Enfants précoces et la course aux résultats

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La rentrée approche à grands pas et déjà certains enfants sont prêts à intégrer leur nouvelle classe de petits surdoués. Les parents, nerveux, se posent bons nombres de questions. Va-t-il réussir ? Va-t-il s’adapter ? Quels seront les résultats ? Sera-t-il le plus jeune de sa classe ? Avons-nous bien choisi l’école ? N’aurions nous pas dû le laisser dans une classe plus « classique » ? Et encore bien d’autres questions qui viendront se rajouter à la longue liste d’interrogations tout au long de l’année scolaire.
Un enfant diagnostiqué « précoce » est un enfant à qui l’ont aura fait « subir » toutes sortes de tests afin de "mesurer" ses capacités intellectuelles. Il s’agit de tests de quotient intellectuel et de tests psychologiques et psychomoteurs. Pourquoi ? Dans la majeure partie des cas, ces enfants vont se distinguer au travers de leurs résultats sur les bancs de l’école. Les statistiques révèlent qu’environ un enfant par classe serait doté de précocité, soit environ cinq pour cent de la population infantile. Nous pourrions (pour schématiser) les « ranger » dans deux sortes de catégories.  Pardonnez moi du terme, mais comment réussir à employer un mot adéquat alors que ces enfants sont eux même la cible de préjugés et que parfois on les assimile à de simples chiffres…
 
D’un côté, nous trouverons les enfants qui présentent d’excellents résultats et qui sont souvent un peu en avance sur leurs petits camarades. Qu’entendons nous quand il s’agit d’utiliser le mot « avance ». En réalité, il s’agit d’assimilation, de compréhension plus rapide. Certains enfants connaissent déjà les thèmes abordés lors des cours et le programme scolaire peut parfois sembler peu adapté à leur capacités. Très souvent, ces enfants ne sont pas détectés et ne font pas l’objet de tests, tels de petits animaux de laboratoire. Leur réussite suscite l’admiration de leur entourage et cela les encourage à rester dans les « rangs ».
 
D’un autre côté, se situent les enfants (environ un tiers des enfants dits « précoces »), qui eux aussi souhaiteraient aller un peu plus vite car ils ont d’ores et déjà assimilés les connaissances que l’enseignant leur inculque. Mais vu que le programme ne peut pas toujours s’adapter à certains élèves, ceux-ci se mettent en marge. Ils s’ennuient, parfois allant jusqu’à s’isoler complètement du reste des élèves. Il peut même de temps en temps arriver que des enfants, se sentant totalement incompris, se renferment dans une sorte de mutisme. Et c’est alors que les résultats s’en ressentent. La communication est rompue et l’enfant se désintéresse complètement, délaissant ainsi son travail scolaire et pouvant alors être perçu comme étant un « cancre ».
 
Les diagnostics de précocité, si on peut les nommer ainsi, revêtent parfois une certaine « délivrance » pour les parents en quête de « normalité ». Soulagés ou effrayés, ils arrivent à poser une explication au cursus scolaire de leurs chers bambins. Mais le diagnostic ne résout pas pour autant tous les problèmes. Que faire d’un enfant qui a des besoins particuliers en matière d’apprentissage ? Le scolariser dans des classes ou écoles spécialisées ? Lui faire « sauter » des classes et ainsi le décaler vis-à-vis de l’âge des autres élèves ? Le laisser s’épanouir, grandir au rythme des autres enfants de son âge, pour ne pas accentuer sa différence ? Le faire suivre par un psychologue ?
Toutes ces questions trouvent réponses en fonction de la maturité de l’enfant et de ses souhaits. Et comme personne n’est parfait, quelque soit le choix, l’enfant subira une transition qui pourra impacter grandement sur son avenir.
La précocité reste encore un sujet bien particulier, surtout lorsqu’il touche à l’enfant.
Pour certains parents, il s’agit d’une sorte de faire valoir, une espèce de carte de visite. "Regardez, mon enfant est un petit génie. Plus tard, il sera chercheur au CNRS, ingénieur chez Ariane, grand avocat, nous l’inscrirons à l’ENA…" Et si l’enfant aspirait lui, le plus simplement du monde, à pratiquer un métier manuel et conserver ses passions au niveau de simples passe-temps, qui lui permettront d’exercer les talents qui lui sont propres ? Certains parents ne l’envisagent pas. Ils rentrent dans la course aux résultats, la course au chiffre : quel est son QI ? Comme si un simple chiffre permettait de « mesurer » la valeur un enfant !!!
Quand on regarde bien certains adultes qui ont eu la chance de faire des années et des années d’études, et quand on compare le peu d’intelligence pratique qu’ils ont… La culture et le savoir ne font pas tout ! Un être peut être très intelligent (cultivé, multi diplômé, ultra pointu dans ses analyses selon son domaine de prédilection…) et être très « idiot » ou totalement insensible dans la vie de tous les jours !
 
