« Le Point » diffame Israël l’année de ses 60 ans

Le dossier spécial consacré à Israël du "Point", le premier magazine français d'actualité, présente bien des erreurs, volontaires semble-t-il….

Comme on peut être ingénu, parfois… Approchant du 60e anniversaire de l'Etat hébreu, il était naturel que je m'intéresse à tout ce qui était publié sur ce pays magnifique que j'ai eu le bonheur de visiter en mars 2007. Ma grande naïveté a été de croire qu'en cette année phare, les journalistes français allaient faire preuve d'un minimum de respect, de celui qui est exigé pour n'importe quel pays ou peuplade étrangère.

Mais voilà. L'élite française est antisémite et elle l'assume plus ou moins bien. Officiellement, elle se dit "antisioniste" mais, comme l'a noté justement Martin Luther King, la haine frénétique à l'encontre d'Israël n'a aucune base rationnelle ; elle prend pour cible l'étoile du drapeau, et non le drapeau lui-même.

Quelle ne fut pas
ma déception, immense, en découvrant le dernier numéro du "Point". J'avais pris soin d'acheter un magazine de droite, supposant que la vague Sarkozy avait calmé les idéologues plus haineux. Je pensais sincèrement lire un dossier décent sur Israël sexagénaire. Même pas élogieux – la France est gravement atteinte mentalement, je le sais – mais juste décent. Respectueux. Normal.  

Eh bien non… Les "30 pages historiques" (sic) représentent certainement le plus gros travail de propagande que j'aie pu lire depuis longtemps. Très longtemps.

L’histoire d’Israël… selon les Arabes

 

La naissance d'Israël ? "Le Point" commence sans ambiguité : "un coup de poignard dans le flanc du Proche-Orient". Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il s'agit là d'une reprise au mot près des discours d'Ahmadinejad, mais je le pense. A la décharge du journaliste, ce "récit historique" se fonde sur le dernier chef-d'oeuvre de Charles Enderlin, metteur en scène d'Al-Dura et grand amoureux de la vérité devant l'Eternel. Pensez donc : un Juif détestant son pays d'adoption plus que n'importe quel idéologue étranger ne saurait être meilleur interprète en cette année anniversaire. 

Pour illustrer la chronologie des victoires militaires du petit Etat juif et de ses dirigeants, "le Point" cite quelques personnalités… ennemies. Nasser, d'abord : "l'impérialisme a essayé par tous les moyens possibles de porter atteinte à notre nationalisme arabe. Il a essayé de nous disperser et de nous séparer et, pour cela, il a créé Israël, oeuvre de l'impérialisme". Vous avez compris : l'Etat hébreu est une conspiration des grandes puissances. Plus loin, deuxième et dernière citation qui domine la ligne du temps, celle du général De Gaulle décrivant les Juifs comme "un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur", une belle tirade antisémite, rendue telle quelle, qui résume la nouvelle politique arabe de la France. Plus clair que ça, tu meurs. Même le sous-titre de l'article reprend au mot les slogans islamistes : les "armées arabes humiliées". Suivez mon regard…


La Terre… pas si promise que ça

Quatre pages et autant d'insultes. Ainsi commence le dossier anniversaire du premier magazine français "d'information" (sic). Mais le pire reste à venir. Une journaliste aborde la question de "la Terre promise" et, par là, du sionisme. Quelques citations bibliques rappellent la judéité d'Israël, mais la journaliste ajoute aussitôt une mise en garde piochée dans la Bible : "si vous vous abstenez d'opprimer l'étranger, l'orphelin et la veuve, je vous laisserai résider ici, dans le pays que j'ai donné à vos ancêtres, de siècle en siècle".  Vous saisissez ? Pour enfoncer le clou, la plume du "Point" cite le professeur juif Victor Klemperer qui compare le sionisme au nazisme, et salue cette écoeurante comparaison d'un tonitruant point d'exclamation. 

Mais le travail de sape n'est pas terminé. Comme le billet est consacré à la "Terre promise", la journaliste le conclut en citant les travaux d'Israël Finkelstein, un spécialiste israélien qui prétend que l’importance du royaume de Juda n’équivaudrait pas « l’Erets Israël » voulue par les sionistes. Les thèses de Finkelstein sont rejetées par ses collègues archéologues, mais cela "Le Point" n'en dit mot. Au contraire. Sa journaliste utilise cette source spécieuse pour noter, triomphalement : « Israël, fruit de la propagande ? », question rhétorique niant toute légitimité à un Etat plus légitime que la France.

