La police doit, selon les idées, maintenir l’ordre et assurer la protection des citoyens. Une institution lavée de tout soupçon, propre, nette et sans bavure. Eloignée de tout scandale, pour mener sa mission dans les meilleures conditions. Cela est dans la théorie car en réalité, cet idéal de déontologie n’est absolument pas atteint, quand les flics deviennent voyous.

Depuis quelques jours des plaintes s’amoncellent contre l’IGS, l’Inspection Générale des Services. 

Une vaste affaire d’usage de faux, pour éloigner de la direction, 3 fonctionnaires jugés trop proches de la Gauche, une entrave potentielle à l’approche des présidentielles de 2007. Les hommes accusés sont Yannick Blanc, ancien directeur de la police Générale ainsi que son adjoint et M.Massard, un agent s’occupant de la sécurité de l’ancien Ministre de l’Intérieur socialiste, Daniel Vaillant.

Afin de les exclure des postes importants, des techniques avilissantes pour des policiers ont été utilisées. Une procédure concernant un trafic de titres de séjour fut montée de toutes pièces tel un château de cartes qui devait, en s’écroulant, emporté avec lui les accusés.

Procès-verbaux truqués, retranscriptions d’écoutes téléphoniques et déclarations falsifiées, en changeant un mot, un phrase et c’est tout le sens qui s’en trouve modifié, perquisitions non fondées afin de trouver des pièces compromettantes pouvant faire chanter mieux qu’un instrument et encore pression sur les proches pour "tuer" ces hommes non désirés.

Une affaire digne des meilleurs polars avec son lot d’intervenants sans cesse plus importants. Les premiers touchés furent d’anciens préfets de police comme Michel Gaudin, notable de la nomenklatura sarkozienne, Pascal Mailhos, en effet ces 2 hommes ont apposé leur signature pour suspendre les 3 hommes dits proches du PS.

Puis en remontant un peu plus, on trouve l’actuel Ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, alors directeur du Cabinet du Ministre de l’époque et candidat, Nicolas Sarkozy. Il est logique qu’ils soient au courant, vu leur position et vu l’ampleur du complot, comment en aurait-il pu être autrement ? A moins d’un manque de professionnalisme.

Les 3 hommes faussement accusés ont été innocentés en mai 2011 et réhabilités comme il se devait. Du côté des instigateurs du traquenard, le mot d’ordre est de nier, de faire l’ingénu en disant qu’ils ne savaient rien. M.Guéant est la cible des boulets tirés par les députés et les sénateurs de gauche qui ne souhaitent comme seule chose, la vérité sur cette affaire.

Qui a bien pu diligenter cette fausse procédure ? Utiliser des techniques d’espionnage et de faussaires pour léser des adversaires potentiels ? Car une fois éliminés, l’UMP avait le champ libre pour avoir la main mise sur l’IGS et bafoué la neutralité de la police.

Il faut espérer que ce feuilleton politoco-judiciare se termine sur une happy-end et que, comme toutes les bonnes séries policières, la lumière soit faite et les coupables soient placés derrière les barreaux.