Alors la question que je me pose est la suivante : pourquoi certains parents essayent-ils , coûte que coûte de créer des petites « machines de guerre à savoir » avec leur enfant ? Quel est l’intérêt de surstimuler un tout petit ? Pour apposer la marque de fabrique « c’est moi qui l’ai fait » ?
Bien évidemment, quel parent n’a pas rêvé d’avoir un enfant qui réussira sa vie ? Mais réussir sa vie ne signifie pas forcément faire la course aux chiffres, qui parfois ne veulent rien dire. Un enfant, quel que soit son « chiffre » a besoin d’attention, a besoin d’affection, a besoin d’être guidé. Ses besoins et aspirations, qui lui sont propres, doivent rester les siens et pas ceux de son entourage. Un jeune en demande, un jeune qui souhaite apprendre ne doit pas être freiné. Mais il ne doit pas non plus être « forcé ». Personne n’a le droit de lui ôter sa part d’innocence sous prétexte qu’il a des capacités. Et cela est également valable pour des enfants non détectés comme ayant un potentiel intellectuel élevé.
Pour intégrer de grandes écoles, certains parents n’hésitent pas à marteler le cerveau de leurs enfants par de l’apprentissage de chaque instant. Des enfants de deux ans peuvent ainsi connaitre les lettres de l’alphabet et savoir écrire à seulement trois ans. Ceux-ci sont surentrainés, oui, ce sont des petites « machines de guerre à savoir », des minis Einstein. Et pour quoi ? Pour intégrer l’école dont papa et maman rêvaient avant même que bébé ne pointe le bout de son nez ! Parce qu’en société, cela peut en impressionner plus d’un ! Oui, mais au détriment de qui? Au détriment de l’enfant, qui passe à côté de son innocence et au lieu de jouer à son rythme se voit imposer la mégalomanie de ses parents !
Alors pour éviter la généralisation, heureusement tous les parents ne sont pas comme cela. Certains souffrent même de la précocité intellectuelle de leur enfant et prennent cela pour un handicap. Ces parents, ceux qui doutent à chaque instant, sont ceux qui réussiront le mieux avec leur enfant, même s’ils font des erreurs, car eux, ils ont pris conscience de la part de bonheur que leur enfant mérite…
 
En conclusion, je dirai qu’un chiffre, quel qu’il soit, ne veut rien dire. Il permet simplement d’explorer des possibilités d’orientation adaptées à l’enfant. Chaque parent devrait être fier de son enfant, quels que soient ses résultats ! Il suffit de creuser un peu pour découvrir un potentiel propre à tout un chacun et savoir le faire grandir pour l’épanouissement de toute la famille. Malgré tout, dénigrer cette capacité que certains enfants possèdent est dommageable. Chaque enfant est particulier, les programmes scolaires ne peuvent s’adapter parfaitement à chaque tempérament. Pour autant, certaines différences existent bel et bien, alors pourquoi ne pas les valoriser simplement pour le bien être de l’enfant ?

34 réflexions sur « Enfants précoces et la course aux résultats »

  1. Voila un bien bel article !

    Il y avait dans la clase de mon fils en moyenne section, une petite fille, belle comme le jour, une eurasienne de 5 ans, qui a changé de classe en cours d’année, elle est allée en grande section pour pouvoir entrer cette année en CP ! Elle a eu du mal à s’adapter parce qu’elle quittait des copains auxquels elle s’était attaché, même les voir dans la cour ne lui suffisait pas!
    Elle en a souffert, mais à la rentrée, elle va avoir de nouveaux amis et surtout ceux avec lesquels elle a fini l’année scolaire, et elle retrouvera sa soeur en avance aussi, belle comme une petite déesse elle aussi !

    Je trouve que l’académie devrait faire réaliser des examens QI à chaque élève tous les 2 ans pour détecter ceux qui doivent suivre des cours dans des classes supérieures!

    Comme tu le dis beaucoup s’ennueient, sont en échec scolaire juste parce qu’ils n’ont pas été détectés! Alors ils entrainent les autres élèves dans une chute scolaire aussi car pour passer le temps, faire l’idiot, c’est géant!
    On a une super notoriété !

  2. Tu vois ma fille passe au CE2, elle a la trouille !

    Je lui ai expliqué comme souvent, que je me fiche bien des notes!
    Je suis très contente quand elle m’en apporte des bonnes, évidemment, mais que ce n’est pas ce qui compte le plus!
    Que ce sont les acquis qui prédominent !
    Une fois qu’elle sait, elle sait, et c’est le p^lus important!
    Même si c’est 2 jours après au moment de la correction!

    Ma fille est une bonne élève!
    Mes fils je ne sais pas encore, on verra!

    Mais je trouve qu’en France on tente cloniser les enfants!
    On les fait entrer trop tôt à l’école, on leur apprend à écrire trop tôt, on leur demande trop de choses trop tôt, on oublie que ce ne sont que des enfants!

    Si le cerveau est plus apte à apprendre très jeune, il faut aussi penser qu’un enfant a besoin de jouer pour grandir, alors pourquoi ne pas allier les 2 ?

    J’ai acheté comme tous les ans le Bordas du programme de l’année scolaire en cours!
    Il me sert à faire réviser ma fille quand elle n’a pas compris, reprendre une leçon!
    Ou rattrapper les cours en cas d’absence!

    Mais jamais je ne fais travailler ma fille pendant les vacances!
    Si elle veut jouer à la maîtresse ou à l’élève, je suis partante, mais c’est un jeu ! Pas une obligation, pas de devoirs de vacances ici !

  3. Un très bon article qui me parle énormément.
    En effet, sans vouloir jouer les prétentieux, j’ai moi même durant ma scolarité eu pas mal de facilité notamment dans l’aventure du primaire (entre le CP et le CM2) ou je cumulais les titres honorifiques de « Premier de Classe » très largement, comme d’autre enfilent les perles.

    Cependant mes parents et surtout ma mère, (Mon père étant parti lorsque j’étais très jeune) , ne m’ont pas poussé à aller plus loin, celle ci m’a laissé libre de mes choix et à privilégier mon équilibre d’enfant à mes résultats. Alors d’un côté ce fut très bien parce que je suis resté avec mes amis et j’ai gardé mon cadre de vie, de l’autre je me suis ennuyé en classe et j’ai donc arrêté de travailler ni trouvant plus aucun plaisir.

    Résultat? Échec scolaire au collège et début du découragement de l’éducation. J’ai du tirer mon boulet pendant pas mal de temps, jusqu’à ma rencontre avec quelques profs plus qu’encourageant. Ma première rencontre fût en cours de Français après une rédaction ou il fallait créer la suite d’une scène de bande dessiné par l’écrit. Au bilan j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire et ma prof m’a avoué qu’elle avait pleuré en la lisant.

