L’Égypte aura une nouvelle constitution rédigée d’ici la fin de Septembre et  prête à être soumise à un référendum national, a confirmé le Premier ministre du pays.

La rédaction d’une nouvelle constitution a été un sujet très controversé en Egypte depuis l’an dernier après le soulèvement qui a renversé le dirigeant autoritaire de longue date, Hosni Moubarak. La nouvelle charte devrait définir les limites des pouvoirs du président et du rôle de la loi islamique.

Les libéraux ont quitté deux fois le panel chargé de rédiger la constitution, se plaignant que les Frères musulmans, qui est le groupe politique le plus puissant en Egypte, essayaient de monopoliser sa rédaction.

Le comité a été nommé par les membres du parlement dirigé par la Fraternité. Après que la législature a été dissoute, les généraux militaires du pays se sont donné le droit de superviser le processus de rédaction. Cependant, dans un geste audacieux politique, le président Mohammed Morsi, qui est lui aussi membre de la Fraternité, a forcé les généraux principaux à la retraite et a ressaisi le contrôle du processus d’écriture de la constitution.

Morsi a dit que si le panel de 100 membres qui est actuellement chargé de la rédaction du document ne termine pas son travail pour une raison quelconque, il va donner un nouveau délai qui peut s’étendre de 15 jours jusqu’à trois semaines pour terminer son travail. Le projet sera ensuite soumis au vote lors d’un référendum national dans les 30 jours qui suivent.

Par ailleurs, le porte-parole de Morsi a annoncé une liste d’un certain nombre de conseillers présidentiels qui seront nommés par le président. Mohammed Morsi n’a pas encore désigné son vice-président, mais a promis d’être inclusif.

Certains des noms annoncés en tant que conseillers étaient un mélange de personnalités de l’opposition, de femmes et d’un chrétien copte. Parmi eux se trouve un journaliste égyptien qui est membre du Parti du Front démocratique de l’opposition, un responsable chrétien copte, ainsi qu’un autre membre de la confrérie.

Malgré les tentatives pour ramener l’ordre dans le pays, les Égyptiens continuent d’organiser des manifestations quotidiennes contre la pauvreté, l’inégalité et l’injustice sociale.

Plus tôt samedi, un homme égyptien s’est lui-même arrosé d’essence et s’est immolé par le feu devant le palais présidentiel au Caire pour protester contre ses années de chômage. La victime était dans un état critique après avoir été transportée à l’hôpital, ont indiqué des responsables.

Son auto-immolation vient après le soulèvement égyptien de l’année dernière, stimulée par la demande de renverser le régime de Moubarak, qui a été largement considéré comme négligeant les problèmes auxquels sont confrontés les Égyptiens sur une base quotidienne, y compris la corruption, le chômage et la misère.

Le porte-parole présidentiel a rapporté aux journalistes que ce cas d’auto-immolation était « navrant », « tragique » et que le bureau des plaintes établi par Morsi va travailler plus dur pour résoudre les problèmes des citoyens.

Âgée de 41 ans, la victime a parcouru 390 km au Caire à partir de son domicile dans le sud pour protester contre la perte de son emploi il y a quatre ans. Elle gagnait 100 dollars par mois jusqu’à ce que la compagnie d’électricité où elle travaillait l’ait congédié. Elle est au chômage depuis.