DANS SES YEUX, rien qu’un larme

Il y eut BONS BAISERS DE BRUGES en 2008, puis SLUMDOG MILLIONAIRE en 2009. Mais "mon" film de 2010 tardait à pointer le bout de sa bobine. Et c’est totalement par hasard, ayant épuisé le stock disponible de toutes les comédies hollywoodiennes légères qui plaisent à notre moral du moment, que nous l’avons découvert un soir : DANS SES YEUX, film argentin de Juan José Campanella d’une durée de 02h09 et Oscar 2010 du Meilleur Film Etranger. 

  

 

Synopsis

 

Arrivé en fin de carrière, Benjamin Esposito décide d’occuper ses premiers temps de retraite en écrivant un roman. Le sujet semble anodin : il y raconte l’une des affaires les plus marquantes de sa carrière de greffier à Buenos Aires. Pourtant, au creux de son récit, un mystère envoûtant, celui de la mort d’une femme belle comme le jour, une mort sauvage, un mari éploré ne vivant plus que pour trouver le coupable, un suspect fuyant, et les années qui s’écoulent tandis qu’Esposito tente de mener de front le suivi de cette enquête, le reste de sa carrière et le complexe et maladroit jeu de séduction qu’il tente auprès de sa collègue et supérieure, Irene.

  

Ambiance

 

J’utilise classiquement la même trame pour tous mes articles CINEMA : synopsis, puis ambiance. Or, jamais le substantif "ambiance" n’a été aussi approprié que pour évoquer ce film. DANS SES YEUX (El secreto de sus ojos, en VO) est avant tout une ambiance. Située à Buenos Aires, l’action suinte de cette sensation de drame et de sensualité mêlés qui colle si bien à cette fourmillante ville latine. 

 

Les souvenirs d’Esposito ramènent le spectateur dans les années 70, à une époque où la traque des malfrats dans les rues crasses de la ville n’avait rien du savoir faire aceptisé des actuels héros des EXPERTS. Un meurtre, des interrogatoires, des filatures, des prises de riques, des bureaux spartiates, des moyens modestes et une justice à plusieurs vitesse…

 

Dans ce décor évoluent des personnages vraiment troublants. Ne connaissant pas du tout le cinéma argentin, je n’avais jamais vu les acteurs principaux auparavant, et je n’ai pu être que fascinée par leurs démonstrations respectives.

A trente ans comme à soixante, Ricardo Darin compose un Benjamin Esposito plus vrai que nature. On s’attache immédiatement à ce flic au grand coeur, bourru mais tout de même émouvant.

A ses côtés, Soledad Villamil interprète avec brio Irene, donnant à cette femme de poigne la bonne dose de force et de fragilité, de gravité et de légèreté.

Guillermo Francella, quinquagénaire au physique woody allénien fut une vraie découverte dans le rôle drôle et émouvant de Sandoval, le collègue alcoolique au grand coeur.

Enfin, Pablo Rago et son physique de star hollywoodienne des années 50 interprète le veuf, Ricardo Morales, avec une sobriété et une intensité superbes.

 

*

 

Au final, chacune des 129 minutes de ce film est virtuosité. L’ambiance capture le spectateur dès les premiers instants et le transporte par toute une palette, très subtile, de sentiments et de sensations. Parfois, il arrive que l’on rit alors même qu’on a encore les larmes aux yeux. Il faut un moment, lorsque le générique de fin défile, pour sortir de sa torpeur envoûtante et mélancolique, pour revenir du fond des années 70 et des rues de Buenos Aires, et retourner à sa réalité…

 

DANS SES YEUX est, à l’instar d’un MIDNIGHT EXPRESS, un film qui marque pour toute une vie, qui imprime une sensation indélébile au spectateur.

Un film à voir absolument.

2 réflexions sur « DANS SES YEUX, rien qu’un larme »

  1. J’avoue que, ne connaissant que trés peu le cinéma argentin (qui pourtant me parait excellant et mériterait surement qu’on s’y interresse plus), ce film m’est totalement inconnu.

    Une chose est sure, votre article m’a vraiment donné envie de le découvrir, d’en savoir peut etre plus.
    Bravo!

  2. Ce film m’a réconcilier avec le cinéma, j’ai tout simplement était percuté par la réalisation et le jeu d’acteur.

    Il est sympa de souligner que le réalisateur Juan José Campanella était aux commandes de la saison 5 de Dr House.

    🙂

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