    Ensuite rencontre avec deux profs d’histoire qui m’ont donné gout à l’histoire et à la réflexion et je les en remercie vivement car j’ai repris gout au système scolaire et du cout mes résultats sont remontés dans certaines matières.
    Lycée, début du dépaysement, internat et perte de repères…une seconde catastrophiques et une fin de scolarité merveilleuse car je me suis battu pour mes convictions.

    Aujourd’hui je regrette de ne pas avoir plus loin dans mes études car j’avais les facilités mais à l’époque pas à la fibre..

    Toute cette jolie histoire pour dire qu’un élève qui à des facilités doit pouvoir choisir ce qu’il veut, et ses parents ne doivent pas voir en lui leur propre échec ou leur propre rêves. Un enfant ne doit pas se voir contraint de ressembler à ses parents ou de réaliser leur propre rêves, il doit grandir par lui même.

  4. Oui mais un enfant s’en remet souvent aus parents ne sachant quelle décision prendre, d’autant plus si cet enfant est précoce, il a tendance à sur analyser !

  5. [b]Ange

    Trop d’angoisse pour les enfants
    Trop de devoirs
    trop de rigeur
    trop d’heures de travail dans la journée
    trop de matiere
    trop de stress
    C’est ce que ressentaient mes enfants dans les ecoles francaises!
    Fox[/b]

  6. Fox,

    L’an passé ma fille n’avait que 5 min de devoirs par jour !
    Pour cette année selon les mamans avec lesquelles j’ai discuté, il faut s’attendre à 1h 1h et demie de devoirs par jours !
    Ma fille commence à avoir peur!
    Bien que je lui ai promis qu’elle n’aurait qu’à recopier ce que je lui dirai, ou que je lui écrirais!*
    On fera juste un exercice par devoir pour voir si elle a compris le système, si oui, elle recopie ce que je lui donne!
    Si elle n’a pas compris, on reprend la leçon, et quand elle aura tilité, elle recopiera pareil!
    Je suis contre les devoirs à la maison!
    Ils se payent 6h par jour de travail et de concentration à l’école, ce n’est pas pour recommencer à la maison, si on multiplie par 2 ou 3 enfants, c’est ingérable, et pour les parents et pour les enfants!
    C’est un sujet dont je vais parler !
    Peut-être aujourd’hui, car c’est tout chaud !!

  7. Bonjour Ange,

    Vaste chantier…
    D’un côté l’Éducation Nationale, qui à force de vouloir réformer, sans passer par un Grenelle de l’éducation avec comme acteurs: les enseignants, les parents, les entreprises et les ENFANTS, ne fait que rendre une pâle copie !
    D’un côté certains parents qui à force de vouloir faire de leurs enfants…ce qu’ils ne sont pas, le tout pour soit pour se gargariser des réussites scolaires, soit pour assouvir leurs échecs personnels…mais sans se préoccuper des réelles possibilités de leurs enfants, ni de leurs propres motivations.
    Il ne faut pas omettre que nombre de surdoués se sont retrouver en position d’échec scolaire, problème d’adaptation à leur environnement, perte d’identité propre, plus aucun repère avec les enfants de leur âge, etc…la liste est exhaustive.
    Puis il faut reconnaitre que la surcharge scolaire est édifiante, pour nombre d’élèves le début d’une grande lassitude…
    Tout est à revoir, et surtout dans le cadre de l’orientation ou là également le bât blesse.
    Comme le relève Tom, il faut également parler du problème de trouver dans sa scolarité des professeurs intéressants, qui donnent l’envie de se dépasser, de se construire, et là il faut bien reconnaitre que la politisation du corps enseignant illustre les dysfonctionnement de l’Éducation Nationale.
    On pourrait écrire des chapitres sur ce sujet d’une importance capitale.
    Je t’embrasse bien fort.

    Michel

  8. Bonjour Sybille,

    Tout merci pour le compliment !

    Il est vrai qu’un changement de classe est très perturbant pour un enfant, surtout de cet âge. Même si l’enfant a certaines capacités, il a besoin de repères et lui en donner de nouveaux peut s’avérer parfois très déstabilisant !

    Pour ce qui est de faire passer des examens de QI aux enfants systématiquement, pourquoi pas. Le problème étant que certains parents ne verraient peut être pas cela d’un très bon œil. Dans les yeux des parents, leurs enfants sont les meilleurs et certainement que des tests viendraient anéantir leur espoirs d’avoir un petit génie à la maison… Personnellement, cela ne me dérangerait pas dans la mesure où cela n’engendre pas un certain esprit de compétition entre les enfants mais aussi entre les parents. Et du moment que cela se passe dans l’optique de faire progresser l’enfant à son rythme, pour adapter ainsi son apprentissage. Mais je crois que l’éducation nationale est bien loin de ce genre de préoccupations. Ce serait faire un peu du cas par cas et là c’est assez difficile à réaliser !
    Quand on voit les surcharges en terme d’effectif au sein des classes de certains établissements scolaires… et du fait que certains enseignants partant en retraite ne sont même pas remplacés… il y a de quoi se poser des questions quant à la priorité de l’état vis-à-vis de l’éducation de nos enfants !

    Il est vrai que l’on met souvent le fait de l’échec scolaire sur le dos des parents, mais dans certains cas, comme le sujet de cet article, si tout le monde était plus attentif (pas seulement les parents) peut être que ces élèves réussiraient beaucoup mieux et éviteraient de générer les perturbations bien trop fréquentes dans certaines classes !

