Côte d’Ivoire : quand 900 fonctionnaires perçoivent deux salaires !

L’affaire fait tache d’huile au sein de l’administration ivoirienne depuis quelques temps. En effet, l’opération de recensement lancée par le ministère de la fonction publique et de la réforme administrative a permis de découvrir que 900 fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire, perçoivent depuis des années deux salaires.  De quoi s’agit-il ? Le ministre ivoirien de la fonction et de la réforme administrative Gnamien Konan s’est fixé comme objectif la redynamisation  de l’administration. Pour ce faire, il a décidé de combattre les maux tels que la corruption, le favoritisme qui minent l’administration ivoirienne.  En homme avisé qui a déjà fait ses preuves à la tête de la Douane, il a lancé depuis de plus deux mois, l’opération de recensement des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire. Cette action visait plusieurs objectifs dont notamment la maitrise du nombre total des fonctionnaires ainsi que la maitrise de leur masse salariale.  Et au terme du recensement, il ressort que 900 fonctionnaires percevaient deux  soldes.  Ce qui signifie qu’ils continuaient de recevoir leur salaire en tant qu’agent de l’Etat alors qu’ils travaillaient dans des structures privées. Ce qui constitue une véritable entorse à la loi sur le statut du fonctionnaire en Côte d’Ivoire. En effet, les lois ivoiriennes en la matière, le fonctionnaire doit consacrer exclusivement son activité à l’administration. Par conséquent, le fait  pour ces 900 agents de signer des contrats de travail avec des entreprises privées et de continuer à bénéficier du salaire versé par l’Etat constitue une double faute.  A quelles sanctions doivent-ils s’attendre ? Il est clair que ces 900 personnes ainsi prises la main dans le sac sont dans de beaux draps. Ils risquent des sanctions pécuniaires, disciplinaires et mêmes pénales.  Mais pour l’heure, aux dires du ministre Gnamien, c’est la sanction pécuniaire qui sera immédiatement activée. Ces fonctionnaires fraudeurs devront donc rembourser toutes les sommes qu’ils ont perçues de l’Etat de Côte d’Ivoire de façon indue. Malgré cette sanction, le ministre n’exclut pas la mise en œuvre des autres sanctions applicables dans de tels cas.  Ainsi, ces 900 personnes vont certainement perdre leurs emplois à la fonction publique et même peut-être se retrouver en prison.