Le président Yoweri pense que les coupables sont ailleurs …
Epinglé une fois encore dans un rapport de l’Onu pour un éventuel soutien qu’il apporterait à la milice congolaise du M23, l’Ouganda a menacé cette semaine de retirer ses troupes de la Somalie. L’information a d’abord été rendue publique la semaine dernière par Wilson Mukasa, ministre ougandais de la sécurité, puis devant le Parlement ce jeudi 1er novembre.
«Le retrait de l’Ouganda des efforts de paix régionaux, notamment en Somalie, en République centrafricaine et ailleurs, serait inévitable si l’ONU ne rectifiait pas les accusations erronées portées contre l’Ouganda et ne rétablissait pas la vérité sur le rôle de ce pays dans les efforts de paix actuels», a précisé le ministère dans son communiqué.
Du côté de new York, la menace ne semble inquiéter personne. Bien au contraire, les experts de l’ONU entendent poursuivre leurs investigations à l’Est de la République démocratique du Congo, afin de voir si réellement le M23 bénéficierait d’un quelconque soutien de l’Ouganda.
S’il est désormais établi que le M23 est soutenu par le Rwanda, le cas de l’Ouganda reste à confirmer. Mais, selon des sources dignes de fois, des officiers de cette milice se formeraient en territoire ougandais. Plus loin, certaines de leurs armes proviendraient de Kampala. Mais, jusqu’ici, les experts de l’ONU se montrent très prudents au sujet de la culpabilité ou non de l’Ouganda. Cependant, l’on se demande si Kampala avait forcement besoin de brandir la menace de retirer ses hommes de la Somalie en guise de protestation. A notre sens, un Etat innocent et responsable aurait attendu que les enquêtes soient bouclées avant de se prononcer. Car pour nous, cette attitude des autorités ougandaises n’est ni plus ni moins qu’un chantage orchestré pour brouiller les pistes.
En Somalie, sur les 17 000 soldats de l’Union africaine présents, 6000 sont Ougandais. Ils sont principalement basés à Mogadiscio la capitale. Ces troupes ougandaises ont réussis le pari de chasser les islamistes shebabs de la capitale somalienne. Et selon plusieurs spécialistes, leur départ de la Mission de l’Union Africaine en Somalie constituerait une catastrophe. Mais, serait-il suffisant pour dédouaner Kampala des faits qui lui sont reprochés à l’Est de la République démocratique du Congo ?