    Ange

  9. Suite pour Sybille,

    Je crois que tu résumes très bien, au travers du parcours de ta fille, les problèmes très fréquents d’adaptation à l’école.
    Je vais te donner l’exemple de mon fils, qui est entré l’année dernière en première année de maternelle à deux ans et demi (il est né en décembre).
    Lors du premier jour, je me suis déjà posé beaucoup de questions quand j’ai croisé ces petits camarades. Ils s’exprimaient très bien dans la grande majorité. Le mien, tout juste propre pour la rentrée, était un petit bonhomme mutin, pas vraiment prêt à affronter un groupe d’enfant faisant une tête de plus que lui… Les premiers mois ont été difficiles, pas pour lui, pour son enseignante ! Il n’arrivait pas à se concentrer et préférait jouer. Il ne se mêlait pas aux autres enfants car avaient pour les trois quarts entre huit et onze mois de plus que lui. Pour un petit de 2 ans et demi, c’est énorme ! En fin d’année, pour les fêtes de Noël, sa maitresse nous a fait part de ses inquiétudes quant à sa « sociabilité » et son intégration dans le cursus scolaire : refus des règles, de participer, ne fait que ce que bon lui semble, etc… elle nous a même suggérer à mots couverts que pour bien faire, nous devrions retenter la première section de maternelle l’année suivante… tout cela en nous disant que notre petit était très intelligent pour son âge, mais qu’il retardait le groupe parce que les autres allaient plus vite que lui… !
    Je dois dire que j’ai été assez choquée par ce genre de propos !!! Comment peut on dire à un parent que son enfant de 3 ans (à ce moment là) est en retard par rapport aux autres qui allaient avoir 4 ans un à deux mois plus tard ??? Bien sûr que c’est normal !!! Sauf que cela gênait l’institutrice car elle avait un élève, beaucoup plus jeune que les autres, qui ne suivait pas au même rythme !!! N’est ce pas normalement le rôle de l’enseignant de s’adapter aux enfants, surtout lorsqu’ils sont très jeunes ? C’est bien lui le pédagogue, pas moi !

  10. Suite et fin pour Sybille (désolée, c’est trop long),

    Finalement, mon fils a fini par se mettre dans les rangs, à se conforme, devenir un bon petit soldat ! Et nous avons eu toutes les félicitations de sa maitresse en fin d’année…
    Je tiens tout de même à préciser que mon fils n’a aucun problème de comportement à la maison. Il n’a que 3 ans, découvre et apprend tous les jours, au rythme qui lui est propre ! Mais dans les mots de son enseignante, j’ai eu l’impression qu’elle me parlait d’un autre enfant que le mien. Alors nous avons essayé de comprendre, son père et moi, car je ne remets pas en doute le fait qu’il pouvait être dur en classe. Nous avons ensuite compris qu’elle le comparait et ne prenait pas en considération son caractère propre. Parfois je me demande si l’école ne formate pas trop les enfants et tue un peu leurs « particularités ». Un enfant trop créatif pourra être mis en marge, un enfant trop « cérébral » aussi.
    L’école est un apprentissage, pour les connaissances, pour les valeurs humaines, mais ne devrait utiliser le même « moule » pour chaque enfant, cela enterre les différences, pourtant tellement importantes.

    Le fait de donner des notes peut parfois être mal perçu par les enfants, surtout quand on rentre dans le système de compétition. Cela peut être motivant, à condition que l’on garde en tête ses propres talents en évitant de tout le temps se comparer aux autres.
    Je crois bien Sybille que tu apprends les bonnes choses à tes enfants : savoir garder leurs « spécificités » ! Ce ne sont pas les notes qui comptent mais bien les acquis et ce que l’on en fait !

    Ange

  11. Bonjour Tom,

    Je pense que nous avons des parcours à peu près similaires.
    Certains professeurs au lycée m’ont donné le goût, m’ont aidés à me dépasser.
    Je ne regrette pas de ne pas avoir poussé plus loin mes études car aujourd’hui je n’aurai pas la chance d’avoir cette vie là que j’aime tant et mes deux magnifiques garçons.

    Je connais beaucoup de gens qui ont réussi leur vie professionnelle sans diplôme, comme quoi les études n’aident pas forcément dans la réussite d’une vie. A mon sens, les regrets ne servent à rien, si ce n’est se torturer constamment le cerveau et comme le dit très bien Sybille, certains ont déjà beaucoup de difficultés à le mettre en veille ce cerveau !
    Bon c’est facile à dire et parfois bien difficile à appliquer, mais si on y arrive on réussi à profiter de chaque instant et c’est très bien ainsi.

    Pour ce qui est des parents, mon avis est qu’ils sont de moteurs pour leurs enfants. Leur rôle n’est pas de surstimuler et encore moins de « laisser aller ». Un enfant, quel qu’il soit, a des besoins de connaissance et d’apprentissage. Les parents doivent les aider à grandir en leur donnant une juste mesure. Ce n’est pas toujours évident, mais c’est possible.
    Lorsque j’étais plus jeune, ma famille a essayé de me pousser, de me motiver. Mais vu que j’étais en « rébellion » et l’ennui des cours m’avait envahit depuis un certain temps déjà, je préférais me reposer sur mes acquis et je m’en contentais. Aujourd’hui je me suis rattrapé mais je crois que mes parents n’auraient pas réussis à me faire avancer, quelle que soit la méthode ! Il fallait que cela vienne de moi. Et si j’avais su à l’époque quel était mon « problème » non diagnostiqué, alors peut être aurais-je pu avancer plus facilement.
    Pour de nombreux enfants présentant certaines facilités d’apprentissage, le problème se situe dans la non détection de leurs capacités. Rien que le fait de la savoir est une sorte de soulagement, car les enfants connaissent leurs différences. Cela aide grandement, un peu comme quelqu’un atteint d’un mal non diagnostiqué et que tout d’un coup un médecin vient lui dire le non de sa maladie. Le patient sait alors ce qu’il doit combattre !

    Ange

  12. Bonjour Fox,

    Oh que je te comprends !!! Mon grand n’en est pas encore là et rien qu’à l’idée de penser toute la fatigue que cela représente, ça m’énerve déjà !!!

    Il me semble que la France est l’un des pays qui « charge » le plus les enfants en terme de nombre d’heures de cours. Sans compter bien sûr les heures supplémentaires à la maison. Certains enfants n’ont même plus le temps de se consacrer à leur passe temps favori : le jeu… Avec des horaires interminables, les parents qui rentrent à la maison à 19h, les enfants qui se couchent à 21h passé pour se lever à 7h, c’est beaucoup trop. Ils n’ont plus le temps de vivre à l’heure des enfants…

    Comment est le rythme scolaire en Israël ?

