montre que l’islamisme ne peut être un parti de gouvernement.

 

Voir aussi le coup d’État militaire, l’armée écarte Morsi sous la pression de la rue.

 

L’islam est une religion abrahamique articulée autour du Coran, elle fait référence à la parole du Dieu Allah, ce ne peut être ce qui permet de gouverner un pays moderne à moins que celui-ci ne vive que de prières se détachant du monde en s’enfermant sur les préceptes du Coran. Le refus de ne vouloir séparer les mosquées de l’État, est profondément incompatible avec la gouvernance d’un pays. C’est la primauté au laxisme. Les exemples ne trompent pas l’islamisme n’a d’autres buts que d’asservir la femme à l’homme en maintenant une gouvernance des imams ou alors, il pratique un sectarisme monarchiste qui se remarque dans les pays tels les Émiras arabes. Leur richesse pétrolière les sauvent, elle leur permet d’acheter les progrès technologiques de l’Occident, mais aussi le Qatar, 1,7 millions d’habitants qui peut investir 200 milliards de dollars pour la coupe du monde de foot, l’Arabie Saoudite, 28 millions d’habitants contrôlé par la famille Saoud dont les revenus pétroliers représentent 80 % de l’ensemble de ses revenus. Ce sont de petits pays ou l’argent du pétrole coule à flot ce qui fait que leurs habitants ont une richesse insolente, avec des immigrés presque en esclavages.

Mais l’Égypte c’est 84 millions d’habitants avec ses différentes cultures religieuses. Les Frères musulmans qui furent en embuscade prirent le pouvoir aux élections. Mais si l’on se souvient de ceux qui lancèrent le mouvement révolutionnaire, et qui fut détourné de son objectif par les Frères musulmans, on se rend bien compte que cette génération est pour le pragmatisme et ne firent pas appel à la religion islamique. Ils exprimèrent le rejet de toute dictature ce qui fit, sans qu’ils soient laïcs, qu’ils rejetent le pouvoir des Frères musulmans.

Le Monde.fr dans son article l’islamisme n’est pas un projet de gouvernement, nous montre que l’islamisme en a pris un coup en voulant construire le pays suivant les préceptes de l’islam originel. Mais ce qui gâche la chute de Morsi, c’est qu’elle ne fut démocratique, mais par un coup d’État, même s’il peut se comprendre. Quant à l’accepter c’est autre chose. Le président Morsi fut qualifié d’incompétence économique et sociale, mais c’est surtout son népotisme partisan, et son sectarisme, installant à tous les rouages de l’État ses partisans. Fallait-il que cette jeunesse laisse faire alors qu’elle s’était révoltée contre cette même gouvernance appliquée par Hosni Moubarack ?

Pouvaient ils, ces jeunes espérer autre chose d’un religieux politique dont la culture se confondait à celle des rois du Qatar qui soutenaient ce régime en versant plus de 7 milliards de dollars pendant la présidence de Morsi ? Le retour sur investissement du Qatar risque d’attendre longtemps.

Mais, c’est l’armée qui prit le relais des manifestions de rue, tandis que le pouvoir des Frères musulmans reste intact, ce qui laisse présager, pour eux, lors des prochaines élections une nouvelle victoire. Les manifestations eurent lieu dans les grandes villes, mais pas dans l’Égypte profonde ou le pouvoir religieux est puissant.

Actuellement c’est l’épreuve de force entre l’armée et les islamistes. Les manifestations de ces jours entre partisans de Morsi et l’armée firent de nombreux morts. Au Caire les partisans de Morsi comptent leurs morts. Au moins 65 personnes périrent samedi 27 juillet au Caire, dont 37 hommes, tous tués par balles au petit matin furent emmenés un à un par les équipes de l’hôpital dans des ambulances en direction de la morgue. Au passage des dépouilles, enroulées dans des linceuls maculés de sang, l’assistance leur adressa une dernière prière, mêlée aux cris appelant à «exécuter Al-Sissi, le tyran». On ne voit pas comment cette guerre civile, car s’en est une, entre deux camps, avec l’armée anti Morsi au centre, puisse trouver un terrain d’entente pour y mettre fin. La communauté internationale suit de très près ce qui s’y passe appelant à l’arrêt des violences d’autant qu’en Tunisie l’assassinat du député d’opposition Mohamed Brahmi provoqua le 27 juillet, à ses obsèques, le rassemblement de milliers de personnes scandant des slogans contre le gouvernement.

