Embrasement de Gaza après le rapt de Hadar Goldin ?

L’agression d’une femme dans un métro lillois au mois d’avril dernier par un jeune sous l’emprise de l’alcool  avait suscité un tollé indescriptible et pour cause : dur en effet d’être exposée à une telle brutalité  sous le regard indifférent de tous les passagers à bord. Justice a toutefois été rendue : l’agresseur, non fictif pour cette fois, a écopé de ce qu’il méritait ; concernant les autres, une enquête a été ouverte pour non assistance à personne en danger. Pourquoi s’étonner devant un tel incident parmi tant d’autres alors qu’ il n’est que l’illustration en miniature du monde dans lequel nous vivons. 

Un pays comme Israël se livre périodiquement à l’extermination d’un peuple, d’une manière éhontée,  sans qu’aucun de ces responsables chevronnés ne s’offusque vraiment. Pire, la majorité d’entre eux cautionne ces barbaries au nom de la soi-disant légitime défense. Quant à ceux qui n’en peuvent plus de voir  des vies brisées, des visages d’enfants crispés de douleurs, des quartiers rasés, tout cet insupportable déferlement de calamités , ils n’ont qu’à bien se tenir : interdiction pour eux de manifester du fait de leur incivilité légendaire  ; la dissolution de la LDJ est à l’étude, preuve de l’inconsistance de ces accusations. 

Toujours est-il qu’avec un feu vert aussi flamboyant,  Israël, comme à son habitude, use et abuse de son arsenal de la mort à la pointe de la pointe.  Ni les écoles, ni les hôpitaux, encore moins les mosquées ne sont épargnés : les victimes pour la plupart des enfants se ramassent désormais à la pelle ! Les Israéliens applaudissent ; ils sont insatiables, en redemandent encore et toujours comme en témoignent les derniers sondages.  

Repliés sur leur égo, ils se donnent bonne conscience en faisant semblant de croire que tout le monde à Gaza, il est terroriste ! Du nourrisson au vieillard en passant par les mères. Et de nous ressortir des excuses usées jusqu’à la corde sur les boucliers humains, sur le stockage des armes, la prolifération des commandos à travers les tunnels, la Charte à la noix du Hamas etc, etc. Ils poussent même le cynisme jusqu’à faire croire que les incidences du blocus sur les Gazaouis sont inexistantes : suralimentés, les Gazouis ont réussi le bel exploit de décrocher la palme de l’obésité dans tout le Moyen-Orient. 

Sous les yeux  de la communauté internationale se déroule un génocide terrifiant sans que  bronchent même les plus férus du concept de la liberté, de l’égalité, de la fraternité  ; pourtant pour moins que cela, on les a vus courir récemment, sans coup férir, l’un pour la Libye, l’autre pour le Mali. 

Faut pas rêver puisque le philosophe à la blanche chemise large ouverte, lequel a l’habitude de  donner le la dans ces situations tragiques, est favorable à cette fameuse "Haie de Protection" ; tout comme il l’a été pour le Pilier de la Défense ou le Plomb durci, d’ailleurs ! Insensible  au calvaire que vivent les Palestiniens, BHL ne prêche que pour sa synagogue : en revanche, les débordements des manifestants pro-Gaza  en réponse aux détestables provocations des radicaux sionistes ont réussi à le déstabiliser ; notre élégantissime lettré  a traité les manifestants  "d’imbéciles doublés de salopards", tout en nous ressortant l’éternelle rengaine de l’antisémitisme et de sa punition par la loi. Ce bon filon est désormais caduc, les autres aussi sont des sémites. 

Si le but n’est pas de faire la paix mais de continuer pour des fins inavouables à mettre à genoux des populations qui aspirent à vivre debout, Il va falloir chercher un autre alibi ; ne serait-ce que pour mener par le bout du nez tout ce beau monde. 

L’annonce de la trêve de 72 h, laquelle n’est pourtant pas gage de sécurité pour les Gazaouis vient d’être entachée par l’annonce  de l’enlèvement à Rafah d’un soldat israélien, Hadar Goldin ; un rapt non revendiqué par le Hamas et qui augure du pire. On se souvient de l’enlèvement de Gilad Shalit et des foudres d’Israël sur Gaza !  Les Palestiniens ont touché le fond ;  l’embrasement de Gaza n’est pas près de s’éteindre.