Ne vous méprenez pas. Ici il n’est question ni de chats (ou alors de très gros) ni d’Isidore. Non, il est question de sphinx, de magie, de lutte de pouvoir, d’une quête. Terrible quête qui mènera certains protagonistes en terres noires. Nous nous retrouvons sur les terres d’Egypte, partagées entre Techs et Traditionalistes. Dès les premières pages, le ton est donné. Khéphren, jeune étudiant fasciné par les sphinx, a le privilège d’autopsier l’une de ces créatures dont les Hommes ignorent tout, et découvre ce qu’il n’aurait jamais dû découvrir. Sa trouvaille lui vaut bon nombre de douleurs, physiques et morales. Victime d’un mauvais sort, il enquête sur la mort de ce sphinx. Que dissimulent les dieux aux yeux des Hommes ? Que cherche chacun dans cette quête effrénée ?
Malgré tout, ma lecture m’aura laissé un goût amer. Parce que ce livre est trop court. Je pensais avoir le temps de m’adapter à ce monde haut en couleurs, partagé entre coutumes et technologie. Je m’attendais à plus de descriptions. Il y aurait tant à dire sur cet univers qui n’existait, au départ, que dans la tête de Cécile Duquenne. Mais grâce à elle, nous pouvons désormais nous y rendre. Elle est parvenue à m’entraîner loin de mon nord natal. Rien que pour ça, je lui tire mon chapeau. Mais je pensais aussi m’attacher aux personnages. J’avoue avoir eu du mal à "vivre" en leur compagnie. Rien ne m’a permis de m’identifier à eux, de ressentir leurs émotions. J’espérais voir des liens très forts se tisser entre les protagonistes, gentils ou méchants. Je dois pourtant reconnaître que l’auteure y est parvenue avec deux d’entre eux. Pour ma part, du moins.
Autre point – mais qui pourrait tout aussi bien vous passer dix kilomètres au-dessus de la tête -, les prénoms de certains personnages. Khéphren, comme celui de ce célèbre pharaon. Néfertari, comme la favorite de Ramsès II. Ils m’ont un peu déstabilisée, car étant une amoureuse des valeurs de l’Egypte ancienne, cela procure une sensation étrange de les retrouver dans un récit non historique. Rien de dramatique, cependant.
Cécile Duquenne