    Ange

  13. Sybille,

    J’ai hâte de te lire sur le sujet des devoirs. Je ne suis pas encore « touchée » mais cela m’intéresse beaucoup.
    Les enfants ne devraient en avoir qu’à partir du collège, en tout cas petits ils ne devraient pas avoir à passer des heures sur dessus. Mais les enseignants, ayant parfois une trentaine d’élèves par classe, n’ont pas le temps de faire du cas par cas !

    Ange

  14. Bonjour Michel,

    Je suis ravie que tu soulèves le problème de l’Education Nationale sous cet angle là.
    Parfois c’est à se demander comment ils contrôlent les enseignants et les établissements (comme dans l’un de tes derniers excellent article). Heureusement qu’il y a des bons pédagogue, mais bien souvent ils n’ont pas ressources nécessaires pour consacrer une éducation digne de ce terme.
    Manque de locaux, manque de personnel, problème des heures supplémentaires, mutation des enseignants, formation initiale bien souvent peu adaptée aux réalités du terrain…

    Le problème vis-à-vis des enfants précoces, c’est que dès que ceux-ci sont en échec scolaire, on se contente trop souvent de catégoriser un enfant pour le ranger dans une case. C’est un enfant qui a des problèmes de comportement, il n’est pas sociable, il faut qu’il consulte un psychologue, il doit avoir des problèmes à la maison, c’est juste un perturbateur qui n’a pas envie d’apprendre, etc etc etc… Alors pourquoi se contenter d’une analyse pleine de préjugés ? Pourquoi ne pas se concerter un peu plus ou donner la possibilité d’avoir d’autres choix à ces enfants? Les écoles préconisent souvent la consultation chez un psychologue, mais c’est un peu trop facile !
    J’ai dans mon entourage un enfant extrêmement brillant mais très timide, qui a du mal à se lier d’amitié, car ces centres d’intérêts sont bien loin de ses petits camarades. Comme préconisé, il est aller voir un psy, qui a dit que cet enfant était juste timide… Mais visiblement, cela n’a sauté aux yeux de personnes que cet enfant a un gros potentiel d’apprentissage ? A 4 ans, ils connaissaient tous les dieux égyptiens, à 5 ans ils les dessinaient et à 6 ans il est aussi calé sur ce sujet qu’un historien… ! Et dans ce cas précis, je me demande ce que fait le système scolaire ??? On conseille juste d’aller s’étendre sur un divan pour « parler » sans que ce qu’il en sorte quelque chose de constructif !!!

    Si ces enfants sont « détectés » ont peu s’adapter, s’ils ne le sont pas, cela peut rapidement induire un échec et un certain mal être ! Les enseignants sont ils préparés et formés pour cela ? L’éducation nationale les prend elle en compte ? Je n’en suis pas certaine, après tout il ne représente qu’une petite partie de la population scolaire et quand on voit comment sont considérés les autres…

    Je t’embrasse
    Ange

  15. Oulala !!!
    Je me relis et que de fautes !!! Au secours, j’ai même rajouté ou enlevé des mots…
    J’espère que vous réussirez à me lire, sinon faites moi signe, j’essayerai de décoder ce que j’ai tenté de dire…

    Ange

  16. Bonjour Ange 78,
    Bravo pour la qualité de votre article : bien écrit, clairement argumenté, très à propos.
    De plus,ce sujet aigu est particulièrement difficile, d’ ailleurs certaines solutions existent : mais en France, comme nos institutions sont très conservatrices, elles ne sont que très timidement ou partiellement abordées. Sur la question des enfants précoces(sujet qui me passionne complètement, je crois qu’ il faut regarder davantage du côté des pays anglo-saxons (la SUISSE, l’ ALLEMAGNE, la BELGIQUE, les PAYS-BAS, les Pays scandinaves, la GB, les USA, le CANADA, l’ Australie la Nvelle Zélande etc …).En effet, ces pays possèdent un système éducatif, qui est plus en phase, pour comprendre ces  » enfants très éveillés »
    Je me réjouis de la grande qualité des commentaires, les commentateurs s’ impliquent :
    que c’ est agréable ?!
    Encore Merci, pour ces sympathiques moments de Partages.
    Bien à vous,
    Fr. 🙂

  17. [b]Le Drame des enfants « précoces », car c’est un drame, quand les parents fiers de leurs progénitures s’évertuent à les glorifiér, et a vouloir en faire de petis Einstein.

    Seulement voila, un enfant précoce s’ennuie en classe.

    Bon nombre d’entre eux à partir du Collège, vont « lacher » la « classe », et l’on retrouve des enfants perturbés, hyperactifs, parfois indisciplinés, qui génent les autres.

    Nous en faisons des aigris, qui, s’ils ne sont pas suivis psychiquement, ou alors orientés vers des classes spécialisées pour « enfants précoces », deviendront des incompris de la Société.

    Attention toutefois de ne pas les encenser pour développer chez eux un sentiment de supériorité.

    Attention aux classes spécialisées qui ghettoïsent ceux qu’ils ne faut jamais appeler des SURDOUÉS.

    Excellent article Ange.
    Amicalement
    SOPHY [/b]

  18. Bonjour Frantz,

    Merci beaucoup pour tous ces compliments ! Je n’ai pas encore eu le temps de vous laisser des commentaires mais il me semble que vous débutez très bien et que votre plume est très affutée !

