Depuis des mois, les observateurs s’inquiétaient du bras de fer entre Casino et les Galeries Lafayette. Alors, l’accord conclu entre les deux parties est-il une réelle opportunité pour Monoprix ?
Depuis décembre 2011, le groupe Galeries Lafayette avait engagé la vente de ses parts dans le capital de Monoprix. Gérant Monoprix avec le groupe CASINO, le distributeur stéphanois, Galeries Lafayette avait alors fait part d’estimation de ses parts (chiffrées par des experts indépendants (sic !!!)) à 1.95 milliards d’euros, là ou Casino les chiffrait à 700 millions. Alors que Monoprix a connu, ces dernières années, une évolution satisfaisante eu égard à la situation générale de la grande distribution , l’enseigne se retrouvait donc au centre d’un conflit dévastateur. Casino allait même, au cours de ces dernières semaines, à accuser le groupe Galeries Lafayette d’augmenter artificiellement les prix pour « truquer « ces estimations. C’est de bonne guerre, surtout dans la grande distribution. Casino a l’habitude de ce genre de conflits, et quand il s’agit de montrer dents, M NAOURI (le P.D.G. du distributeur stéphanois) a déjà fait ses preuves (Il suffit alors de se souvenir du conflit opposant le groupe stéphanois au géant de la distribution Carrefour en ce qui concernait à l’époque la présence des distributeurs au Brésil). Après des semaines de conflits, mais aussi d’actions en justice (menées de part et d’autre), les deux groupes sont tombés d’accord, et de nouveaux experts indépendants (re-sic !!!) ont estimé la valeur de reprise de ces actions à 1.175 milliards. Les deux parties se sont mises d’accord sur ce montant, et les deux groupes espèrent finaliser l’opération avant octobre 2013, après avoir acquis l’autorisation des autorités de la concurrence (Il reste à supposer, que certaines positions pourront, dans certaines villes, être considérées comme monopolistiques. Entre Petit Casino, Géant, Monop’ et Monoprix, le distributeur pourrait ainsi être contraint de se désengager de certains points de vente). En quelques mois, des experts indépendants ont vu fondre leurs estimations de 700 millions d’euros, là où d’autres voyaient les leur gonfler de 500 millions d’euros. On se rassure, au passage, que ces expertises et ces évaluations soient réalisées de manière indépendante. Toujours est-il, que cette entente entre les deux grands de la grande distribution va permettre à Casino d’ouvrir de nouvelles perspectives sur son marché intérieur, quelques jours après avoir finalisé son rachat de GPA, qui a fait du groupe stéphanois un futur groupe véritablement international, puisque désormais 60 % du C.A. se feront à l’international.