Alzheimer et Parkinson sont des maladies complexes car elle touchent directement le cerveau, un organe humain névralgique dont le fonctionnement, malgré les innombrables découvertes que la science a fait dans ce domaine, reste un mystère. Difficile alors de trouver un remède lorsque celui-ci déclenche des maladies dont on a du mal à cerner l’origine.
Des maladies cognitives
Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable du cerveau qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. Parkinson est une maladie neurologique dégénérative chronique et évolutive, qui s’accompagne d’un ralentissement des mouvements, de tremblements et de raideurs musculaires. Toutes deux touchent, sauf cas particuliers, la population des personnes âgées généralement à partir de soixante ans. Aujourd’hui ces deux maladies sont traitées à l’aide de médicaments qui, s’ils ne guérissent pas le mal, se révèlent malgré tout efficaces pour soulager le malade et lui apporter les neurotransmetteurs que son cerveau ne produit plus.
Au cœur de tout traitement de la maladie de Parkinson, Jean-Philippe Brandel, neurologue à l’Unité James Parkinson de la Fondation Rothschild à Paris cite la L-Dopa, précurseur de la dopamine, mais aussi les agonistes de la dopamine qui agissent directement sur les récepteurs de la dopamine, ou encore les inhibiteurs des enzymes responsables de la dégradation de la dopamine. Depuis les années 1990, d’autres traitements sont mis en œuvre, parmi ceux-là la stimulation électrique qui agit directement sur le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Une opération importante
Ce traitement d’exception est réservé à un petit nombre de patients répondant à des critères de sélection précis : ceux qui résistent aux médicaments, qui ont moins de 70 ans, et dont le principal symptôme est le tremblement. Pierre Cesaro, neurologue à l’hôpital Henry Mondor à Créteil, considère que la chirurgie fonctionnelle de stimulation électrique est un traitement très efficace qui corrige les troubles moteurs de manière continue et permet au patient de retrouver des mouvements normaux. Toutefois, outre les risques propres à toute intervention chirurgicale, la chirurgie fonctionnelle peut entraîner des troubles du comportement, « C’est pourquoi elle n’est pas proposée en début de maladie, dans la période où les médicaments sont encore efficaces. » précise-t-il.
L’associationFrance Parkinson estime quant à elle que la neurostimulation, qui présente l’avantage de ne pas détruire la zone cérébrale concernée, est « la stratégie la plus pratiquée en France, où elle a vu le jour. La méthode, qui a l’avantage de permettre une diminution de la quantité de médicaments, est lourde et relève de ce fait de « centres experts ». Elle ne concerne qu’un nombre limité de patients du fait de contraintes strictes, à même de permettre une optimisation des résultats de l’intervention. »
Le traitement consiste à l’implantation d’une à deux électrodes intracérébrales au niveau de différentes régions du cerveau appelées thalamus, noyau sous-thalamique ou globus pallidus. La stimulation électrique, en général assez faible et adaptée selon les besoins, va interrompre le signal cérébral causant les principaux symptômes de la maladie, la douleur, le tremblement, la rigidité, le blocage ou la dyskinésie, des mouvements anormaux involontaires.
L’intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie locale est lourde et dure plus de 3 heures pour la seule implantation des électrodes, laquelle nécessite la pose d’un appareillage contraignant, de petites incisions et des points de suture. Elle est précédée d’une écoute électrophysiologique des cellules nerveuses à l’aide d’une sonde et d’un moniteur, suivie de tests de stimulation électrique pour en mesurer les effets. Quelques jours après, une deuxième opération, plus courte et pratiquée sous anesthésie générale, permettra d’implanter dans le corps le neurostimulateur qui sera ensuite relié aux électrodes par une rallonge.
La chirurgie fonctionnelle reste donc un traitement palliatif qui n’empêche pas l’évolution de la maladie et qui peut provoquer des séquelles invalidantes. Selon une étude rétrospective menée au CHU de Clermont-Ferrand de 1994 et 2008 sur 175 patients et évoquée par l’agence Apmnews.com, le taux d’événements indésirables graves après une stimulation cérébrale profonde s’élève à 5,4%. L’étude souligne cependant que « alors que le taux d’effets indésirables était supérieur à 50% les trois premières années, il est descendu au-dessous de 20% depuis 2004. »
De nouvelles méthodes
En janvier 2012, une nouvelle étude a été publiée par des chercheurs de l’Université de Floride sur « l’efficacité de la stimulation cérébrale profonde dans l’amélioration des symptômes moteurs et la qualité de vie des patients atteints d’une maladie de Parkinson avancée ». Le Dr. Michael S. Okun, auteur principal de l’étude et directeur médical national de la Fondation Parkinson y valide l’utilisation de légers courants électriques livrés à des régions spécifiques du cerveau pour améliorer les symptômes de la maladie. "Avec les améliorations en cours sur les systèmes de DBS, nous espérons offrir de nouvelles possibilités thérapeutiques aux patients souffrant de Parkinson." (source blog ParkinsonJeune)
Ceci n’empêche pas d’autres chercheurs d’expérimenter de nouvelles techniques. Ainsi le service de neurologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne utilise la technologie pour pratiquer une stimulation trans-crânienne magnétique et électrique, non-invasive du cerveau. Le Dr David Benninger, responsable du laboratoire de recherche en neurophysiologie centrale et périphérique du CHUV explique : « Cette technique est unique, car elle nous donne la possibilité d’agir sur des aires cérébrales précises et d’en explorer directement les effets. Nous pouvons mesurer, par exemple, les effets de la stimulation sur la rapidité avec laquelle un patient bouge ses doigts. Mais nous pouvons également étudier les interactions entre la région stimulée et les régions avec lesquelles elle est connectée et tester leur plasticité. C’est-à-dire les capacités de réarrangement du cerveau, des connexions des neurones entre eux. Cette méthode de stimulation non-invasive nous permet ainsi de comprendre les effets de la modulation sur l’activité cérébrale et d’envisager déjà son potentiel thérapeutique.» Une stimulation en douceur du cerveau qui peut offrir à terme une option alternative à la chirurgie.
A lire, tous les détails de la préparation de l’intervention sur le site du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne
A voir aussi, des reportages vidéo sur le sujet :
http://www.youtube.com/watch?v=7edSngTadts&feature=player_embedded
Il existe également,et je suis surpris que l’auteur de cette feuille ne l’évoque même pas à demi-mots,une micro pompe à perfusion externe de la taille d’une pompe à insuline ,et qui elle,diffuse une molécule nommée « apomorphine » (rien à voir avec de la morphine sur le plan de l’action)
Ce triatement a l’avantage de pouvoir être initié quasi n’importe où et est très efficace,du moins autant que la stimulation cérébrale profonde.
Ce traitement s’appelle « pompe à APOKINON »