Intéressante émissionInfrarouge présentée par John Paul Lepers (sans doute un Français issu d’une famille immigrée de longue date ? Euh, non…) et dont Rue89 rend compte : elle était consacrée aux ratios populations immigrées/délinquantes. Contrairement à ce qu’il serait (notamment par d’autres) communément admis, fort bien reçu et transmis à l’envie, le lien n’est pas si évident. Cela étant, selon le confrère, les immigrés sont majoritaires en détention car « la police en fait sa cible prioritaire… ». En faisait, car comme pourrait l’énoncer le site parodique Brave Patrie, la police du pouvoir « socialo-bolchévique » pourrait avoir entrepris de redresser la barre en s’en prenant plus fortement aux « souchiens ».

Je ne vais pas vous résumer l’émission Infrarouge car David Perrotin, sur le site de Rue89, s’en charge fort bien. Un exemple significatif quand même : Caen connaît le même taux de délinquance que Montbéliard, avec seulement un sixième de population immigrée par rapport à la seconde ville de l’aire urbaine du nord de la Franche-Comté.

Cela m’a frappé car j’avais, du temps des « primes au retour » (sous présidence de VGE), réalisé un reportage sur la question de l’immigration à Montbéliard (et Sochaux). Mon échantillon était réduit, trois minettes, deux « souchiennes », une immigrée, dont le mode opératoire consistait à envoyer l’immigrée en avant-garde dans un magasin de fringues. Les deux blondinettes entraient ensuite, raflaient ce qu’elles avaient auparavant repéré en toute quiétude, les vendeuses étant clouées aux basques de la brunette au teint naturellement hâlé.

Le FN, outré, excédé, véhément, avait demandé ma tête au grand patron, le moyennement regretté Robert Hersant…

Je m’étais pourtant bien préservé d’assener que les deux-tiers de la délinquance locale étaient le fait de Français issus de Français (d’abord, on ne sait jamais, une blondinette peut avoir eu un ascendant sémite allemand, par exemple, voire l’un des Dumas, les écrivains antillais).

Je m’en voudrais d’ailleurs de reprendre les chiffres officiels de la délinquance à la lettre de leur énoncé officiel. Peut-être qu’à Caen, peu d’immigrés se frottent aux policiers, qui auraient donc tendance à négliger leurs délictueux comportements divers, la population souchienne offrant davantage d’opportunités de faire du chiffre.

Dans mon quartier parisien, la nuit, après la fermeture des bars, les immigrés « visibles » (à leur faciès caractéristique, hé, quoique certains ne le soient plus immigrés depuis trois-quatre générations), restent un peu voyants, mais se tiennent à carreau. Tandis que le reflux des « bobos » ou « bonobos » (pas bohèmes du tout) bien de chez nous autres, d’Amérique du Nord, des Îles britanniques, d’Europe du Sud, voire d’Australie, peuple les voies publiques. C’est devenu le quartier parisien où il convient de se faire voir ou d’avoir visité en soirée.

Contre-argument qu’opposeront les convaincus d’avance aux journalistes d’Infrarouge, les naturalisations excessives, forcément excessives, du gouvernement crypto-bolchévique ont faussé l’appréciation des origines des délinquants, à Caen comme ailleurs. D’ailleurs, tous les immigrés caucasiens vous l’affirmeront sans l’ombre d’une hésitation, priorité est donnée à la naturalisation des Maghrébins, Africains sub-sahariens, Asiatiques, &c., à leur détriment de bons orthodoxes aux yeux clairs de l’orient de l’Oder-Neisse.

Mais bon, un doute m’étreint… Et si la hiérarchie policière avait donné des consignes pour s’en prendre davantage aux souchiens d’apparence ?

L’autre nuit, je me fais accoster par un grand type éméché, bien mis, à l’élocution vaseuse mais riche en vocables choisis dans le Littré, d’apparence limite métrosexuel tout comme son compagnon, un trentenaire restant sur sa réserve et largement moins aviné (ou plutôt, houblonisé). Il me chahute peu agressivement, mais parle fort. Finalement, tous trois, nous cheminons de concert, qui vers son proche domicile, qui vers une station de taxis.

