Le récent plébiscite du maréchal Abdel Fattah al Sissi, tortionnaire des partisans de Morsi, est passé comme lettre à la poste ; il n’a pas suscité de critiques particulières de la part de la bien-pensance dont font partie les pays Amis de la Syrie. On n’a même pas ouï dire au préalable que la tenue de cette élection était proscrite pour les Egyptiens résidant sur le sol français, allemand ou autre.
Bachar el Assad, non moins bien loti que le dictateur du Caire responsable de la destitution de Mohammad Morsi, continue paradoxalement de faire l’objet d’un lynchage médiatique sans précédent. Sur les sols français et allemand, les ressortissants syriens n’ont même pas été autorisés à voter. Qualifiée de "farce"par les redresseurs de torts que sont les monarchies du Golfe et leurs mentors, le scrutin qui se veut démocratique a été boycotté et pour cause : ce dernier renvoie de fait à un cinglant aveu d’échec tous ceux qui, via feu Genève 1 et 2, s’étaient ligués dans l’espoir d’instaurer un nouveau régime aux tenants et aboutissants encore plus obscurs : exit Bachar el Assad, lequel selon l’éminent Laurent Fabius, "ne mérite pas d’être sur terre", et pavons la voie aux radicaux pour ensuite trouver prétexte à mieux sévir !
Grâce à cette opposition morcelée adossée sur des parrains de taille, la tragédie syrienne a pu jouer des prolongations, coûtant la vie à tant d’innocents. Bachar el Assad quant à lui, le lion dompteur des forces du mal, a gagné au passage en popularité. En témoigne notamment ce déferlement de Syriens, de grande ampleur, vers l’ambassade de Syrie à Beyrouth, le 28 mai, jour de l’ouverture des votes à l’étranger.
Soudoyés tous azimuts, les électeurs ayant le choix entre trois candidats ont préféré quand même encore un temps, jeter leur dévolu sur Bachar. Quand, intoxiqués par la propagande, on ne sait plus à quels saints se vouer, même liberticide un président se voit porté au pinacle. Il y a bien pire en présence de prédateurs en embuscade !
C’est au Liban où la démocratie est de façade, où les élections ne se gagnent que par voie de corruption que se sont fait entendre les critiques les plus acerbes sur ce scrutin syrien. Quand les enfants jouent à la dînette, les adultes de Damas donnent l’impression eux, de jouer à élire un président. Le coeur gros. La campagne à géométrie variable a pris fin dimanche. Bachar "le héros" devrait être plébiscité demain, 3 juin, soit quatorze ans après avoir hérité de sa fonction.
Pour autant, les choses rentreront-elles dans l’ordre alors que le contrôle d’une bonne partie du territoire est toujours entre les mains de l’opposition ; que les conflits fratricides ont causé tant de dégâts. Que le pays est par terre.
La solution à ce conflit ne pouvant être que régionale selon nos experts, on peut se réjouir du rapprochement sunnito-chiite qui n’en est qu’à ses balbutiements : le temps où le roi d’Arabie appelait Washington à couper la tête du serpent iranien est manifestement révolu ; la rencontre inédite à Téhéran de l’émir du Koweit et de Hassan Rohani laisse présager du meilleur. Le rapport de forces étant ce qu’il est, les guerres sunnito-chiites par pays interposés n’auront peut-être plus lieu d’être…
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Bonjour Coquelicot,
Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse. 🙂
Je vais en rajouter Serge ! Alors qu’en Egypte se multiplient les condamnations à mort contre les partisans de Morsi, Bachar el Assad semble avoir évolué décrétant une amnistie générale pour tous les « crimes » !
[quote]Je vais en rajouter Serge ! …[/quote]
Et à juste titre!
Si on suit la logique de nos gouvernements, ceux-ci doivent à présent aider les djihadistes en Irak…
🙂 🙂 🙂
Dur justement de faire confiance à ces tenants d’une politique à géométrie si variable !
Assad a dit:
[b] »Bientôt, nous verrons les pays arabes et
occidentaux, qui ont appuyé le terrorisme,
payer eux aussi très cher » leur soutien à
la rébellion qui a tenté de le renverser ».[/b]
Le Pentagone a conçu un programme d’aide à
l’opposition syrienne, qui prévoit des
livraisons d’armes et la formation de 2.300
combattants pendant un an et demi.
Wall Street Journal.