En Egypte se joue l’avenir islamique du Moyen-Orient.

Entre libéraux l’armée et les islamistes.

 

Voir aussi «en Égypte la chute de Frères musulmans»

 

Il est impossible de rester indifférent sur ce qui se passe en Égypte, un carnage ! Les derniers évènements qui firent plus de 500 morts montrèrent que l’Égypte est au bord de la guerre civile, et si elle ne l’est pas cela y ressemble. Quelques soient les arguments, la folie meurtrière n’a plus de limite, c’est à celui qui vaincra l’autre, les morts sont sans importance. Dans ce contexte se joue au Moyen-Orient le pouvoir islamique par la charia. L’Égypte est le phare des pays de la méditerranée et si l’islamisme venait à l’emporter c’en serait terminé pour une gouvernance démocratique et libérale, la charia deviendrait la culture de cette région méditerranéenne, la Tunisie en est l’exemple. Mais est-il possible que l’islamisme ne triomphe pas de la laïcité tant cette religion est enracinée dans ces pays. La destitution par l’armée du président Morsi élu démocratiquement pour incompétence et islamisation du pays, montra que, pour les libéraux et démocrates, il n’y avait pas d’autre alternative, l’Égypte devenait islamiste, et l’espoir de prendre, un jour, le pouvoir devenait une illusion. C’était donc accepter ce qu’ils combattirent en renversant le président Hosni Moubarack, l’absence de démocratie une fois Morsi élu. La destitution du président Morsi par la force armée devenait inévitable, l’armée étant le gage de la stabilité, mais ce fut est un punch militaire, même si, pour de nombreux égyptiens devant l’islamisation du pays, il fallait le faire. L’hypocrisie des Frères musulmans fut sans limite.

Ce punch fut rejeté par l’Occident d’autant plus fortement que s’instaura entre les deux parties, et l’armée, une violence telle que les sit-in, des barricades ou femmes et enfants, poussés par les Frères musulmans, occupèrent les positions avancées en face des forces de l’ordre, de telles façons que cela devenait une provocation pour l’armée contrainte au respect de l’ordre. Ce fut donc sans retenue que les voitures blindées entrèrent en action sous le feu de combats à balles réelles, signes d’un début de guerre civile dans un bilan de plus de 500 morts. Une situation perdante des deux cotés par le jusqu’au boutisme des Frères musulmans voyant, dans la destitution du président Morsi la perte du combat qu’ils mènent dans la clandestinité depuis 1928, risquant de se retrouver, comme sous Moubarack, dans la clandestinité politique, bien qu’ils aient eu des députés indépendants entre 2005 et 2010 après une métamorphose vestimentaire. Pour eux c’est donc une question d’existence.

Les islamistes forts dans leur droit démocratique se considérant comme des victimes, refusèrent toute négociation, allant à la provocation extrême, ils ne sont pas prêts de lâcher prise, préférant être les martyres de la révolution. On ne voit donc pas d’accord possible qui puisse être accepté par les deux parties, libéraux et islamistes pour une gouvernance équilibrée, sous la surveillance de l’armée, gage de la stabilité du pays. En fait l’Égypte se retrouve dans la même configuration que celle d’avant la chute de Hosni Moubarack, qui tenait d’une main de fer le pouvoir politique reléguant les Frères musulmans et les salafistes dans la clandestinité. Ce n’est pas pour rien que les pays Tunisie, Libye, eurent des dictateurs, c’est la seule gouvernance viable pour combattre l’islamisme rampant. Ce n’est pas pour rien que Bachar el-Assad est en train de reprendre la mais en Syrie ou les forces de libération sont attaquées par les islamistes, inhibant toutes actions de soutien Occidental.

C’était quasiment écrit libéraux démocrates et islamistes furent ensemble pour renverser le régime totalitaire du président Hosni Moubarack au pouvoir depuis 1981, il y a tout juste deux ans. Ce fut pour les islamistes l’opportunité qu’ils espéraient depuis longtemps. Les protagonistes de cette révolution, unis la main dans la main, juste pour libérer le pouvoir de la dictature, n’avaient de commun que la démission du président et la chute du régime soutenu par l’armée. Le président démissionné chacun, libéraux démocrates et islamistes, ne pensèrent qu’à la suite pour s’imposer à l’autre et tant que le verdict final des urnes ne fut pas prononcé l’espoir d’une victoire sur l’autre camp fut permis. Les élections se déroulèrent démocratiquement sous la houlette de l’armée. Le problème fut que les libéraux et les démocrates ne furent pas rassemblés sous un parti, et ce fut la liberté de vote sans cohésion, alors que les Frères musulmans dans l’ombre construisirent leur majorité confiant dans leur travail éducatif, auprès de la population, pour une société régie par la charia.

