Cryptologue : espionnage ou métier d’avenir…

Bien avant l’apparition des premiers ordinateurs, l’homme a toujours ressenti le besoin de dissimuler des informations ou d’envoyer des messages secrets. L’empereur Jules César déjà, cryptait ses messages ! Il décalait chaque caractère du message à transmettre d’un nombre déterminé de lettres de l’alphabet. La deuxième guerre mondiale a également été l’origine des messages codés. Mais depuis la création d’Internet, le phénomène s’est accéléré et est devenu difficilement contrôlable. 


La cryptologie étymologiquement "science du secret" est omniprésente dans notre vie : carte bancaire, téléphone, télévision, internet… C’est un mélange de concepts mathématiques complexes.

Les moyens technologiques sont tels que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une surveillance systématique de tous les citoyens est possible. C’est un milieu qui n’est pas réservé simplement aux Etats et aux grandes sociétés mais aussi aux simples particuliers. Les progrès informatiques, en développant librement l’accès aux informations et aux échanges, ont paradoxalement généré une régression dans le domaine des libertés privées et individuelles.  

Ce phénomène prend une telle ampleur, que la cryptologie est enseignée depuis peu dans les lycées et les collèges. Carrefour entre les sciences et les techniques, elle apporte aux collégiens et lycéens une autre vision des mathématiques appliquée à leur environnement quotidien et à une meilleure compréhension du monde. Devenir cryptologue, serait-il un nouveau débouché professionnel à l’avenir pour protéger les intérêts de nos concitoyens ?


L’affaire WikiLeaks a révélé le problème de la confidentialité des données. Envoyer un e-mail paraît anodin, mais on y met pourtant des informations personnelles, peut-être un numéro de carte bleue… Crypter revient à utiliser une enveloppe de protection de lecture des données. 

 


La méthode utilisée est le système dit à clé secrète ou algorithme cryptographique. Cela implique un échange confidentiel initial entre deux personnes qui souhaitent partager des données (comme le décalage des lettres de César). Les échanges entre le portable et l’antenne de réception sont codés au moyen d’une clé secrète inscrite dans la carte SIM. Mais ces clés peuvent être décodées et certaines personnes douées en informatique peuvent stocker des données cryptées en attendant une nouvelle technologie qui permettra de les lire. Un véritable danger pour nos informations !


Ces outils informatiques facilitent notre vie quotidienne, nos achats, nos déplacements, nos démarches administratives mais en contrepartie ils portent atteinte à nos libertés en fournissant de nombreux renseignements intimes. Selon une étude, il y aurait dix millions de fichiers nominatifs en France et le nom de chacun d’entre-nous figurerait dans plusieurs centaines de fichiers différents. Enregistrées en permanence, ces données dorment dans dans des gigantesques mémoires d’ordinateurs. Mais si ces données étaient mises en commun elles permettraient une traçabilité complète de chaque individu mettant en danger nos droits fondamentaux : notre vie privée. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) est une institution indépendante chargée de veiller au respect de l’identité humaine, de la vie privée et des libertés dans un monde numérique toujours croissant. 


6 réflexions sur « Cryptologue : espionnage ou métier d’avenir… »

  1. @Pat31,
    la cryptologie dans les mains d’un dictateur peut avoir des conséquences liberticides.
    Chaque découverte est un enrichissement et un appauvrissement pour l’Humanité.

  2. Bonjour,
    Cela peut faire peur, heureusement que des commissions comme la Cnil, par exemple, veille sur nos libertés individuelles.

  3. Bonjour Pat,

    Que dire de plus? Il y a quelque temps, un reportage à la TV montrait comment on pouvait entrer dans les téléphones portables et les ordinateurs de voyageur dans le TGV.
    Ça fait quand même peur!
    Puis le fait de se savoir tracé y compris avec un GPS interroge quant à notre liberté d’action.
    Par ailleurs je n’ai pas confiance dans le CNIL. Trop de choses sont « ignorées » et quand bien même elles seraient suivie, il existera toujours des contournements. Il suffit de voir avec Adopi!
    Amitiés
    Ludo

  4. Pour ceux que la cryptologie et la cryptographie intéresse, je vous recommande l’excellent ouvrage de Simon Singh « L’Histoire des Codes Secrets ».

    En ce qui concerne la téléphonie mobile, savez vous qu’une directive mondiale reprise par l’union européenne impose aux constructeurs et aux opérateurs de systématiquement intégrer un GPS dans les téléphones, et ceci dans le but de nous géolocaliser à n’importe quel moment ?

    Par chance, le composant GPS coûtant plus cher à la production que l’amende, les opérateurs préfèrent pour le moment payer cette amende que d’obéir à cette directive (en tout cas pour les téléphone premier prix, les smartphones leur permettant de se mètrent en règle)

    En ce qui concerne l’internet, j’attire votre réflexion sur la dernière annonces faites par le gouvernement français à propos des nouvelles missions de l’ANSSI
    Je vous laisse imaginer les conséquences et les implications finales…

    Nous sommes passés au tout-numérique et quoique vous en pensez, cela signifie clairement la fin des libertés individuelles – pour peu qu’elles aient réellement existé un jour…

  5. Bonjour,

    Je voudrais ajouter à vos commentaires et dire que l’aspect juridique dans ce domaine n’est pas encore bien établit, il en manque et c’est un débat!
    Mais c’est en cours de développement!!

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