Assis sur son banc les yeux vides, un brin songeur
Il se laissait envahir des dédales pavés
Aspiré par le poids des ruelles du passé
S’enivrant d’un monde à tout jamais sans bonheur.

Les époques étaient passées, le sang écoulé
Mais la cité malgré les maux était sur pied.
Poumon d’un ogre de fer et d’acier affamé
Le temps, la pluie et les guerres l’avaient épargnée.

Devenue la terre des âmes à jamais perdues
L’histoire des lieux le guidait dans un monde effacé
Le transportant au royaume des âge révolus
Lui offrant sans rancœur l’ode d’une vie dépassée

Ballade d’autrefois pour les prêcheurs dévoués
La vieille ville avait perdu de son rôle premier
N’étant plus comme jadis le lieu de tout pouvoir
Devenant simple symbole d’un monde oublié.

 

         Capharnaüm métallique 


Admirant de son carré vert le tumulte du quartier
L’amateur poseur de mots agitait sa plume et ses pensées
Alors que quelques part sous la voute de ses pieds
Le flot continu des vagues véhiculées se poursuivait.

Symphonie métallisée à ciel ouvert
Concerto sans tickets chaque jour offert
Pour le menu plaisir de musiciens sans cachets
S’agitant jour après jour dans leur monstre de fer et d’acier.

Brisant le silence animal d’une cité négligée
Les conquérants du néant sans cesse renouvelés
S’agitent, s’énervent, se défient à foison
Pour savoir lequel d’entre eux couvrira le plus de son.

Plaisir solitaire de l’ouvrier soulagé
Passe temps favori d’un Homme moderne abruti.
Ce soir encore avant que la ville ne s’endorme
S’anime malgré moi l’opéra pour mille klaxons.