La combinaison de la corruption, des tabous religieux et culturels et le manque d’intérêt des autorités a fait que des milliers de femmes et de jeunes filles irakiennes sont victimes du trafic d’êtres humains depuis la guerre en Irak en 2003.
Un rapport réalisé par l’ONG britannique «éducation pour un changement social» montre que, entre 2003 et 2007, plus de 4.000 femmes irakiennes ont été la proie du trafic d’êtres humains et des réseaux de prostitution.
L’étude révèle que les filles âgées de 10 à 12 ans ont été envoyées en Syrie, Jordanie, Liban,aux Emirats arabes unis et en Arabie Saoudite pour être exploitées sexuellement. Une autre partie des jeunes filles ont été retenues à Bagdad, pour être exploitées dans les bordels et les boîtes de nuit.
Une fois dans les mains de trafiquants, la vie des victimes a tourné au cauchemar. Shada, l’une des victimes, a raconté comment son propre père l’a laissé à la frontière avec la Syrie. De là elle est arrivée à Damas, où elle a été violée par cinq hommes, puis vendue à une femme qui l’a forcée à se prostituer.
Le nombre de femmes envoyées pour se prostituer en Syrie a atteint 50.000, selon les estimations d’Amnesty International. Le plus choquant c’est que la plupart d’entre elles ont moins de 16 ans.
Bien que certaines ONG travaillent à changer la situation des femmes dans les pays arabes, les gouvernements de ces pays bloquent l’accès aux médias, en rejetant l’idée de créer des centres de soins et de soutien psychologique pour les victimes d’exploitation sexuelle.
Houzan Mahmoud, un membre de l’organisation de la Liberté des Femmes en Irak, a déclaré que ce problème persiste parce qu’il y a une demande du marché et que le profit de trafic d’êtres humains et d’exploitation sexuelle n’est pas négligeable.
Cela nous montre une fois de plus que la guerre américaine en Irak n’a pas ramené la démocratie mais les meurtres et la prostitution.