    Vous m’apprenez des choses ! Je vais allez me documenter sur les systèmes éducatifs des autres pays que vous citez.
    Il est vrai que certaines structures en France existent, mais sont très souvent onéreuses pour certains parents qui n’en n’ont pas les moyens. Malheureusement, une éducation un peu en marge se monnaye. C’est bien dommage car on trouve d’excellents professeurs dans le public mais par manque de moyens et de temps, les conditions sont parfois inadaptées. Et là, il ne s’agit pas que des enfants qui possèdent certaines capacités mais de tous les enfants qui présentent des différences (non reconnues par les normes sociétales).
    Un système éducatif différent, tel que les établissement Montessori, fait parfois peur aux parents et pourtant d’autres solutions sont proposées. Mais c’est un cercle vicieux ! Pas d’inscription signifie pas de rentabilité pour l’établissement et aucune possibilité de dévelloppement.

    Je sais pertinemment que le sujet de l’apprentissage est sensible, car l’éducation nationale ne pourra jamais satisfaire tout le monde. D’ailleurs les nouvelles propositions de mise en place d’un système intégrant le sport et un allègement des heures de cours ne plait pas à tout le monde. Malgré tout, il y a certains sujets qui ont le mérite d’exister et d’être pris en considération !

    Merci à vous de votre passage et de votre participation tout aussi intéressante !

    Ange

  19. Bonjour Sophy,

    Merci beaucoup pour votre compliment ! Venant de vous, il me touche beaucoup !

    Personnellement, je n’aime pas le terme « précoce » ou « surdoué ». Pourtant il n’en existe pas d’autre très adéquat… Je trouve qu’ils valorisent et différencient au détriment des « autres » qui à côté peuvent paraitre moins biens !
    Chaque être est unique et chacun d’entre nous a un talent, un don qui lui est propre et personne ne peut se prétendre supérieur à l’autre.
    Vous avez tout à fait raison, il ne faut jamais faire croire à un enfant qu’il est supérieur aux autres. C’est extrêmement nuisible, aussi bien pour les autres que pour lui ! En tant que maman, j’adore mes enfants, pour ce qu’ils sont, chacun avec leurs différences mais je m’efforce de ne jamais comparer leurs qualités et défauts aux autres. Cela peut effectivement créer un complexe d’infériorité ou de supériorité (cela vous faut-il penser à un certain Narcisse ?).

    Chaque enfant est particulier et doit être encouragé par ses parents. Pour un enfant qui possède certaines facilités d’apprentissage, c’est assez particulier car il faut réussir à trouver la juste mesure. Ne pas trop le pousser mais suffisamment pour ne pas qu’il se décourage ! C’est très difficile car les enfants ne savent pas tous mettre des mots sur leurs sentiments.
    Et ne pas les aider dans ce que je considère comme un certain « handicap », comme évoqué dans l’article, c’est aussi les enfermer dans leurs différences. Comme vous le dites, créer des adultes en marge de la société, des incompris et parfois des gens très en colère.

    Alors que faire ? J’avoue que je suis assez perplexe sur la méthode à adopter… faire « sauter » des classes, les intégrer dans des écoles spécialisées ? Ces changements seront de toute façon un changement qui pourrait être mal vécu par l’enfant et pourrait ne faire qu’accentuer sa différence. C’est un peu cornélien pour un parent d’avoir à faire à ce genre de choix ! Et bien souvent, les enfants ne sont pas entendus dans leurs souhaits, car ils cherchent avant tout à satisfaire leurs parents.

    J’ai cru comprendre que vous êtes enseignante. Avez-vous rencontré dans votre carrière un de ces enfants ? Et si je ne suis pas trop indiscrète, forme-t-on les professeurs à ce genre de particularités chez un enfant ?

    Ange

  20. [b]OUI, Ange il m’a été donné tout au long de ma carrière d’enseignante de rencontrer des enfants ayant une intelligence « sur-développée ». (au moins deux fois, c’est peu et heureusement.

    je vous dis pourquoi ci dessous :

    Au Lycée, c’est trop tard. et j’enseignais dans des Lycées.

    c’est dès le plus jeune âge que l’on doit détecter ces capacités à comprendre plus vite que ses petits camarades.
    Ce jeune homme (oui les garçons sont moins facilement détectables, parce que leur intelligence en général se révèle après la puberté, chez les filles on s’en aperçoit plus rapidement)
    or ce jeune homme a été un élève moyen auparavant, et s’est déclaré dès l’entrée en seconde au Lycée.
    Dès l’école primaire, et parfois mêm en dernière année de maternelle il revient à l’institutrice de repérer ces enfants « précoces » (désolée, je n’ai pas d’autre mot, c’est avec ce mot que nous les désignons dans le langage scolaire);

    il faut les signaler à la directrice de l’école :

    quand j’exerçais il n’y avait que deux solutions : faire sauter une classe,mais là, l’enfant se retrouve avec des plus grands qui en dehors du cadre scolaire, perçoivent autrement le Monde qui les entourent.
    Dans leurs jeux,dans leurs centres d’intérêts, il y a un décalage sensible qui risque d’isoler l’enfant qui a sauté une voire deux classes.

    Les confier à des Institutions où il vont se retrouver avec des enfants de leur âge, et aussi mâtures sur le plan scolaire.

    A mon époque, NON, les professeurs, ou les institutrices n’étaient pas formés (dans l’Education nationale) à accueillir ces enfants.
    Seul point positif, les cours étaient compris par tous.

    Des Institutions Privées se sont ouvertes, je pense au lycée Ste Geneviève à Paris qui accueille ces élèves très éveillés.

    suite…..[/b]

  21. Sophy,

    Je ne sais pas si j’accepterai que mon fils ou ma fille aille dans un établissemnt spécialisé pour enfant détecté précoce!

    Comme ce genre d’établissement est souvent loin de la maison, l’enfant se retrouve pensionnaire, il ne voit sa famille que rarement alors que précoce ne veut pas dire autonome!
    Un élève précoce peut avoir une demande de calin énorme !

    Je pense que je préfèrerai dans un premier temps voir comment il il s’épanouit dans un univers d’une classe plus élevée!