Surviennent deux policiers en patrouille. Le plus gradé nous interpelle, plaque le chahuteur contre un mur, entreprend une rapide palpation, ce que le trublion prend d’abord à la rigolade, sans ironie trop déplacée. Puis il se ravise, et se tient coi.

En dépit du fait que les deux jeunes gens paraissent parfaitement de bonnes familles de bons arrondissements, étaient vêtus en fonction des revenus provenant de jobs présumés juteux, et que deux d’entre-nous faisaient preuve d’une attitude encore sereine (nous n’avons rien contre la police de notre pays), le gars fut menotté. La tentative d’avancer qu’une station de taxi n’était pas loin, que le plus sobre accompagnerait le prévenu (d’on ne savait trop quoi, d’ailleurs, mais il aurait été malvenu d’oser demander une explicitation), fut fort mal reçue. Nous étions aussi les bienvenus en garde à vue si nous ne circulions pas illico.

Il ne nous restait plus qu’à espérer que le gradé ne s’éraflerait pas volontairement la joue contre le mur, histoire d’ajouter une rebellion à des outrages dont nous ne serions plus témoins. Je ne sais pourquoi, cette idée saugrenue nous advint et nous confesserons donc à notre directeur de conscience que nous avons péché par pensée (un seul pater, un seul avé, sauf si l’abbé est aussi aumônier place Beauvau).

Très sincèrement, je me dois d’observer que je ne sais depuis quand l’olibrius était suivi par la patrouille. Peut-être avait-il renversé un vélo ou deux, voire, pire, un vélib, ou s’était cogné contre le capot d’un véhicule banalisé, allez savoir… Peut-être fut-il surpris auparavant à tirer sur ce qui ressemblait à ou était un joint.

Mais imaginez que Valls et Taubira relayeraient les directives de l’apatride Commission européenne dont ils sont de fervents séides ? Viser en priorité désormais celles et ceux évoquant ne serait-ce que vaguement la complexion d’un Breivik, opérer un grand retournement (ou grand remplacement) pour exonérer les immigrés du présumé délit congénital de délinquance potentielle ?

Je ne suis pas prophète, mais je vous fiche mon billet que l’argument sera avancé un jour ou l’autre sur des forums et aux comptoirs où les chômeurs français de France viendront claquer une part non négligeable de leurs allocations retirées au guichet postal de la plus immédiate proximité.

L’argument est bien connu des gendarmes qui feraient mieux de traquer la racaille de tel ou tel quartier plutôt que de faire souffler dans le ballon des citoyens favorables à une République musclée et qui ont, admettons, légèrement bu à la santé du prochain sauveur de la France.

À Beausoleil, ville frontalière de la principauté qui recèle autant d’immigrés européens, moyen-orientaux et asiatiques ou autres que de caméras de vidéosurveillance (soit bientôt pratiquement une pour deux résidents), 38 % d’immigrés et seulement 58 délits (crottes de chiens non-ramassées incluses et autres infractions promues en délits) pour mille habitants. Une misère pour l’avancement des policiers qui s’en désolent peu car ils postulent rarement un avancement vers Bergues, Maubeuge ou Béthunes.

Je veux bien admettre que les statistiques soient un peu faussées. Par exemple, les meilleurs familles catholiques très pratiquantes des plus beaux quartiers comptent aussi, assez souvent, une ou un toxicomane. Simplement, il ou elle ne pratique pas la revente pour s’approvisionner, et les vols subis par les ascendants ou la fratrie font rarement l’objet d’une plainte si le soupçon se portait sur un jeune parent. Mais cela changerait peu le cours des choses car ces familles forment une minorité aux effectifs inversement proprotionnels aux mètres carrés occupés. Exactement l’inverse des familles immigrées, quoique « chacun sait » que les plus vastes logements sociaux leur sont systématiquement attribués au détriment de locataires souchiens méritants. Ce serait l’évidence même si l’on en croit certains forums et bruits de couloirs.

On me rétorquera judicieusement que, du côté du Neuf-Trois ou de la station du Château rouge, on ne porte guère plainte : les différends se règlent au sein des communautés allogènes. De même que beaucoup d’immigrés de Beausoleil sont de fait triés par leurs employeurs monégasques. Ou que les immigrés de Bethoncourt se tiennent à carreau localement mais s’en prennent à la ville de Montbéliard.