On sait que le renversement de Morsi n’est pas pour déplaire aux israéliens ni aux américains qui furent en sous mains pour soutenir le général Abdel Fatah al Sisi, mis en place par Morsi. L’intérêt du général fut de profiter de l’opportunité qu’offraient ces manifestations de rue pour redonner à l’armée le pouvoir qu’elle avait perdu. On ne sait jamais ce que pense l’armée dans ces pays, mais lui permet d’agir en fonction des circonstances, et ce que l’on sait c’est qu’elle est unie pour le faire dans son intérêt, et s’il coïncide avec l’intérêt national tout va bien. Elle se trouvait concernée par la rivalité qui se dessinait entre les deux blocs, et elle préféra se porter en aide aux jeunes anti Morsi, dont beaucoup de femmes, plutôt pragmatiques. Elle avait montré son opposition lors des premières crispations à l’automne 2012 lorsque Morsi s’orientait vers une politique moyenne-orientale contraire à ses vues, qui risquait de mettre le pays en danger. Le paroxysme fut atteint lorsque Morsi remplaça dix sept des vingt sept gouverneurs que compte le pays, par des membres du groupe islamiste radical Gamaa Islamiya à la tête de la province de Louxor. Ce vaste mouvement renforçait la présence du camp présidentiel à des postes clés de l’organisation administrative et sécuritaire, voir Morsi nomme 17 gouverneurs dont plusieurs islamistes.

Maintenant que voit-on, l’Arabie Saoudite avec les Emiras et le Koweit prendre le relais du Qatar, ces pays étant de fidèles allies des Américains. Ces trois monarchies du Golfe annoncèrent une aide de 12 milliards de dollars pour le Caire dont 5 des Saoudiens, trois des Emiras, et quatre du Koweit. Seulement, les Saoudiens soutiennent le parti salafiste al-Nour seconde force islamiste du pays qui est plus dogmatique que les Frères musulmans, mais contre Morsi. Morsi avait donc contre lui la puissance de la rue et les salafistes. Les Coptes minoritaires ressentaient encore plus fortement que sous l’ancien régime l’insécurité face à la politique gouvernementale et à la violence à leur encontre. Par contre rien n’indique la part qu’ils prirent dans la chute du président Morsi.

L’équation Égyptienne est compliquée avec toutes ses tendances religieuses chrétienne et islamiste. Il faut comprendre que l’Égypte est le pays d’exemple, et s’il bascule dans une gouvernance laïque, ou tout au moins comme telle, la famille Saoud d’Arabie Saoudite à peur. Le problème égyptien ne concerne pas que l’Égypte mais tout le Moyen-Orient.

La chute des Frères musulmans, mais qui furent victorieux en Tunisie et au Maroc, pose donc leur crédibilité quant à gouverner un pays, on le voit en Tunisie, d’autant que les salafistes sont en embuscade pour devenir une force politique de premier plan. L’assassina de Mohamed Brahmi par un salafiste témoigne leur volonté d’agir pour prendre le pouvoir. C’est donc toute une partie de l’Afrique du Nord qui est en recherche d’un équilibre démocratique religieux ou non. Il y a quelques mois, l’organisation tunisienne Ansar Al-Charia, plus connue pour son rôle joué dans l’attaque de l’ambassade américaine en septembre 2012, ouvrit un bureau, traduisant ainsi sa volonté d’inscrire ses revendications dans un cadre politique légaliste. Porteur d’aucun projet de gouvernement, les salafistes s’intègrent dans la population par le travail social qu’ils font auprès des populations. Il n’en faut pas plus, pour prendre un jour le pouvoir.