C’était il y a 30 ans. 30 ans déjà que l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand des acteurs comiques de la seconde moitié du XXème siècle, nous était arraché, rendant orphelin le grand écran de ses frasques et autres mimiques qui aujourd’hui encore, n’en finissent pas de nous faire rire tout en traversant les générations.
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Le 27 Janvier 1983, Louis Germain David de Funès de Galarza s’éteignait après un énième infarctus, faisant pleurer l’ensemble des français qui jusqu’à présent l’avaient presque cru immortel. Louis Germain David de Funès de Galarza, un nom à rallonge pour un homme au grand coeur, amoureux des choses simples, n’hésitant à jouer le ridicule et l’auto-dérision, séduisant le public par un regard et un faciès inimitable. Cet homme vous le connaissez tous sous son diminutif, cet homme était Louis de Funès.
Né le 31 Juillet 1914, dans un contexte politico-économique difficile, Louis de Funès sera principalement élevé par sa mère, cette dernière devenant même sa première enseignante.
Après des études peu florissantes, des emplois à répétitions, puis un nouveau cycle scolaire duquel il se fait renvoyé, Louis de Funès qui avait commencé le piano très jeune se mua en pianiste dans les pianos bars, puis en chanteur. Un don musical qui lui permettra notamment de bien figurer dans certains de ses films par la suite.
Ce n’est qu’à l’aube de ses 30 ans que sa vie bascule réellement vers le 7ème art. En effet, c’est à cette époque, et plus précisément en 1942 (28 ans), qui se décidé à embrasser la carrière de comédien, s’inscrivant pour le coup au "cours Simon". Après un examen de passage qu’il réussit en interprétant une scène des "Fourberies de Scapin", De Funès entre donc de plein pied dans la carrière d’acteur, ou tout du moins dans ses prémices.
Pour autant, rien n’est simple comme vous l’avez vu pour le futur plus grand acteur comique du cinéma français. Oui, le garçon que l’on connait est doué, mais à l’époque, n’étant pas connu, il avait plus de difficultés à décrocher des rôles. Après une première apparition le temps d’une phrase dans "La tentation de Barbizon", celui-ci va enchainer les apparitions et rôle éphémère sans grands succès.
Après que Sacha Guitry lui ait confié plusieurs rôles au début des années 50, dont son premier en compagnie de Claude Gensac dans "La vie d’un honnête Homme" ou son rôle prend de l’ampleur, il connait son premier "gros" succès lors de l’année 1953. En effet, la revue à laquelle il participe intitulée "Ah! Les belles Bacchantes", est produite durant 2 ans et connait un succès phénoménal.
Un succès sur les planches dans un rôle comique, qui lui ouvre d’avantage les portes du grand écran, car c’est dans l’année qui suit qu’il tourne ses tous premiers films colorisés, avec comme partenaire des Hommes aussi prestigieux que Fernandel (Le mouton à 5 Pattes) ou Bourvil (Poisson d’Avril).
Et le succès arriva…
1956 restera une année déterminante dans la carrière cinématographique de De Funès, car il se voit confier le rôle de Jambier, dans "La Traversée de Paris", avec comme partenaire à l’écran, l’immense Jean Gabin. Un film culte pour toute une génération, avec notamment la célèbre et mythique colère de Jean Gabin envers De Funès dans le film.
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Un beau succès donc, qui lui ouvre les portes l’année suivante du film de Maurice Regamey, "Comme un Cheveu sur la soupe" dans lequel il tient pour la toute première fois le premier rôle. La même année, il tient à nouveau la vedette dans le film de Yves Robert, "Ni vu ni connu", qui lui vaut selon les médias, le titre "d’acteur le plus drôle de France" et pour lequel il obtient sa première distinction, le Grand Prix du Rire.
Un succès qui se prépare donc pour De Funès, mais qui pourtant végètera encore un peu durant quelques années. N’ayant pas délaissé les planches, il sera notamment associé à Robert Lamoureux dans "Faisons un rêve" pour le plus grand bonheur de Sacha Guitry.
La Pièce qui a tout changé..
A l’aube des années 60, Louis de Funès est un acteur reconnu sur les planches, et ayant connu quelques succès sur la toile dans la deuxième moitié des années 50, mais ce n’est rien comparé à ce qui l’attend.
En 1959, démarre les répétitions de l’un des rôles qui va changer sa vie. En effet, à cette époque commence les répétitions de "Oscar", une pièce dans laquelle De Funès tient un rôle important. Une pièce au fort succès qui part en tournée dans toute la France, au Maghreb, et qui connait un succès inattendu. Un succès tel que De Funès reprend la pièce en 1961 à Paris, enchainant les performances de très haut vol, pour le bonheur du public de la capitale.
Alternant toujours entre cinéma et thêatre, il faudra attendre l’année 1963 pour entrapercevoir de nouveau le succès dans les salles et notamment le film "Pouic Pouic". Son personnage est crée, il sera et deviendra le comique que l’on aime encore aujourd’hui. Un comique bougon, expansif, démonstratif, etc.
"Pouic Pouic" il faut le savoir, est non seulement déterminant dans le personnage de De Funès, mais aussi dans ses choix futurs. En effet, "Pouic Pouic" est le premier film que De Funès tourne avec Jean Girault, et le premier d’une très longue série de films à succès. Oui, leur collaboration portera ses fruits, et leurs succès iront en grandissant avec notamment "Faites sauter la banque" un an plus tard, la série des "Gendarmes" qui commencera elle aussi un an plus tard, puis "Jo", "L’Avare", "La Soupe aux Choux"..