Dans mon quartier, les « minorités visibles » sont longuement, très tardivement, présentes et groupées le soir venu. Mais leur perception a évolué. À présent, ce sont les « bobos » (terme générique tout à fait impropre pour nombre d’entre eux) qui vômissent contre les murs, n’ont pas appris le bas du trottoir pour uriner, forment une majorité ostentatoire bloquant le passage des autres piétons, criaillent, &c.

Beaucoup de gens de générations plus anciennes (issus aussi des « minorités visibles ») exagèrent des faits somme toute rares, mais admettons-le, récurrents, et généralisent. Salauds de bobos, qui chassez « nos » Anatoliens, Comoriens, Ceylanais, &c., qui, même nombreux, restaient discrets.

Sauf qu’auparavant, ils ne l’étaient jamais suffisamment aux yeux des mêmes. « On » va finir par se croire à Berlin où tant d’autres Européens (et pas vraiment des Rroms bulgares ou roumains) troublent la tranquilité des naguère – quand ils étaient plus jeunes – très festifs habitants.« On » n’est pas xénophobes, mais… ceux des quartiers plus calmes venant s’exciter dans nos rues ont fini par « nous » insupporter. Ils n’ont qu’à s’ennuyer chez eux le soir tout comme « nous », quoi…

J’essaye de ne pas me laisser contaminer par l’hostilité ambiante, même si je regrette mes bars à l’ambiance largement moins homogène et bien moins bondés.

Mais le commissaire et le maire sont harcelés de plaintes visant à obtenir des fermetures administratives qui se succèdent pour neuf ou quinze jours. Ce qui finit même par toucher des établissements à clientèle autrefois majoritairement « visiblement étrangère » mais dont la fréquentation a évolué. Du coup, « on » se reporte sur ceux dont il était rarement question de franchir la porte, encore moins de fréquenter, car ils ont conservé des tarifs abordables, qu’on peut encore trouver à s’y asseoir ou ne pas être trop serrés au comptoir.

Je me demande si leurs clients habituels relevant des « minorités visibles » se sentent encore « chez eux ». Ces sont voués à disparaître : des offres de reprise aux montants inespérés les repoussera plus loin.

Voici donc qu’une saine jeunesse, d’aspect très Manif pour tous en bienheureux (employer « en diable » serait inadéquat) ou de clône de Kerviel, vient se défouler et chahuter dans mon coin. J’en finirais presque par considérer que délinquance et immigration restent liées, sauf que les délinquants changent de nature, que les immigrés sont vraiment massés au sud et à l’ouest de l’arrondissement, à « ma» porte. Comme disait l’autre des Auvergnats, « quand il n’y en a qu’un… ».

Au fait, les prisons dites privées pratiquent des tarifs de cantinage deux fois plus élevés que les prisons publiques, gérées directement par la Pénitenciaire. Aucune prison privée ne comporte de quartier VIP. Vous verrez que, bientôt, la délinquance immigrée revendiquera une détention dans le public, et que la souchienne maugréera car, comme « chacun sait » les bonnes cellules des bonnes taules sont toujours attribuées d’abord aux « étrangers ».

Cela étant, des observateurs qualifiés, s’exprimant sur Atlantico, relèvent que l’émission ne prend en compte que les étrangers « qualifiés » (donc non pas les personnes de deuxième ou troisième génération de l’immigration ou ayant opté pour la nationalité française à leur majorité) et que tout le monde peut constater que la population carcérale est largement d’origines étrangères récentes ou plus antérieures : celle-ci forme sans doute plus de la moitié de l’ensemble. Mais là, selon ce critère, un Européen, un Nord ou Sud-Américain, un Libanais ou un Israélien vaut un Asiatique ou un Africain.

De même, il est aussi patent que la magistrature trouvera davantage de facilités de réinsertion chez un prévenu issu d’une famille aisée disposant d’un relationnel estimé convenable et résidant dans un quartier peu touché par l’immigration.

Rien ne convaincra quiconque veut camper sur des positions préétablies. Chacun peut minimiser les éléments objectifs du contradicteur et magnifier les siens.