Les années Moubarack leur permirent clandestinement de construire cette éducation. Il y avait donc d’un coté un soulèvement sincère de liberté mais non organisé à l’image de ce qui se passa en Tunisie avec les réseaux sociaux dans la révolution de jasmin, et de l’autre des islamistes prêts à tirer les marrons du feu. Les deux images Tunisie et Égypte se superposent.

Cette jeunesse confiante dans l’espoir qu’elle portait savait, comme les islamistes, que le départ du dictateur ouvrait la voie pour imposer le régime qu’ils souhaitaient dans une élection démocratique, sachant aussi que l’armée, toujours en place d’ailleurs, n’était pas hostile à des élections démocratiques, en ayant assez de cette dictature militaire. Ce fut donc le premier stade de développement de l’Égypte vers une nouvelle gouvernance avec un président élu démocratiquement. Une révolution en deux phases, comme cela se fit dans toute révolution. La première phase effacer l’ancien régime puis s’affronter ensuite lors de la seconde phase. Le problème fut que la seconde phase des élections sous la houlette de l’armée seule garante de l’indépendance d’un pays, mit au pouvoir le régime islamique des Frères musulmans, ce à quoi ne s’attendit pas cette jeunesse avide de liberté qui fut la première à manifester à la place Tahrir. Les Frères musulmans se contentant d’observer à l’écart les manifestations ne s’y engagèrent pas. Pour cette jeunesse les Frères musulmans squeezèrent leur révolution. Elle négligea, par ce que non organisée, poussée par le souffle de la liberté, le pouvoir des Frères auprès de la population dans l’Égypte profonde, leur terrain d’influence.

Dans une révolution, il ne suffit pas que la jeunesse cultivée se soulève dans un élan de liberté, ce qui est toujours le cas, pour que le reste de la population suive. Bien souvent, elle est à l’origine de soulèvement afin de construire une société libre de pensée et laïque. Dans un pays comme l’Égypte de plus de 84 millions d’habitants vivant à 90 % sous la religion de l’Islam sunnite avec une très faible proportion de Coptes, les chrétiens, que les manifestations de la place Tahrir puissent dicter la politique de l’Égypte profonde, même si elles l’influence. Ce fut donc une erreur stratégique de croire qu’un mouvement populaire spontané, pouvait à lui seul vaincre l’endoctrinement des Frères musulmans.

Que va devenir l’Égypte en proie à toutes les dérives, l’état d’urgence est décrété, malgré cela les Frères musulmans, forts du vote démocratique, appellent au sacrifice par de nouvelles manifestations, provoquant à nouveau l’armée qui n’a d’autre solution que d’agir pour le respect de l’ordre.

Quant à la France, elle condamna ces bains de sang appelant au dialogue. Elle appela avec Angela Merkel à une concertation européenne urgente. De même les États-Unis qui ne pouvaient plus coopérer normalement avec l’Égypte annoncèrent l’annulation des manœuvres militaires conjointes, en maintenant, malgré cela, leur aide financière.

Dans ces pays, l’importance de la religion est trop enracinée pour qu’ils deviennent des démocraties, n’oublions pas qu’il fallut attendre le 14 juillet 1789 pour que le pouvoir royal bascule dans les mains du peuple, et que de plus il fallut la Terreur pour que la France prenne le chemin de la liberté dans la laïcité.

 

4 réflexions sur « En Egypte se joue l’avenir islamique du Moyen-Orient. »

  1. Faire un comparatif hâtif entre la révolution française, et les « printemps arabes » est une erreur !
    Cependant, le dénominateur commun est la misère de peuples qui en arrivent à basculer dans l’horreur !

  2. [i] »L’Égypte est le phare des pays de la méditerranée
    et si l’islamisme venait à l’emporter c’en serait terminé »[/i]
    de L’UNION POUR LA MEDITERRANÉE OU
    NOUVEL EMPIRE ROMAIN …QUI ATTEND SON EMPEREUR !!!!!!!!!!

  3. sommet Bilderberg :
    Valls :
    « faire la démonstration que « l’islam est compatible avec la démocratie » »
    Attali :
    « il faudrait pour cela embourgeoiser l’Islam »

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