Ah, si Israël était marxiste…

Dans un encart en bas à gauche, on relève discrètement les prouesses intellectuelles de l’Etat juif. Sa puissance économique semble déconcerter la journaliste, qui se garde bien de préciser que 4.7% de croissance en 2007 pour un pays en guerre est un exploit historique qui rejette la France en fond de classement. Non, elle griffone, en bonne socialiste, que « le mythe de l’Israël égalitaire s’effondre ». CQFD. Tout est mal en ce pays, même ce qui va bien.
Même hypocrisie à propos de Tsahal. L’armée israélienne, n-2 de la planète, est présentée comme une institution en faillite, et l’article salue un professeur d’université antimilitariste ayant renvoyé de sa classe un étudiant en uniforme… Précisons que le journaliste, tout comme le reste du magazine, nie toute dimension religieuse à Tsahal. Après tout, si on se réfère aux premières pages, « Le Point » nous explique que les Juifs sont venus pour de fausses raisons construire une société ratée qui se disloque… Joyeux anniversaire quand même.

Et quel grand écart à propos des kibboutz ! Un journal de droite qui regrette le collectivisme, dans quel pays peut-on constater pareille stupidité sinon en France ? Ces Israéliens n'ont aucune qualité, je vous dis. Israël serait, en plus « libéral » ! Tare suprême !

Dis-mois si tu es artiste et tu me diras qui je suis

Place aux témoins. Comme d’habitude dans une publication française ne sont cités que les artistes et écrivains de gauche ou d’extrême gauche débitant des banalités à faire sourire un dépressif. 

Plus loin, deux pleines pages sont consacrées à une pacifiste illuminée qui pose en photo avec une Palestinienne voilée. Quel est l’intérêt de connaître l’avis d’une personne à ce point déconnectée de la réalité ? Nul. Mais ce n’est pas l’avis du « Point » qui nous rend ses simagrées.

L’An prochain à… ?

L’apothéose nous vient avec les illustrations du dossier. Les photos de Tel Aviv sont d’une laideur rare. SDF grimaçant, plage prise sous une mauvaise lumière, métalleux affalés à même le sol dans le centre commercial Dizengoff, punk allumé devant une place floue… les douze photographies censées représenter cette merveilleuse ville qu’est Tel Aviv font penser à une banlieue du Tiers-Monde. Rien, absolument rien n’est fait pour présenter un visage séduisant de l’Etat juif.
Le plus hallucinant est l’absence totale de photos de Jérusalem ! Si l’on excepte celle de la pacifiste israélienne, où l’arrière-plan de la vieille ville n’est pas visible, il n’y a pas une seule représentation de la capitale. Le Mur des Lamentations ? Les synagogues ? Ce qui a motivé et motive encore les Juifs à revenir chez eux, toute la dimension spirituelle et culturelle d’Israël est niée. A croire « Le Point », les Juifs ont débarqué sur cette terre comme les Français en Guadeloupe. Même l'article consacré aux Juifs orthodoxes est illustré par une photographie d'un père et son fils… à la plage !
Cette absence est volontaire, bien entendu. « Le Point » ne souhaite absolument pas fêter le 60e anniversaire d’un pays magnifique, seule divine lumière au cœur d’un monde des ombres. Il veut insulter un peuple qui ose se tenir debout quand la France s'agenouille. Il veut délégitimer l'existence d'Israël au plus fort de la crise iranienne.

Les Juifs de France devraient s’alarmer de cet antisémitisme latent qui ravage leur pays, car il prédit un futur bien sombre, pour eux comme pour le seul Etat juif de la planète.  

9 réflexions sur « « Le Point » diffame Israël l’année de ses 60 ans »

  1. Merci pour ce brillant commentaire. Ca fait plaisir de voir qu’il n’y a pas que des Juifs pour s’émouvoir de l’israelophobie ambiante.

  2. Des ultra-nationalistes juifs religieux projetteraient un acte de vengeance en représailles à l’attentat palestinien meurtrier de jeudi contre une école talmudique de Jérusalem, a rapporté mardi soir la télévision publique israélienne.

    Des consultations ont eu lieu à cet effet dès samedi soir à la Yéshiva Merkaz Harav, cible de l’attentat, dont huit élèves ont été tués, selon la télévision.

    Deux rabbins, dont l’un de cette école talmudique, ont participé à ces consultations avec un groupe d’anciens élèves d’écoles talmudiques ayant effectué leur service militaire au sein d’unités combattantes.