Prenez l’exemple du site (droitier assumé) Boulevard Voltaire. Il cite un rapport d’un député qui fait état d’« environ 40 000 détenus (…) de religion ou de culture musulmane ». Il est difficile de distinguer convertis et musulmans de longue date, et le critère « culture musulmane » peut aussi s’appliquer à des animistes provenant de pays à dominantes musulmanes diverses. Mais à la suite de cette citation, Boulevard Voltaire fait de tout individu présumé de culture musulmane une personne musulmane à part entière : 50 % de musulmans dans les prisons, passez muscade.

Le tour de passe-passe consiste à ne mettre l’accent que sur les passages des rapports officiels accomodant la démonstration. Mais quelle conclusion retirer de cette phrase d’un rapporteur préfectoral : « la part des étrangères parmi les femmes mises en cause [pour homicide] est inférieure à celle des étrangers parmi les mis en cause de sexe masculin » ? D’un autre chiffre, établissant qu’il y a pratiquement autant de victimes françaises du fait de Français que d’étrangères du fait d’étrangers, on peut retirer, à l’arrache, des conclusions inverses. Ou farfelues, du genre les Françaises tuent davantage que les étrangères parce que les étrangers tuent proportionnellement davantage d’étrangères (qui ne pourront donc plus tuer personne), ou le contraire.

Boulevard Voltaire relève qu’entre le 92 et le 93, la population est sensiblement égale, mais que sur cinq ans, les nombre des meurtres respectifs s’établissent à 76 (92) et 204 (93) alors que ce dernier « a trois fois plus d’immigrés que l’autre… ». Mais alors, dans ce cas, ce n’est pas 204 meurtres, mais 228 (76×3) qui auraient dû être constatés dans le Neuf-Trois. Les immigrés, piètres tueurs ?

Les 418 derniers commentaires en date de Boulevard Voltaire abondent tous dans le même sens (l’émission est de l’enfumage), les 430 de Rue89 sont largement plus diversifiés, et même fortement contrastés, contradictoires.

Sur Rue89, j’ai trouvé cette perle : « c’est bien gentil d’expliquer aux téléspectateurs qu’il fait jour en pleine nuit (…), le problème, c’est qu’il leur arrive de regarder par la fenêtre ». De la mienne, la nuit, je vois des écolos bon chic, bon genre (bien peu bruyants d’ailleurs, même croisées ouvertes), bien franco-français, qui fument ou discutent devant un bar-resto ne faisant que du bio. Mais certains voisins (peut-être des étrangers, allez savoir…) n’arrêtent pas d’écrire à la police et à la mairie derrière leurs fenêtres et volets fermés pour se plaindre de nuisances sonores et autres. Même pas besoin de se mettre au balcon. C’est plié, établi d’avance, insupportable, c’est l’enfer. Réponse caustique d’un contradicteur : « ils ont des fenêtres dans leurs bunkers ? ».

Malchance pour ces incessants pétitionnaires, les trois autres bars tout proches, tenus par des immigrés, ferment beaucoup plus tôt. Quand on n’a pas d’immigrés à incriminer, il faut bien se rabattre sur ce qu’on a sous la main…

Tenez, au fait, Caen a élu un maire UMP. C’est sûr, l’UMP favorise la criminalité franco-française (bon, le maire remercié était PS, c’est assurément son héritage).

Notez aussi qu’à Caen, le FN n’avait fait que 7,31 % au premier tour (mais 9,43 % à la présidentielle). La délinquance souchienne est certainement beaucoup plus convenable que l’autre. Le report des voix sur l’Union de la droite a été très correct.

Sur Boulevard Voltaire, à propos du braquage de la boutique Cartier à Paris, c’était, hier soir, quasiment sûr : les déliquants devaient être des Ali ou des Momo. Tous deux ont bien été domiciliés en Seine-Saint-Denis, mais, c’est un partout : un Isameala, 23 ans, un Dominique, 30 ans. Eh bien, c’est certainement l’aîné, Dominique, qui a été influencé par son cadet.

Sans même tiquer ou le moindre haussement d’épaule (rare), Nicolas Sarkozy a prêté à Lionel Jospin cette phrase apocryphe : « Madame, vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur ! ». Déjà, en 2012, il attribuait au même « qu’il n’y avait pas d’insécurité mais seulement un sentiment d’insécurité. ». Ne doutons pas de la sincérité de Nicolas Sarkozy car les affabulateurs finissent par croire à la réalité de leur imagination. La variante avec la dame est récente, elle ne date que de 2014, mais sa reprise le 19 novembre dernier, à Toulouse, lui a valu des applaudissements.

