Le Bayern peut souffler. La malédiction de la finale perdue a pris fin. Après ces défaites de 2010 contre l’Inter Milan et l’an passé contre Chelsea, les Bavarois ont enfin réussi à l’emporter dans cette finale 100% Bundesliga. Ils sont venus à bout d’une coriace formation du Borussia Dortmund, qui a proposé une opposition des plus relevées, en s’imposant deux buts à un. C’est le 5ème fois de son histoire que le Bayern remporte la Coupe aux grandes oreilles, le dernier sacre remontant à 2001.
Pour cela, le Bayern Munich a dû s’employer pour venir à bout de joueurs de la Ruhr bien décidés à ne pas jouer le rôle de faire-valoir que certains observateurs leur avaient dévolu. En effet, les 25 points d’écart séparant les deux clubs au classement du championnat allemand laissait supposer un écart conséquent entre les deux équipes. Sur le terrain, il n’en fût rien… Les deux équipes alignaient leur onze type, à l’exception pour le club de la Ruhr du milieu offensif Mario Gotze, futur recrue du Bayern Munich, contraint au forfait en raison d’une blessure.
Un match donc plein de promesses, consacrant la domination allemande sur l’Europe du football. Des espoirs qui n’ont pas été déçus. Le début de match est à l’avantage des joueurs de la Ruhr qui proposent un pressing haut gênant considérablement le Bayern dans la construction de son jeu. Les Bavarois multiplient les maladresses techniques et permettent à Dortmund de se créer quelques situations dangereuses, notamment emmenés par la puissance de Lewandowski et la vivacité de Reus. C’est le Polonais qui se crée la première situation dangereuse d’une frappe des 25 mètres claquée en corner par Neuer au quart d’heure de jeu. Le corner qui suit donne encore l’occasion à l’international allemand de briller en sortant du pied une volée de Reus.
Après 20 minutes difficiles, le Bayern sort un peu de sa torpeur, en se procurant une belle situation par l’intermédiaire de Mandzukic qui profite du bon travail de Ribéry pour placer une tête que Weidenfeller claque magistralement en corner (26′). Mais, la défense n’est toujours pas sereine du côté munichois, Boateng est en particulier mis à rude épreuve face à la puissance de Lewandowski. C’est d’ailleurs par là que le Polonais s’infiltre pour se procurer un face à face avec Neuer mais le goal bavarois sort le grand jeu et bouche l’angle à perfection (35′).
La fin de première mi-temps se déroule à un rythme moins élevé, après un début de partie très disputé. Malgré tout, Robben, esseulé côté droit, s’en va en un contre un face à Weidenfeller mais ce dernier sort promptement et détourne la balle piquée de l’ailier néerlandais, en restant bien sur ses appuis.
La seconde mi-temps voit la physionomie de la partie évoluer. Le Bayern prend quelque peu le dessus, même si les occasions ne sont pas légion. Il faut attendre la 60ème minute pour voir arriver la délivrance. Ribéry fixe trois défenseurs, ce qui libère l’espace dans le dos pour Robben qui vient dribbler Weidenfeller pour ensuite centrer aux 6 mètres pour un Mandzukic esseulé, qui marque dans la cage vide. La délivrance pour les Bavarois, la douche froide pour le Borussia qui semble éteint par ce but.
Mais, un fait de jeu va tout changer. Sur un ballon en profondeur, Dante rate le ballon et stoppe irrégulièrement Reus. L’arbitre n’hésite pas et siffle un penalty incontestable, que se charge de transformer Gundogan (68′), prenant à contre-pied Neuer. Ce but contre le cours du jeu ne va pas entamer la marche en avant du Bayern. Le bloc compact proposé par le Bayern empêche Dortmund de développer son jeu, qui se délite petit à petit. Le couperet se rapproche surtout sous l’impulsion d’un Robben virevoltant et d’un Ribéry en mode diesel, lui qui a mis près d’une demi-heure à rentrer dans sa finale. Alaba puis Schweinsteiger s’essaient des 20 mètres (76′, 87′), mais à chaque fois, Weidenfeller s’oppose fermement et avec classe.
La délivrance interviendra par Arjen Robben, l’homme de cette finale, lui qui avait loupé le penalty décisif lors de la séance des tirs aux buts l’an passé, qui avait coûté la finale aux Bavarois face à Chelsea. Sur une talonnade de Ribéry, Robben élimine Schmelzer d’un crochet avant de mystifier le gardien d’un subtil plat du pied gauche. La messe est dite, plus rien ne sera marqué, malgré les entrées de Scheiber et de Sahin. Le Bayern s’impose au forceps, mais il ne l’aura pas volé.