Un double scandale du Mediator ? 

Pourquoi double ?

Il y a eu le premier scandale… 

Faut-il vraiment vous rappeler ce scandale médico-pharmaceutique ?

Bon, allez, en quelques lignes…




 

·         Mediator, nom commercial de la molécule benfluorex, est vendu à partir de 1976, par les laboratoires pharmaceutiques français Servier.

·         Suite à quelques sonnettes d’alarme tirées par plusieurs médecins (et plusieurs commissions) qui le trouvaient toxique, Mediator est petit-à-petit retiré des rayons dans le monde enter, sauf en France où il est vendu jusque ces dernières années, au moment où le scandale éclate suite à la parution du livre d’un médecin, Irène Frachon, médecin au CHU de Brest, qui dénonce de manière médiatique le côté dangereux de cette saleté bonne molécule chimique.

·         En Belgique, le produit a été refusé à la vente en 77, décision confirmée en 78 suite à l’appel de Servier.

·         Rien qu’en France, au moins deux millions de personnes ont été traitées avec ce produit initialement destiné aux diabétiques en surpoids, les médecins prescrivant à tour de bras ce dangereux médicament à quiconque voulait essayer de maigrir.

·         Bilan : en France, Mediator est responsable de « quelques » décès et de « quelques » pathologies (des valvulopathies). Les chiffres sont assez flous : on a initialement parlé de cinq cents morts, puis on a timidement rehaussé officiellement ce bilan avec des chiffres oscillant entre mille et deux mille (l’INSERM a retenu le nombre de 1320 décès), et certains spécialistes – indépendants, pas ceux de l’état ni ceux de Servier qui parle, lui, de … trois morts ! – parlent même de trois à cinq mille décès !

Même cinq mille morts, c’est peu pour un médicament dont on a vendu sept millions de boîtes chaque année (300.000.000€), vont rétorquer les grands défenseurs des produits chimiques. Ce à quoi j’aurais tendance à répondre que même les cinq cents décès initialement signalés, c’est cinq cents de trop pour un produit censé amélioré la santé !

Chacun sa manière de voir les choses…[1]

Bref, les patients se regroupent pour rouspéter, l’état français se sent obligé de prendre contact avec lesdits patients pour tenter de calmer le jeu, Servier est mis en examen pour « tromperie » (ça ne mange pas de pain et ça donne l’impression que l’état se préoccupe de la santé des gens), un procès est intenté, lequel procès est d’abord reporté pour des raisons administratives (tous les moyens sont bons pour échapper à la justice quand on a des morts sur la conscience mais des gros paquets de billets de banque dans son portefeuille), et voilà que maintenant, le scandale du Mediator risque de tourner court..

Parce que le ministère de la santé est assez tiède pour reconnaître les dégâts !

Quatre-vingt-six pourcents des dossiers des victimes du Mediator sont déclarés par l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux « sans lien de causalité »[2] !

Sur les 831 dossiers examinés depuis septembre 2011, 712 ont été rejetés et 112[3] ont été jugés recevables, mais selon les « experts » (du moins les experts du gouvernement français), ces 112 dossiers ne prouvent que des incapacités très légères[4] !

Ce qui fait jubiler le staff des labos Servier !

Bah, il faut croire alors que, ou bien l’ONIAM est bien « dressé » par le lobby pharmaceutique, ou bien que ce sont les médecins et commissions des autres pays qui sont très cons d’avoir refusé de mettre en vente (ou d’avoir rapidement retiré de la vente) cette molécule qu’ils jugeaient dangereuse voire mortelle…

Bon, ceci dit, il y a encore quelques milliers de dossiers à examiner. Peut-être l’onion … heuuu … l’ONIAM va-t-il finalement comprendre le côté ambigu de la chose : on retire du marché un produit qui serait pourtant « bon pour la santé » ! Parce qu’alors, qu’attend-on pour remettre le Mediator dans toutes les pharmacies, s’il n’est responsable de rien du tout ?

Bref, comme pour bon nombre d’affaires similaires, comme je le disais naguère à propos des OGM, la résistance s’organise dans les lobbies !

En attendant, pour les associations, l’état français n’a une fois de plus pas été à la hauteur dans ce dossier médical et on parle d’un nouveau scandale dans le scandale…



[1] Je ne cesse de le rappeler : l’OMS admet que les trois quarts des maladies sont iatrogènes ! C’est-à-dire provoquées par l’intervention de la médecine conventionnelle elle-même !

[2] J’ai déjà vu ça quelque part, mais où ? Ha, oui, avec les vaccins : des milliers de malades (et des décès), suite aux injections, mais chaque fois, c’est dû à n’importe quelle cause, mais jamais au bon vaccin qui vient « comme par hasard », d’être injecté juste avant l’ennui de santé ! On préférerait passer pour un con en présentant des causes astrologiques que d’égratigner un tant soit peu les boooons vaccins ou les booooons médicaments chimiques du lobby pharmaceutique.

[3] Oui, je sais, le compte n’y est pas, mais sept malades ont finalement décidé de ne pas perdre leur temps avec des poursuites qui n’allaient de toute façon pas aboutir à quelque chose de concret (comme bon nombre de dossiers d’erreurs médicales, puisque tout ce qui est médical est intouchable dans ce pays), et ils ont renoncé aux poursuites.

[4] Ce que je trouve légère, c’est la manière dont sont traitées les victimes de ce bon monsieur Servier, décoré de la Légion d’Honneur par un certain Nicolas en 2008, juste avant le scandale. Suffit-il d’avoir une tache rouge à la boutonnière et beaucoup de billets dans sa poche pour être intouchable ?