Quels risques menacent la filière ferroviaire ?

 

La filière ferroviaire française serait au bord du gouffre selon les conclusions du dernier comité stratégique du secteur rendues public par le syndicat FO. En effet, si les commandes de TGV, trains régionaux et autres locomotives ne reprennent pas en France rapidement, pas moins de 10 000 emplois seraient menacés d’ici à 2018, sur un total estimé aujourd’hui à 21 000. Un constat des plus alarmants qui s’expliquerait notamment par la frilosité en matière d’investissements du gouvernement et des collectivités territoriales en charge des lignes intercités et TER.

 

 

Si la filière a pour habitude d’accentuer le pessimisme de ses prévisions pour susciter les commandes des acteurs publics, la situation serait cette fois-ci des plus critiques selon la Fédération des industries ferroviaires (FIF). 

 

Comme le précise le journal Le Monde, Alstom dispose pour les TGV d’une charge de production jusqu’en 2017, grâce à la dernière commande d’une quarantaine de trains passée par la SNCF en 2013. Mais, au-delà, la charge s’annonce nulle en 2019. D’autre part, les services d’ingénierie TGV d’Alstom n’ont plus d’activités en vue à partir de 2015, malgré le lancement des études sur le TGV du futur. 

 

Pour les trains intercités et les TER, « l’activité s’écroule dès 2016 pour devenir quasi nulle en 2017 », assure la FIF et cela en raison des hésitations du gouvernements et des collectivités à investir en cette période de rigueur budgétaire. L’Etat se refuse pour le moment à relancer de nouvelles commandes de matériels intercités alors même que le parc aurait bien besoin d’une cure de jouvence. Le gouvernement, qui a la responsabilité de ces lignes intercités, a annoncé le jeudi 20 novembre dernier la mise en place d’une nouvelle commission pour étudier les besoins des futures lignes, lui permettant par la même occasion de repousser d’au moins un an toute nouvelle commande de matériel.

 

La situation est similaire dans les régions qui ont en charge les TER. Celles-ci qui avaient en 2009 signé un contrat-cadre pour l’achat de 1 860 trains à Alstom et Bombardier, n’ont finalement acheté que 315 rames. Elles accusent notamment la baisse des transferts financiers de l’Etat et la suppression de certaines sources de financement autonomes.

 

Résultat, le chiffre d’affaires de l’activité ferroviaire lié au marché français devrait tomber de 1,4 milliard d’euros en 2013 à 300 millions à l’horizon 2018,« tandis que l’activité de rénovation reste très limitée, et l’activité service reste nulle », assure la FIF. De sombres perspectives pour la filière qui se traduiront assez rapidement (si rien est fait) par des suppressions de postes. 

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