La Gambienne Fatou Bensouda a prêté serment vendredi 15 Juin dernier devant la Cour pénale internationale (CPI) dont elle devient le nouveau procureur, après l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, arrivé au terme de son mandat de neuf ans. De nationalité gambienne, madame Bensouda avant son élection occupait jusqu’ici le poste de procureur adjoint, et dirigeait également la Division des poursuites du Bureau du Procureur.
elle a été également conseillère juridique et substitut du Procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha en Tanzanie, après avoir occupé d’importantes fonctions dans son pays la Gambie, dont celle de Ministre de la Justice.
Seulement, cette magistrate à la compétence avérée arrive à la tête de la Cour pénale internationale au moment où celle-ci traverse une grave crise de légitimité et même de crédibilité.
En effet, depuis quelques temps, il est reproché à cette structure d’être un instrument néocolonial au service des intérêts occidentaux. Egalement, de nombreux spécialistes n’arrivent toujours pas à comprendre comment les enquêtes de la dite cour ne se limitent qu’au seul continent africain, quand on sait que les crimes de guerres et autres sont perpétrés au quotidien partout dans le monde, notamment en Israël, en Syrie, en Afghanistan, en Colombie…
En neuf ans, Monsieur Ocampo a choisi pour zone de prédilection le continent africain. Une chasse aux « malchanceux » qui coute actuellement la liberté à Charles Taylor, Laurent Gbagbo, Thomas Lubanga, Jean Pierre Mbemba tous africains. Madame Bensouda a donc du pain sur la planche. Elle, qui devrait afin « derégionaliser » la compétence de cette cour.
Dans un bref discours, elle a indiqué que “Les activités et les décisions du bureau du procureur vont continuer d’être basées uniquement sur le droit et les éléments de preuve”, avant de rassurer qu’elle « respecterait le caractère confidentiel des enquêtes et des poursuites ».
À 51 ans, cette femme a donc un gros morceau à croquer. Dès lors, certains spécialistes pensent qu’on lui a donné ce « cadeau empoisonné », à cause de ses origines africaines. Toute chose qui calmerait – selon ces personnes – le courroux de ses « frères » africains vis-à-vis de la CPI.