C’est assez frappant de voir en ce début d’année 2012 que les prix du jus d’orange s’envolent sur les marchés financiers à cause d’un fongicide au Brésil!
Les autorités Américaines ont menacé en Janvier d’interdire tout simplement les importations du jus d’orange en provenance du Brésil. A en croire les autorités Sanitaires Américaines, un producteur Américain avait décelé une présence en faible quantité d’un fongicide illégal dans un concentré d’orange importé du Brésil. Ce concentré Brésilien ne représente que 10% environ du produit de base importé aux USA et pourtant l’affaire prend une grande ampleur.
Ce marché du jus d’orange aux USA est "sous la main de 2 multinationales" (Coca Cola et Pepsi Co) : Cela représente 2 tiers des ventes. Or ces 2 marques recourent à des mélanges qui introduisent le produit de base Brésilien.
La moindre information autour de ce jus d’orange fait varier violemment les cotations à la hausse et à la baisse du cour du concentré d’orange : l’échange quotidien sur ce marché interne est de 75 millions de dollars environs.
Les analystes financiers ne savent pas mesurer l’impact réel sur le produit au supermarché, ce qui montre toute la disproportion entre la cotation et le produit physique.
La spéculation sur une matière première est ainsi faite par la peur réel ou irréel d’une contamination d’un concentré venant du Brésil. Cela me rappelle un peu la prétendu contamination des courgettes Espagnols l’année dernière! Mais imaginez qu’il ne s’agit "qu’une erreur" de la part des autorités Américaines ou d’une attaque spéculative d’un producteur d’orange: c’est la "jack pot" comme pour le pétrole!
Mais le problème est qu’il y a de moins en moins de producteurs d’orange !!!
Si on prend les évaluations du département Américain pour 2011, on voit un Brésil ultra dominant avec un marché de 1,5 millions de tonnes à 90% exportés.
Pour les USA, c’est à peine la moitié 650 milles tonnes sachant que 90% de la production nationale est consommé sur place !
L’Union Européenne est le 1er importateur mondiale mais producteur à la marge.
Dans ces conditions, on comprend que la seule information qui compte vient du Brésil comme c’est le cas des composants électroniques et du Japon : En effet, après le séisme du 11 mars 2011, les usines automobile en Europe et aux Etats Unis ont du ralentir voir interrompre des chaines de montages. C’était le cas aussi pour les disques durs des ordinateurs après les inondations en Thaïlande au mois d’aout : cela à provoquer une pénurie mondiale avec une poussée des prix pour le consommateur.
Là, c’est pareil : un fongicide au Brésil pourrait faire que dans 3 mois le verre du jus d’orange coute aussi cher que le verre du Champagne !