De Beauvoir au goût du jour

Il existe des livres dont il est difficile de sortir indemnes, de ceux dont il y a un avant et un après. Pourtant, cela fait des années qu’il est posé, indémodable, dans la vitrine du libraire du coin. Finalement, on s’approche, on ose, on le feuillette, on le sent, et on le ramène avec soi pour le poser sur la table de nuit pour « quand on aura finit les trois autres à lire avant ».

Alors, Simone de Beauvoir attend, patiemment. Elle a tout son temps. Les femmes du deuxième sexe dont elle essaye de brosser le portrait aussi ont le temps. Cela fait des siècles que la moitié du monde les ignorent, alors quelques mois à prendre la poussière, pensez-vous !

Un jour, on l’ouvre. On se laisse emporter. On se rend compte que rien n’a vieillit, rien n’a pris une ride. Les questionnements d’hier sont ceux d’aujourd’hui. La femme a-t-elle un destin tout tracé ? Rejetée par Dieu et condamnée à souffrir, obligée à être dans le couple celle qui assure la descendance, se doit t’elle alors de rester enfermée dans son sexe faible ?

Tout y passe : la mère, la femme mariée, la célibataire, la stérile, la lesbienne, la prostituée. De commun, elles ont d’appartenir au sexe faible, celui qui n’a pas sa place dans un monde d’Homme. Du reste, elles sont aussi différentes que la nuit et le jour. Mais l’exclusion d’un groupe en rapproche les membres. Ainsi nait le féminisme.

Aujourd’hui, des contemporains ont pris la relève, tels que Elisabeth Badinter, Simone Veil, ou Patric Jean. Il n’en reste pas moins qu’il est nécessaire de se replonger dans ses classiques, pour savoir d’où tout cela part, afin non seulement de mesurer le chemin parcouru, mais aussi de savoir dans quelle direction aller.

A l’heure où l’on remet sur le tapis le droit des femmes à disposer de leur corps, et celui des couples homosexuels à disposer du leur, je pense qu’il est important de voir que le combat continue, malgré la déception à la vue de certains slogans des manifestations anti mariage pour tous.

Nous venons de loin, mais l’horizon est lointain.


 

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4 réflexions sur « De Beauvoir au goût du jour »

  1. [quote]Un jour, on l’ouvre. On se laisse emporter. On se rend compte que rien n’a vieillit, rien n’a pris une ride. Les questionnements d’hier sont ceux d’aujourd’hui.[/quote]

    ET oui,on tourne en rond…

  2. Absolument, Kiya

    On a beau trouver cette femme irritante dans son admiration dde Sartre, Le 2eme Sexe est un ouvrage passionnant à lire et relire qui n’a pas pris une ride

  3. La violeuse de jeunes filles/femmes par Sartre interposé, l’étouffeuse de scandales grâce au PCF tout puissant…

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