Encore 12 millions d’esclaves en 2007 !

L'Organisation internationale du travail (OIT) lance un programme dans le but d'éradiquer l'esclavage d'ici à 2015. Car, même si l'esclavage est officiellement interdit depuis plus de deux siècles dans pratiquement tous les pays, l'OIT estime que de nos jours on peut encore évaluer à 12 millions le nombre de personnes asservies au travail forcé.

Mais si d'antan la grande majorité des esclaves était principalement des hommes, de nos jours se sont plutôt des femmes et des enfants. De plus, si en 1957 l'OIT rendait les gouvernements responsables de la majorité des cas d'esclavage, dans diverses sortes de goulags ou de camps de concentration, aujourd'hui l'OIT relève que dans 80 % des cas les coupables sont des entreprises privées.

Rien qu'en Amérique latine, on estime à un minimum de 1.3 million d'esclaves répartis principalement entre le Brésil, le Pérou, la Bolivie et le Paraguay. L'OIT signale cependant qu'elle a constaté une volonté manifeste des gouvernements de ces pays de lutter contre ces pratiques inhumaines. Hélas, tant que des moyens plus importants ne seront pas consacrés à la constitution d'un véritable système de protection sociale, les victoires contre l'esclavage y seront éphémères.

Pour ce qui est de l'Europe, l'esclavage touche principalement des familles qui se sont installées illégalement dans nos pays et qui sont obligées de tout accepter en échange d'un peu de nourriture et d'un endroit où dormir. Le cas des Sud-Américaines, victimes de la prostitution forcée, en est un exemple frappant. À ce propos, l'OIT signale que les personnes luttant contre la politique d'expulsion pratiquée par certains gouvernements pèchent par naïveté, ignorant que nombre d'expulsés sont bien mieux chez eux que chez nous où ils sont les victimes de puissants réseaux d'esclavage.

C'est pour cela que l'OIT estime que le meilleur moyen de lutte contre l'esclavage moderne est de sensibiliser les populations et de donner le maximum de publicité autour des pratiques de ces réseaux tant dans nos pays que dans les pays d'où provient cette immigration clandestine.