    Le problèmes avec les élèves précoces, c’est qu’ils peuvent être très en avance dans un domaine, mais pas dans un autre…Donc là, il faut une école adaptée, mais y a-til réellement des classes adaptées à tous les cas…
    Et ce qui me fait beaucoup plus peur…
    Les profs ne vont-ils pas pousser ces enfants plus dans leurs limites pour les tester, les pousser pour en faire des specimens d’intelligence hors norme, à placer sur des points stratégiques plus tard dans la sécurité du pays…chimistes, avocats, medecins, agents… ?

    Je sais que ça semble un peu, olé olé…mais c’est bien dans l’esprit des gouvernements d’aujourd’hui!
    Une école de surdoués au service du pays !

  22. [b]
    A la fin des études secondaires, (après le bac.) se pose un autre problème :

    L’adolescent est trop jeune pour entrer en faculté, ou entreprendre de longues études.

    C’est souvent à cet âge là que les bonnes écoles suggèrent aux parents de les envoyer un ou deux ans perfectionner les langues chez l’habitant ou dans des internats, à l’étranger.

    Un cas, que j’ai connu, et dont je peux parlé :

    L’enfant d’une amie était « précoce », et il a suivi la filière que je vous mets ci dessus (école spécialisée dans les enfants « hyper éveillés ») à Nice.
    il a eu son Bac à 14 ans avec dérogation de l’Éducation nationale.

    Le parents l’ont inscrit à Paris, en internat et là après deux ans de prépa, aux grandes écoles, il est parti une nannée en Espagne, et une année en Angleterre car il ne pouvait (âge oblige) concourrir ni pour polytechnique, ni pour Centrale, ni pour aucune autre Grande École.
    Quand il est revenu, il n’avait plus le goût des études, et s’est contenté d’une école de commerce classique , et finir par avoir un poste dans une banque.

    Échec complet de la scolarité, à lui de prouver maintenant que cet éveil précoce l’emportera très vite vers des postes à responsabilité.

    Tout çà pour dire, que ce n’est pas toujours un « cadeau du ciel » que d’avoir dans une famille un enfant précoce.
    Fort heureusement ils ne sont pas tous comme çà, mais de nombreux cas similaires ont été recensés.
    [/b]

  23. Sophy,

    Merci beaucoup de vos réponses et de nous faire part de votre expérience en la matière. Vous avez le recul de l’enseignant que je ne possède pas.

    L’analyse que vous avez est très complète. Le fait de faire « sauter » des classes peut effectivement s’avérer être un danger pour la santé mentale de l’enfant. Les problèmes d’adaptation (comme vous l’évoquez de par la maturité « hors scolaire ») peuvent décaler l’enfant.
    Ce qui m’a parfois choquée, c’est le grand décalage d’âge entre les enfants, qui peut susciter l’intérêt d’autres élèves et provoquer des moqueries, marquant parfois profondément un jeune enfant.
    Savoir cultiver sa différence est important mais parfois bien difficile pour de jeunes enfants, qui eux (contrairement aux adolescents qui cherchent souvent à se démarquer) ont plus envie de reconnaissance, de normes, de repères leurs permettant de se fondre dans la masse.

    Le cas du fils de votre amie est assez édifiant. Il n’est effectivement pas un cas isolé et je lui souhaite de réussir sa vie malgré cet échec. Mais peut être qu’avec l’âge, il se rattrapera.
    Nombreux sont ceux qui finissent par se désintéresser du cursus scolaire. Et cela vient effectivement d’une non détection dans la plus jeune enfance. Des parents avertis peuvent faire des choix en amont, avant qu’une scolarité « trop avancée » en fasse les frais. Mais il n’est peut être pas toujours évident pour les enseignants de petites classes de repérer les facilités de ces enfants. Les classes sont souvent surchargées et cela rend l’individualisation d’autant plus compliquée.

    Autre fait qui n’a pas encore été abordé est la « responsabilité » que l’on peut faire peser sur les enfants. Certaines attentes, pas forcément des parents, sont lourdes. On attend souvent plus de quelqu’un qui présente certaines facilités. Cela peut parfois créer des angoisses sur ces enfants, et notamment la peur de l’échec. D’ailleurs je suis persuadée qu’inconsciemment certains de ces enfants se mettent en échec, peut être par peur de ne pas réussir et de ce fait de décevoir. Il vaut mieux ne pas viser très haut, au moins les objectifs sont atteignables et personne n’est déçu ! D’où l’intérêt comme vous le souleviez de ne pas trop les encenser.

    Sinon rassurez vous, moi aussi j’emploi le terme « précoce », même s’il ne me plait pas, car il est celui qui est le moins péjoratif ou « glorifiant ».

    Ange

  24. Sybile,

    Tu as tout à fait raison. Très souvent ces enfants présentent certaines facilités dans certains domaines bien précis. Et là est toute la difficulté : savoir les intéresser à tout sans trop les pousser dans leur domaine de prédilection.
    Ils n’ont pas besoin d’être des phénomènes de foire et d’être encore une fois surstimulés. C’est assez délicat et particulier. Trouver une juste mesure n’est pas chose facile!

    En revanche, je ne suis pas persuadée que les écoles spécialisées cherchent à placer leurs pions comme pourraient le faire certains établissement élitistes du cycle secondaire.
    Là encore le choix d’intégrer un enfant dans des classes spécialisées devrait se faire en accord avec les envies et besoins de l’enfant. Si celui ci est prêt à faire des concessions telles que l’éloignement du foyer parental. Pourquoi pas?!

    Si le cas se présentait pour mes enfants, vraiment je ne sais pas quelle serait la bonne décision. Mais bonne ou pas, aucun choix n’est irréversible!

    Ange

  25. [b]Ange, et SybilleL :
    J’essaierai de revenir demain pour approfondir avec VOUS DEUX, les questions que vous vous posez.

    Mon regard sera celui d’une enseignante, pas celui d’une maman.
    Et pourtant je suis la mère d’un « grand garçon », pas trop précoce, mais comme toute mère enseignante, j’ai souvent réclamé l’Excellence dans les résultats scolaires.
    Parfois je le regrette.