En fait, le meilleur moyen de faire régresser la délinquance étrangère serait sans doute d’accroitre la française. Enfin, française… Regardez les délinquants corses en Corse. Ils jugulent la concurrence des étrangers et des continentaux. La délinquance régresse en Corse ? C’est sans doute parce que la concurrence allogène a été contrecarrée efficacement, assureront les « sachants » (de mon genre, totalement ignorant de la proportion délinquants autochtones/étrangers en Corse ; mais parfois, l’aplomb d’un Nicolas Sarkozy m’influence et admettez-le, beaucoup d’entre-vous auront adhéré à cette hypothèse sans broncher).

Retenez néanmoins que le gouvernement crypto-bolchévique contribue à faire progresser la délinquance franco-française pure souche en laissant filer le chômage des patriotes français (ce ne sont pas les patrons qui licencient, ils y sont contraints par l’impéritie gouvernementale). Sauf que, s’il semble bien qu’une corrélation délinquance/pauvreté soit envisageable, le chômage, en lui-même, entrainerait peu la délinquance… Enfin, cela se discute car j’ai l’impression qu’il y aurait plus de traders délinquants en activité professionnelle que de licenciés ou demandeurs d’emplois. Sauf que, là, il ne suffit pas de regarder par sa fenêtre pour l’établir (ou l’infirmer).

Ah, aux dernières nouvelles, l’ex-patron d’Hédiard, le Russe Sergeï Pougatchev, ancien co-dirigeant (avec son fils) de France Soir, serait en état d’arrestation imminente. Quelle prétention aussi de concurrencer nos bons amis Qataris sur notre sol accueillant. Les trois nounous, les deux chauffeurs et le coach sportif du couple S. Pougatchev et A. Tolstoy vont se retrouver sans emploi. Sa résidence du Cap Ferrat est saisie. C’est pourtant lui qui avait largement contribué à obtenir la commande à la France des deux porte-hélicoptères Mistral.

De nos fenêtres, on voit des étrangers plus étrangers que d’autres. Leurs origines n’ont cessé de varier et d’évoluer, tout comme leur perception. Ainsi de ceux de Moscou (et celle de leur argent). Le FN a obtenu neuf millions d’euros de prêt provenant de proches des employeurs de son eurodéputé Jean-Luc Shaffhauser, qui émarge à la très russophile Académie européenne (au passage, il s’est adjugé 100 000 euros de faux-vrais frais).

Mais le Canard enchaîné indique qu’auparavant, une banque d’Abu Dhabi avait été sollicitée. Un émirat peuplé de près de 80 % d’étrangers et qui ne juge pas l’immigration trop démesurée. Mais bien contingentée : pendant le ramadan, tout le monde doit s’abstenir de manger ou de boire en public, et tout prosélytisme religieux non islamique est banni. Il y a bien une église Saint-Joseph en banlieue de la capitale, dans une sorte de secteur réservé, mais dépourvue de clocher ou de croix en façade.

Marine Le Pen assure que son parti serait le premier à obtenir les faveurs des chômeurs, toutes catégories d’origines confondues. Hier, il s’agissait d’assistés, demain, ils feront des électeurs. Déjà, Steeve Briois met de l’eau dans le vin (blanc ou rosé) de la pensée bleue marine : « si la délinquance et la criminalité ne sont évidemment pas dans le sang… ».

Pour ainsi dire, les cartes se brouillent. Le mieux serait peut-être de considérer que, comme pour les auteurs du braquage de la bijouterie Cartier, ce n’est pas tout noir, et pas non plus tout blanc. Mais évidemment, en pourcentage des populations respectives, le Noir Ismaela F. pèse davantage que le Blanc Dominique V.

On oublie trop facilement que la proportion d’immigrés atteignait déjà presque 7 % dans les années 1930 et que, déjà, il était soutenu qu’il existait un lien entre immigration et délinquance. Sauf que ce n’étaient pas les mêmes catégories et provenances qu’à présent. 84 années plus tard, la question (et surtout sa réponse) n’arrive toujours pas à faire l’unanimité. Gageons qu’il en sera de même dans quelques décennies, et passons à autre chose.