D’une vie à l’autre le film de Georg Maas qui sortira dans les salles le 7 mai et que j’ai vu en avant première revient sur le détestable calvaire vécu par les « enfants de la guerre ». L’histoire débute en 1990, date du démantèlement du rideau de fer. Katrine (Juliane Kohler), entourée de son mari, sa mère, sa fille et sa petite fille semble couler des jours si heureux en Norvège, dans un cadre naturel d’une beauté éblouissante.
Soi-disant née en Norvège, lors de l’occupation du pays par l’Allemagne nazie, d’une relation amoureuse entre une indigène et un soldat ennemi, sa naissance clouera au pilori sa mère, (Liv Ullmann). La discrimination dont étaient victimes ces femmes de la part de leur famille et de l’Etat facilitait de fait la tâche à l’Allemagne du IIIe Reich qui, à travers une institution, cherchait par tous les moyens à prendre en charge l’éducation de ces enfants, au nom de la préservation de la race aryenne.
Après avoir vécu sa première jeunesse en Allemagne de l’est, Katrine aurait fugué pour retrouver les traces de sa mère : une fois installée en Norvège, elle y fondera sa propre famille. On la croyait tirée d’affaire après les vingt années vécues en toute sérénité dans son pays natal, loin de la République démocratique allemande mais c’était sans compter avec la ténacité de la Stasi…
La vie de Katrine basculera le jour où un certain avocat entrera en contact avec elle ; il la sollicitera dans le but de recueillir des témoignages sur "les enfants de la honte" pour instruire un procès intenté contre l’Etat norvégien. Contre toute attente, la rescapée se montrera récalcitrante à rouvrir une page déjà tournée, une manière de se protéger des démons de ce passé chaotique.
Son témoignage étant crucial, l‘insistance auprès d’elle de l’avocat couplée de celle de ses proches, désireux d’obtenir réparation pour le préjudice subi, porteront leurs fruits ponctuellement avant que l’intéressée ne refasse volte face définitivement. Le problème est qu’en plus de la douloureuse confrontation avec le passé, Katrine est face à un choix, top secret, des plus cornéliens !
Un suspense haletant au dénouement des plus inattendus. Les flashback fonctionnant à plein régime tout au long du film, la musique lancinante, toute une foultitude d‘éléments où se mêlent passé et présent viennent semer le trouble auprès du spectateur : à la fin de ce drame, on ne peut que tomber de très haut devant l’effondrement brutal et de nos certitudes et de nos spéculations par rapport à la véritable histoire de Katerine.
Une exploration édifiante que ce film de la vie souvent terrifiante des enfants de la guerre sur fond des deux fléaux que furent le communisme et le nazisme.
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