    Je crois n’avoir pas suffisamment profité de l’enfance de mon garçon, ne pensant qu’à ses études.

    J’ai passé des soirées entières à le faire réciter ses leçons, à controler ses devoirs.
    A le renvoyer sur son lieu de travail (à la maison), à chaque fois que la leçon n’était pas sue, ou le devoir insuffisamment parfait à mes yeux.

    je le regrette, j’ai été une maman cerbère, trop ciblée sur les RÉSULTATS SCOLAIRES;
    ne faites pas cette erreur, sans pour autant laisser le champ libre à vos enfants.

    Soyez avant tout une mère aimante, et si l’enfant ne travaille pas comme vous l’auriez souhaité, rien n’est perdu,

    Comme le dit Sybille, un enfant a d’abord besoin de se sentir rassuré pour faire l’effort (seul) d’étudier et de rapporter des notes acceptables.

    N’exigez pas trop de vos enfants.
    C’est le défaut de tous parents enseignants.
    Adultes ces enfants d’alors, s’en souviennent encore…..[/b]

  26. J’ai ma belle-soeur qi était dans le cas, en Suisse!
    Elle était trop en avance, elle a eu le diplôme des grandes écolles qui n’ont rien à voir avec ici à 16 ans, et elle ne pouvait intégrer les grandes écoles suivantes avant l’âge de 18 ans!
    Elle est parie 2 as en fille aux pairs!
    Une année en Allemgne, une année en Angleterre!
    Elle a ensuite fait des études d chimie, elle est maintenant Chef de labo chez Nestlé à Vevey !!

  27. Sophy,

    Votre témoignage de maman enseignante est très touchant. Et je crois bien que de toute façon, une bonne maman est avant tout celle qui sait se remettre en question et se rendre compte de là où elle a échouée, croyant bien faire.

    J’ai hâte de vous lire demain !

    Bonne marmotte !
    Ange

  28. Ce qui compte, ce sont les acquis, pas les notes!

    Le 1er de la classe n’est pas le plus intelligent, Mais c’est vrai que ça fait plaisir, et il en faut bien un !

    J’étais vraiment moyenne en tout alors que je faisais dese fforts conédérables pour apprendre vu que j’avais le cerveau qui travaillait au ralenti…je vous expliquerai…mais tout ce que j’ai appis est gravé là, et je m’ensers pour aidr mes enfants, jusqu’en 3ème au moins !!

  29. Sybille,

    Ta belle sœur est un bel exemple de persévérance !
    A-t-elle eu des parents « moteurs » ou des parents « pousseurs » ? J’entends par là, a-t-elle été aidée à assouvir son besoin de connaissances ou au contraire son entourage a-t-il cherché à faire en sorte qu’elle se surpasse ?

    Ange

  30. Sybille,

    Tu vas trop vite ! J’ai du mal à suivre le rythme de tes commentaires !!!
    Et je constate que ton canoë est de retour…

    Pourquoi se dévaloriser ? Au ralenti ????
    Chacun son rythme !!!! La rapidité n’est pas toujours un avantage !!!

    Effectivement les acquis restent, pas les notes (du moins cela ne sert à rien dans la vie de tous les jours). Les notes et parfois la compétitivité que cela peut engendrer (si l’on rentre dans un mode de comparaison) pousse les enfants dans leurs retranchements. Et si dans certaines situations cela peut s’avérer efficace comme moteur dans l’apprentissage, dans d’autres cas cela peut être traumatisant pour un tout petit qui ne se sens valorisé qu’au travers des résultats.
    Les résultats sont toujours encourageants car ils peuvent traduire l’implication de l’enfant. Et pourtant ils ne sont pas forcément probants ! C’est délicat. Bien sûr que je serai très fière des bons résultats de mes enfants, il ne faut pas se voiler la face. Et si je vois qu’il a des difficultés, je pense que j’essayerai de comprendre. Mais c’est difficile à appliquer, le fait de ne pas s’attarder qu’aux notes car notre éducation nous a conditionné comme cela : si tu as de bonnes notes, c’est que tout va bien et que tu iras loin…

    Ange

  31. Disons que ma belle soeur a eu le droit de donner son avis très jeune, elle a elle-même tracé sa route dès que possible, ses parents étaient ouverts au dialogue !

  32. Si mon cerveau travaillait au ralenti, c’est que j’ai u à 18 moi un accident très grave qui m’a clouée à l’hosto pendant 3 mois!
    Mon cerveau a eu un choc, mais je ne sais comment, je ne connis pas l’origine de l’accident, juste son résultat, tout le monde se tait ! mes oncles ne me disent pas ce qu’il s’est passé, on m’a dit que des chevreaux m’ont piétinée, mais j’étais entièrement recouvertede croutes et de bleus!
    Par la suite j’ai remis du temps à marcher, et j’ai eu du mal à enregistrer les éléments qu’on me donnait, les infos, les cours, les listes de courses…

    J’ai failli entrer à 7 ans en école psychiatrique, mais j’ai réussi à passer à côté !!

  33. Sybille,

    Quelle histoire… tu es une miraculée !!!
    Merci de faire partager cette expérience douloureuse, tu as un passé très lourd. Décidemment, à chaque fois, ton histoire me fait frissonner !!!
    Avec le recul, quand on te découvre adulte, à travers tes mots on ne se doute pas de ce que tu as vécu. Et finalement, on peut s’en sortir même en partant avec certaines difficultés !
    Bravo à toi !

    Ange

  34. Pardon Sybille, je n’avais pas vu ta réponse sur ta belle sœur !
    On en revient finalement toujours au même… le dialogue et la prise en compte de l’avis de l’enfant.
    Ce n’est pas toujours évident pour un parent, car parfois certaines de ses convictions sont remises en cause par son enfant. Et dans ce cas, il faut réussir à mettre de côté son égo. Pas toujours facile à faire ! Et si on y arrive, ta belle sœur est un exemple que cela peut fonctionner.

    Ange

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