Comment les services secrets israéliens infiltrent ses plus proches alliés, les Etats-Unis.

Le Mossad est extrêmement puissant. Depuis leur création, les services secrets israéliens ont pour premier but la sauvegarde de leur pays, quoiqu'il en coûte. Ils sont considérés comme les meilleurs services secrets du monde, comme les récents évènements l'ont démontré, que ce soit à Dar el-Zour , à Damas ou à Isaphan. Néanmoins, leurs dirigeants sont parfois arrogants et irresponsables, et n'hésitent pas à infiltrer leurs plus proches alliés, sans se soucier des conséquences

 



Durant le début des années 80, Johnatan Pollard, jeune employé de confession juive de l'ONI , les services de renseignement la Marine américaine, a donné des renseignements à son agent traitant du Mossad à Washington.  Les cibles ? Les agents de la CIA en Union Soviétique. Plusieurs d'entre eux ont été exécutés par le KGB lorsqu'Israël a vendu l'information aux Russes. La raison en était, dit-on, que le directeur du Mossad de l'époque, Nahum Admoni, était antiaméricain. Il reprochait à la CIA d'avoir recruté des SS au lendemain de la guerre et d'avoir protégé pendant des années Ali Hassan Salameh, commanditaire du massacre de Münich.

Plus tard, lorsque George Bush père a accédé à la Maison-Blanche, il a durci le ton à l'égard de l'Etat hébreu. Bush, ancien patron de la CIA, n'avait pas digéré la trahison israélienne, et comptait bien faire payer Jérusalem. Aussi Israël s'est-il retrouvé bien seul au début des années 90.

Personne, au sein du Mossad, ne s'est remis en question depuis. En 2001, le nouveau patron Efraim Halevi a envoyé des centaines de katsas photographier l'Air Force Academy du Colorado et les bases de l'armée américaine en Californie. Interpellés par la police, certains des espions israéliens ont affirmé être étudiants à l'Université de Jérusalem. Problème : l'Université de Jérusalem n'existe pas, la plus proche étant l'Université hébraïque, où aucun d'entre eux n'étaient inscrits. Le directeur du FBI, Robert Mueller, fou rage, a fait expulser les espions vers Tel-Aviv… sans pour autant freiner les ardeurs du Mossad. 

En ce 22 avril 2008, le ministère de la Justice américain annonce l' arrestation d'un espion du Mossad ayant opéré dans un centre spécial de l'armée américaine. Selon les informations délivrées au compte-goutte par le Ministère de la Justice, cet informateur, du nom de Ben Ami Kadish, aurait livré des informations confidentielles à Israël, y compris sur des armes nucléaires américaines, entre 1979 et 1985. Prié de s'expliquer sur la lenteur de l'enquête, le Ministère n'a pas tenu à préciser.

Sans doute Ben Ami Kadish a-t-il encore travaillé pour l'Institut après dans les années 90, mais qu'importe.

Réalise-t-on, dans cette tour banale de Tel-Aviv qui abrite le Mossad combien cette nouvelle peut affecter les relations entre les deux pays ? Qu'Israël, s'il est lâché par son cousin américain, pourrait se retrouver seul face à la menace iranienne ?

Le Mossad aime à jouer avec le feu. Mais lorsque l'on habite dans la poudrière du Moyen Orient, mieux vaut ne pas se muter en pompier pyromane.