Mais à quoi sert un journal intime, ce petit callepin que l’on offre aux jeunes demoiselles entrant dans l’adolescence ?

Un jardin secret, une oreille attentive et sachant tenir sa langue, un meilleur ami discret et disponible…. voilà ce qu’il est !

J’en ai eu un lorsque j’avais une douzaine d’années… Et régulièrement, j’y déposais des mots, des phrases, des dessins… J’y scotchais ça et là des preuves de mon existence. 

Puis un jour, je l’ai oublié, j’ai pourtant continué à vivre, à grandir, à m’épanouir…

sans écrire. Internet m’a fait réouvrir ce journal, de façon moins intime, avouons le.

Mais maintenant, une chose est sûre, écrire m’est indispensable. Du sujet banal concernant ma vie de famille, aux sujets plus précis traitant de ce qui me touche, tout y passe ! Quand le sujet est là, au coin de mon esprit, il se construit jour après jour… les phrases se modèlent, les mots s’entrechoquent, et n’attendent qu’une chose: être couchés sur une page blanche…

Tant que cela n’est pas fait, ils hantent mes nuits, me réveillent, mettent mon esprit ailleurs. Je ne peux pas continuer à faire comme si de rien n’était lorsque je vis quelque chose de bouleversant… En parler ne suffit pas, il faut que j’écrive. Tous mes ressentis, toutes ces émotions réfoulées le jour J, ressortent dans mes mots. 

Si émotive que je suis, je n’arrive à vivre la douleur des autres que si je la retranscris. C’est une necessité pour ne pas qu’elle m’envahisse…

Pour les petits bonheurs il en est de même… Au delà de la joie de les partager, j’ai ce besoin de les écrire afin de les faire perdurer, et des les apprécier ainsi à leur plus juste valeur. 

Jamais je ne me lasse d’écrire. Parfois, c’est écrit, puis cela disparait dans les méandres de ma corbeille, mais aussi dans les tréfonds de mon esprit…

Internet à ajouter au journal intime le partage. Il est bon d’écrire pour se décharger, mais il est aussi réconfortant de voir que tel ou tel sujet touche d’autres personnes que nous, que d’autres personnes comprennent nos ressentis, ou tout simplement aiment nous lire…

Par pour son égo, non, on n’en est pas là, mais pour savoir quand dans ce monde, là-bas, quelque part, on ne sait même pas où, quelqu’un a lu, a compris, a aimé, a ressenti, tout ce qui est important pour vous… Le monde n’est pas si égoiste, on porte intêret à vous comme vous portez interêt aux autres…

J’écris mon âme, mon coeur, mon conscient et mon subconscient… J’écris ma vie, mes rêves.

J’écris la pluie comme le beau temps… J’écris leurs vies, des petits bouts de leur vie qu’à un moment de la mienne je tiens entre mes mains…

J’écris ses enfances, ses adolescences, ses vies d’adultes qui méritent toutes d’être connues, ressenties,…

Sans l’écriture je ne suis rien, rien qu’une humaine, une femme, une mère, une travailleuse sociale enchainée par des émotions trop fortes  et dangereuses pour l’esprit.

Ecrire est ma thérapie.