David Cameron, le Thatcher masculin

Décidément, je n’en finis plus de déprimer lorsque j’écoute les émissions politico-économiques. Pourtant, j’aime bien « C’dans l’air », thème d’actualités, intéressants souvent et débats rondement menés et avec fermeté par Yves Calvi.

Mais ces tenants du "rigueur et austérité : pas d’autres choix" , je ne sais pas vous, mais moi : ça me mine !!
 
Hier, l’émission concernée la perte, prévu, d’un de nos A. Opportunité trouvée de nous arroser un peu plus de discours péremptoires sur les nécessités de restrictions budgétaires serrées comme en Italie, en Grèce, en Espagne. C’est entendu, même si le remède n’y suffira pas. Regardons les Grecs : à genoux financièrement et économiquement, obligés de passer sous les Fourches Caudines de l’Austérité, et aucunes perspectives de rémission à moyen terme.

Ainsi donc, il faut faire des saignées dans tous le système en acceptant que cela ne suffise pas. Tout au plus, cela montrera notre « bonne volonté » aux instances financières susceptibles de nous prêter de l’argent pour continuer le Grand Cirque à des taux pas trop élevés.

Et, pour en revenir à l’émission, un des invités de louer l’Angleterre et ses efforts drastiques pour remédier à ses problèmes économiques et budgétaires.

Ah ! David Cameron. L’on apprend que celui-ci bénéficie d’une image positive dans son pays. 48% des gens pensent qu’il fait du bon boulot, 43 % pensent le contraire.

Et bien, je vous en fiche mon billet que sur les 48% de personnes qui se félicitent de son action, il y a des types du profil de nos chers invités de C’ dans l’air : économistes, professeurs en économie et banquiers d’affaire. Le type même de ceux qui ne craignent pas la crise.

Et sur les 43% qui en ont une vision très négatives, je pense, sans me tromper, y mettre les chômeurs, les femmes seules qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, les emplois précaires, les étudiantes sans bourse qui en sont réduites à faire des extra dans les agences d’Escort-girls ou de téléphone rose pour subsister après la baisse des aides scolaires (hélas, véridique ! Voir le lien en fin de texte).

Un article très intéressant, lu dans Vocable, a aussi attiré mon attention.  Le concept de « Big Society » du susnommé ministre britannique et qui consiste en un désengagement de l’état dans les collectivités locales, est en train de transformer les communes rurales anglaises en désert.

Dans de nombreux villages et suite à des restrictions sur les transports opérées par les municipalités, les gens âgés ou retraités ne peuvent même plus se déplacer par manque de bus. Aller voir un docteur, acheter du pain, devient carrément impossible dans certains secteurs. Pire, les centres commerciaux de ces zones se vident de leur boutique.

Même les très jeunes collégiens sont touchés, traditionnellement habitués qu’ils étaient à chercher des petits boulots pour se faire de l’argent de poche. Ils ne peuvent même plus se déplacer, voire même espérer en trouver localement.

Où, comme on le voit, sous le prétexte de résoudre un problème, on brise l’élan de toute une société.

Thatcher n’est pas morte et fait toujours des émules.

La crise pousse les étudiantes britanniques vers la prostitution