Coup de pied au système de santé québécois

Le système de santé au Québec : véritable fierté du peuple, ce système universel est un véritable modèle à l’étranger. Ah oui? Pas si certain : heures d’attentes interminables, médecins et infirmières débordés, coupures de budgets un peu partout… Est-ce que le système de santé tel que nous le connaissons en ce moment mérite véritablement un tel pourcentage ne nos précieux impôts? Voilà la question que je me suis posée vendredi dernier après un pénible passage à l’hôpital de la ville d’Alma.

 

Jeudi dernier, après une mauvaise chute, je me suis rendue en boitant au Centre de santé et de services sociaux de Lac-Saint-Jean-Est. Après avoir passé avec succès le poste de triage  et l’inscription dans un délai presque raisonnable, j’ai constaté avec bonheur que la salle d’attente était presque vide. Je me suis donc confortablement installé sur une chaise peu rembourrée avec le vain espoir de voir rapidement un médecin pour mon pied qui avait déjà doublé de volume. À la suite de sept heures d’attente et  de plusieurs insectes écrasés sur le plancher à la propreté douteuse, j’ai finalement obtenu les papiers nécessaires pour les radiographies. Après avoir survécue à la mauvaise humeur du technicien en radiographie et aux positions dignes d’un photo shoot d’ « America’s Next Top Model » qu’on a imposé à mon membre inférieur, j’ai repris ma place dans la fameuse salle d’attente aux couleurs de vomi de chat. Le médecin m’a finalement convoqué trois quarts d’heure plus tard pour m’annoncer que je n’avais qu’une entorse, et que tout reviendrait dans l’ordre la semaine suivante.

 

C’était sans compter le téléphone que j’ai reçu le lendemain matin. Le téléphone que tous les patients redoutent, celui qui dit « Désolé madame, on s’est gouré dans le diagnostique ». Celui qui vous force à boiter de nouveau jusqu’à l’hôpital pour vous apprendre que les médecins vous ont laissé partir en marchant sur un pied fracturé qui nécessite plus de cinq semaines d’immobilisation. Ce n’est qu’un pied fracturé et cette histoire n’aura sans doute aucune conséquence sur mon avenir, mais si cela avait été autre chose? Si  les médecins avaient donné un mauvais diagnostique de cancer, comme c’est déjà arrivé par le passé? Si les médecins s’étaient trompés sur le résultat d’analyses de sang importantes? Je ne peux ni en vouloir aux médecins ni au radiologiste, qui, après tout, était sans aucun doute plus que débordés cette nuit là, mais cette aventure m’a fait largement remettre en doute notre précieux système.

 

Bien sûr notre système de santé est déjà bien mieux que celui de plusieurs pays, mais vous conviendrez sans doute que celui-ci a besoin d’un bon coup de pied. Nous ne pouvons plus laisser les gouvernements et les administrateurs qui gèrent nos hôpitaux comme des entreprises abaisser ainsi la qualité de nos soins. Que ce soit en matière de sécurité, de cuisines, de buanderie et même de personnel médical, les coupes budgétaires sont sévères et nous devons réagir pour redresser le système avant que celui-ci  ne s’effondre.