    Deux autres rencontres avec d’autres rabbins ont eu lieu, a indiqué la télévision, soulignant que ces rabbins, très écoutés dans les milieux ultra-nationalistes juifs, ont encouragé ce projet de vengeance.

    L’une des cibles envisagées d’un acte de vengeance serait une personnalité arabe liée à l’esplanade des Mosquées d’Omar et d’al-Aqsa de Jérusalem-est, troisième lieu saint de l’islam, après La Mecque et Médine.

    La télévision a souligné posséder les noms des rabbins impliqués dans ce projet.

    La police israélienne, interrogée par l’AFP, a indiqué ne pas disposer d’informations spécifiques concernant un tel projet.

    « En général, dans le passé, l’éventualité d’un acte de vengeance après un attentat particulièrement meurtrier, a toujours été prise en compte. Mais nous ne disposons d’aucune information spécifique de ce type aujourd’hui » a déclaré à l’AFP, le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.

    La Yéshiva Merkaz Harav a catégoriquement démenti dans un communiqué « toute implication de l’un de ses élèves ou de ses rabbins dans un tel projet » de vengeance.

    « Ces informations sont sans fondement. La preuve en est qu’il n’y a pas eu d’arrestations. La Yéshiva Merkaz Harav se réserve le droit de poursuivre la télévision publique en diffamation suite à la diffusion de ces informations », souligne le communiqué.

    La Yéshiva, créée en 1924 par le premier grand rabbin d’Israël, Avraham Yitzhak Kook, est devenue au fil des ans et notamment sous la direction du fils du fondateur, le rabbin Tzvi Yehouda Kook, le bastion du sionisme religieux.

    C’est sur les bancs de cet établissement que le Goush Emounim (Bloc de la foi), fer de lance de la colonisation juive en Cisjordanie et à Gaza, a été créé en 1974.

    Lemonde.f

  3. hallucinant de crétinerie ce texte
    lorsque l’on sait combien de journalistes officient au Point…

  4. J’ai acheté ce numéro du Point avec la même naïveté que l’auteur et j’ai également ressenti un malaise et une grande frustration à la lecture du dossier. Merci d’expliciter si clairement pourquoi ce dossier provoque un tel écoeurement pour tous ceux qui connaissent la réalité d’Israël autrement qu’à travers les medias français (je travaille avec une société hi-tec israèlienne).

  5. Danger ! Drzz est un néo-con extrémiste au sevice de l’idéologie bushiste
    Fan2, il est normal que les Juifs attachés à ce qu’ils considèrent comme leur terre prennent leur distance avec l’ israélophobie.

    Par contre, votre drzz est un néo-con plein pot, les néo-cons à l’étranger sont généralement financés par la CIA pour (voir son commentaire révélateur, appeler à les rejoindre) faire du prosélytisme, faire des Français des supporters de Bush, des fans de guerres de colonisation et de vol des ressources pétrolières, etc

    Drzz est un peu partout, pour faire de la propagande insidieuse pour les néo-cons, c’est à dire pour une idéologie de fanatiques extrémistes ultra-sectaires, belliqueux, ultra-libéraux, ultra-sionistes…. Ce sont les « ambassadeurs » de Bush sur le Net, pour recruter, convertir etc. Danger ! Il n’y a pas plus extrémiste… et fanatique.. et pro-guerre etc. ils veulent des guerres préventives, qui mèneront la planète à un conflit nucléaire ! Ce sont des millénaristes, etc… Danger !

    je les combats sur mon blog. Eva journaliste-résistante

  6. Respect des étrangers ? Non, mensonge. Guerres contre les Arabes… et vol de leurs ressources pétrolières !
    Drzz a un tel respect pour les peuples étrangers, qu’il ne songe qu’à prôner des guerres dites de « civilisation » (barbares !)contre tout ce qui ressemble de près ou de loin…aux peuples arabes !

  7. Zero crédibilité , zéro objectivité.
    Ca commence bien au deuxième paragraphe avec cette note de martin luther king ,qui est totalement fausse, l’anthologie des œuvres de King n’existe pas, et rien a la page 76 du saturday review de 1967.. Tromperie qui nous vient de sieur marc shneider, qui merite sa place en enfer pour utilisé le mensonge , et l’appliquer en plus à une personnalité aussi pacifiste que martin luther king. Pour quelqu’un qui fait un article dénonçant la non objectivité d’un autre , c’est l’hopital qui se fout de la charité, surtout que le point ne s’appuie pas au moins, sur du faux.

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