Que le gouvernement dilapide le patrimoine national pour financer ses largesses à l'égard des privilégiés n'est pas nouveau : après les actions France Télécom en juin, voici celles d'EDF en décembre. Mais quand, en plus, le contribuable fait du même coup une très mauvaise affaire, voilà qui donne encore plus envie de se taper la tête contre les murs ! De quoi est-il question en l'occurrence ? Laissons parler les pros d'Alternatives économiques, dont l'explication est lumineuse : "Le B A BA, quand on souhaite céder un gros paquet d'actions, est de réaliser l'opération et de ne l'annoncer publiquement qu'une fois qu'elle est conclue. On évite ainsi tout mouvement de défiance des autres actionnaires qui, anticipant un afflux d'actions sur le marché et une forte baisse des cours, la déclenchent immanquablement en cherchant à vendre avant que le gros actionnaire ait commencé à se débarrasser de ses titres." Or qu'a fait Nicolas Sarkozy concernant la vente des actions d'EDF ? Il s'est précipité pour l'annoncer à la télévision en préalable à l'opération. Le résultat prévisible est survenu : le cours a chuté de 4,1% dans les deux jours qui ont suivi le show du Président interviewé par Récho et Frigo Chabot et Poivre. Certes, l'Elysée objecte qu'il "a privilégié le message politique sur les règles du marché", comme l'expose Le Monde. Mais ainsi sacrifier les finances publiques au profit de son image de marque, est-ce vraiment un motif valable? Bilan : une perte nette de plus de 150 millions d'euros ! Merci Sarkozy.

Graphique : LaTribune.fr