Les Français sont à une écrasante majorité favorables aux énergies renouvelables. Si les projets d’énergies vertes développés sur notre territoire font parfois débat, l’évolution n’en reste pas moins positive et la validation par la Commission européenne du dispositif de soutien à l’éolien par l’Etat français est rassurante pour l’avenir du secteur.



Les énergies renouvelables prennent une place toujours plus importante dans le mix énergétique français. Toutefois leur progression reste lente et l’enthousiasme des populations n’est pas toujours au rendez-vous malgré des records de popularité pour la transition énergétique (plus de 90 % des Français y sont favorables).

 

Face à une certaine forme de prise de conscience des problèmes structurels liés aux énergies renouvelables, il est nécessaire de faire mieux. Passer du quantitatif au qualitatif. L’appareil industriel est aujourd’hui assez mûr pour répondre à un haut degré d’exigence qui s’exprime à travers les appels d’offres lancés par l’Etat. Celui que tous les professionnels attendent aujourd’hui concerne des champs d’éoliennes en mer au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier (Vendée) et du Tréport (Seine-Maritime).

 

Deux énergéticiens aux trajectoires différentes

 

Deux es champs d’éoliennes offshores sont prêts à émerger de l’eau. Reste encore à savoir qui mènera ces deux projets très attendus en Vendée et en Seine-Maritime, car des emplois sont à la clé et c’est toute une économie qui est dans la balance. La décision du ministère du Développement durable ne devrait plus tarder, car la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a rendu son avis consultatif (plutôt surprenant selon certains observateurs) et la balle est dans le camp des autorités politiques.

 

Deux consortiums sont en lice. Celui d’EDF-WPD-Alstom et celui de GDF Suez-Areva. Des leaders des énergies éoliennes donc, mais qui ne sont pas dans la même dynamique. Les deux savent que l’innovation est un élément clé de la réussite d’une entreprise dans le secteur éolien et Areva a présenté dans cette optique une éolienne d’une puissance de 8 mégawatts. Un record en matière d’éolienne offshore, mais qui n’a encore aucune matérialité. L’éolienne n’a jamais dépassé le stade du croquis et les doutes sérieux sont permis quant à sa mise en service dans les délais impartis. Le gouvernement qui joue beaucoup de sa crédibilité dans le domaine de la transition énergétique prendra-t-il le risque de miser sur un tel projet ?

 

Celui d’EDF-WPD-Alstom, composé d’éoliennes de 6 MW, a le mérite d’être techniquement viable, et, ayant déjà fait ses preuves sur le terrain, rapidement exploitable, mais aussi, élément important, soutenu par les acteurs économiques locaux comme les pêcheurs regroupés au sein du COREPEM. Le choix du gouvernement reste à faire, mais lorsque l’emploi entre en ligne de compte, c’est la logique comptable qui prévaut.

 

Alstom a déjà beaucoup investi dans plusieurs usines françaises et devrait poursuivre son développement industriel si un projet lui est attribué dans le cadre de cet appel d’offres.  L’entreprise a pris les bons rails de la transition énergétique, mais si le projet vendéen d’EDF/ WPD / Alstom est recalé, ce sont  plus de 600 emplois qui sont sur la sellette en Poitou-Charentes. Côté GDF, la situation financière est particulièrement préoccupante et l’éolien n’est plus une priorité comme l’a fait comprendre le PDG du groupe dans une longue interview accordée au Monde. Autrement dit, la création et le maintien des emplois dans les énergies renouvelables ne sont pas une priorité pour GDF qui préfère se concentrer sur d’autres projets. D’ailleurs, le nombre d’emplois sur le (les ?) site(s) de maintenance est encore très flou et prouve que l’investissement du groupe dans ce projet est de moins en moins évident. Un désintérêt nouvellement affiché qui pourrait porter préjudice au projet du groupe de Gérard Mestrallet.