"Le Gendarme", le rôle au cinéma qui l’installera définitivement en haut de l’affiche pour les producteurs, mais aussi pour le grand public, avec ce rôle de "Ludovic Cruchot", devenu personnage inter-générationnel, ayant traversé les âges au rythme des naissances, et ne cessant de trouver un nouveau public à chaque passage télévisé. "Le Gendarme", une série légendaire pour beaucoup, avec un Michel Galabru "Adjudant chef Gerbert" à mourir de rire, et une Claude Gensac "Josepha Cruchot" plus connue sous le sobriquet de "Ma Biche" absolument somptueuse.
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Porté par son succès "gendarmesque", De Funès n’en sera pas moins brillant et adulé dans le rôle du "Commissaire Juve" dans la série "Fantômas" aux côtés de Jean Marais.
Au milieu des années 60, De Funès est devenu "Le" grand acteur comique de son époque, et les succès s’amoncelle pour le natif de Courbevoie qui retrouve à l’écran son ami Bourvil le temps du tournage du cultissime "Corniaud" en 1965. Là encore, un succès sans pareil. Porté par cette vague d’amour populaire, le duo se reforme quelques mois plus tard pour entrer un peu plus dans la légende populaire avec le film apogée de leur binôme, à savoir "La Grande Vadrouille", sous l’oeil attentif de Gérard Oury. Un film qui à la suite du "Corniaud" et de ses 12 millions d’entrées en salle, fera mieux, et bien mieux, avec 17 millions de visiteurs dans les salles obscures.
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Les succès s’enchainant, il trouvera malgré tout le temps de remonter "Oscar" sur les planches en compagnie de Olivier, son fils, et dans le même temps participera au tournage d’un autre film culte, "Les aventures de Rabbi Jacob".
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Stoppé en plein vol..
Au début des années 70, Louis de Funès est devenu un incontournable du cinéma hexagonal, mais aussi du Théâtre tricolore. Ayant passé la soixantaine, ce dernier ne se ménage pas en continue de se dépenser physiquement sans compter.
En 1975, les premières difficultés arrivent. De Funès est victime d’un infarctus, alors qu’il est sur scène, et sera admis quelques jours plus tard à l’hôpital Neker. Sa santé devient fragile, vacillante, et l’oblige à mettre un terme à sa carrière sur les planches. Lui qui n’avait en aucunes occasions laisser tomber le théâtre se voit contraint et forcer de renoncer. Pire, devant une santé aussi précaire, les assureurs ne veulent plus couvrir Louis de Funès par peur de le voir succomber sur les plateaux de tournage. Sa carrière au théâtre abandonnée, De Funès se voyait aussi contraint d’abandonner le cinéma.
Un abandon du cinéma qui n’est pas du goût de tout le monde, et notamment de Christian Fechner, qui n’imagine par réaliser son film "L’Aile ou la Cuisse" sans le génie de De Funès. Tour de force réussi auprès des assurances, De Funès pourra participer au film. Pour autant, l’assurance n’étant prévue que pour une quinzaine de jours, il faudra faire vite. Le pari est risqué, De Funès tiendra-t-il? Finalement, tout se passa très bien, et De Funès offrira à nouveau un magnifique ouvrage au Public français en compagnie d’un jeune comique, Coluche.
La fin de carrière..
Contraint au plus grand ménagement, Louis de Funès tournera encore quelques films sur la fin de sa carrière, comme par exemple le dernier volet des "Gendarmes", ou encore "l’Avare", "La Soupe aux Choux" voir "La Zizanie, mais sera finalement balayé par un énième infarctus le 27 janvier 1983.
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La perte de Louis de Funès sera considérée comme un drame National, l’acteur étant devenu avec le temps le grand père de tous, et le clown trublion préféré de tout un chacun. Une sorte de François Pignon avant l’heure que tout le monde aimait à se moquer, se dernier s’en moquant lui même.
Durant toute sa carrière, Louis de Funès aura jouer avec les plus grands acteurs de son époque, comme par exemple, Fernandel, Jean Gabin, Jean Marais, Bourvil, Pierre Mondy, Coluche, Robert Lamoureux, Mireille Darc, Annie Girardot, Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Paul Preboist, etc..
Il y a 30 ans, Louis Germain David de Funès de Galarza nous quittait emporté par l’âge, mais aussi et surtout par une défaillance du coeur, un coeur qu’il avait offert à son public au travers de son rôle, et coeur qu’il n’avait pas ménagé pour ne pas tricher auprès de gens qui l’aimaient.
Merci Monsieur De Funès, et sachez qu’aujourd’hui, vous nous manquez à tous.
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L’Homme Orchestre :
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[b]Bonsoir à tous,
si vous aussi vous avez des extraits vidéos que vous aimeriez voir sous cet article, et rendant hommage à la vaste et formidable carrière de ce trublion du cinéma français, alors n’hésitez pas à nous les faire partager.
Cordialement[/b]
Coucou Tomy! Bel article bien documenté!(je reconnais ton style!)
[b]Mozarine,
merci pour ton passage amical, cela me fait chaud au coeur car il y avait longtemps que je n’avais pas pris le temps de revenir sous le ciel C4Nien. En outre, je pense que j’essayerais une ou deux fois par mois maintenant de revenir faire un article, mais c’est vrai qu’actuellement le temps me manque avec Elles’Sport.
Bref, sourires, merci pour ces compliments, mais dis moi, mon style est-il si reconnaissable? Sourires
Gros bisous
Tom[/b]