrivait de lire une fois tout les six mois.

J’acceptais les deux mandats,  celui de Cedar avec les Forces Libanaises et celui de Valentin Philibert avec Voxmundi S.A.  J’ignorais totalement que ce faisant,  j’allais en réalité travailler à la fois avec le Deuxième bureau (service de renseignement) des Forces Libanaises (2) et avec le service de renseignement de l’armée argentine.  Non seulement je n’allais pas me ranger comme je l’avais imaginé.  mais au contraire j’allais sérieusement aggraver mon cas au regard du politiquement correct (Fin de la 2e partie ; 3e partie à paraître prochainement).