Dipardiou-Obélix chez les Belges !

Gérad Depardieu, en compagnie de Carla Bruni et de Guy Roux, sera à Beaune le 18 novembre pour une vente de charité aux hospices. Comme c’est généreux ! À moins qu’elle et ils ne cachetonnent, évidemment. Ne croyez pas que les fonds récoltés soient destinés aux miséreux. Ils vont à des institutions médicales rétribuant grassement de grands médecins supervisant les recherches de petites mains chercheuses. Puis, Depardieu rejoindra peut-être, lesté de quelques cartons de grands crus, retrouver, dans sa nouvelle demeure belge, ses richissimes nouveaux voisins, pour une dégustation entre « gens de bien ».

Les SDF, les malades encombrant les couloirs des urgences des hôpitaux français, n’ont nullement besoin de rien. Ce sont des assistés… n’est-il point ? Pas les richissimes résidents d’Estampuis, et de Néchin, en Belgique, où la bière est aussi peu taxée que les revenus autres que ceux provenant du travail. C’est là que Gérard Depardieu va poser ses valises, oubliant l’Anjou et ses bouseux, et le fisc français.

Le Soir, qui avait révélé la nouvelle, a eu la bonne idée de réunir un florilège de réactions sur Twitter. Ce qui donne :
• « Encore un passionné du grand air des montagnes belges » ;
• « Clavier et Depardieu sont partis, mais Mickael Vendetta, lui, est toujours en France » ;
• « Casse-toi gros con ? » ;
• « Avant, c’était ryad à Marrakech. Et le suivant ? Un mètre carré sur Mars. » ;
• « C’est pour manger du Nutella ? » ;
• « Halliday, Clavier, Depardieu… La droite avait raison, c’est la fuite des cerveaux » ;
• « La Belgique ne peut pourtant pas accueillir tous les malheurs du monde » ;
• « Après Obélix, Depardieu chez les notaires ».

Ami du dictateur milliardaire ouzbek Kadyrov, il s’était exclamé « Gloire à Kadyrov ! ». Très beau travail d’acteur, convaincant. Mieux que Fabien Barthez, Luis Figo, Jean-Pierre Papin, qui, en 2011, avaient perdu (5 à 2) un match de foot devant l’équipe dont le capitaine était Kadyrov.

Combien de Clavier, Depardieu, Halliday, et de grands sportifs français se faisant la malle à l’étranger pour des motifs fiscaux avoués ou parfois déguisés ? Sept, huit, neuf ? Peut-être pas davantage qu’une petite douzaine. Tous les autres ne sont guère concernés, hormis hausse de la TVA, par les récentes mesures fiscales françaises. Surtout, ce ne sont guère les futures gloires de la chanson, de l’écran, du sport, qui après, pour certains, avoir profité des écoles françaises, des statuts d’intermittents, et de diverses allocations, prix ou aides, considèrent qu’après eux, le déluge peut passer.

Toute autre est la situation d’hommes et de femmes d’affaires qui, fortunes amassées, se soustraient, eux, mais aussi leurs descendants, au fisc français. Il s’agit à terme d’une forte distorsion de la concurrence. En effet, tandis que des entrepreneurs français acquittent des impôts, des frais de succession, les héritiers disposent d’un capital peu écorné pour racheter des entreprises, spéculer, faire couler des concurrents (rachetés une bouchée de pain au besoin), délocaliser, &c.

Que Depardieu se barre ne porte guère à conséquence, ni à court terme, ni à moyen ou long terme. Néchin compte 27 % de Français, et tous ne sont malheureusement pas des saltimbanques ou des phénomènes de foires sportives. Le pied à terre de Depardieu, qui fait aussi construire une villa sur les hauteurs de Trouville-sur-Mer sur un terrain de 64 327 mètres carrés, ne devrait pas mettre en émoi Bercy. Mais pour les autres…