Corrida et violence : Lettre ouverte à Monsieur VALLS

Face à la banalisation de la violence au sein de notre société, et constatant la radicalisation des actes barbares principalement chez les jeunes générations, comme si la souffrance d’autrui était un catalyseur à la leur,  il est urgent que les politiques s’engagent à condamner toute forme de violence.

La télévision nous abreuve d’images violentes imaginaires ou réelles qui restent cependant suggestives car non vécues en direct. A l’inverse un spectacle auquel on assiste  de visu à un impact prégnant sur le spectateur qui participe à l’action et devient de cette manière acteur. Toute représentation violente est dangereuse puisqu’elle tend à inscrire la barbarie dans l’ordinaire.

N’oublions jamais que toute vie est précieuse, qu’aucun être vivant ne doit être soumis à un quelconque acte de cruauté et à le droit de mourir dignement.

 

Monsieur Valls,

Vous, en tant qu’homme politique, nous, en tant que citoyens lambda, sommes dépassés par la violence qui envahit notre société. Face à la propagation d’actes de plus en plus  barbares et pervers émanant d’individus sociaux, il parait urgent de combattre toute forme de violence.

Face aux difficultés que vous rencontrez pour endiguer ce déferlement d’incivisme qui  dégénère en haine lorsqu’il est le fait d’un groupement d’individus, j’ai beaucoup de difficultés à comprendre le soutien que vous apportez à la tauromachie qui est la caricature idéale de l’exaltation violente qui peut gagner une foule en liesse. L’individu pris dans un phénomène de masse perd toute humanité.

Nous sommes saturés de films et séries policières plus ou moins violents qui peuvent avoir une influence néfaste sur certains spectateurs, cependant, et en général, tout individu psychologiquement équilibré fait  la différence entre fiction et réalité.   

En revanche, toute manifestation effective de la violence doit être éradiquée au risque d’être banalisée.

A ce titre, il me parait absurde de tolérer, pire de soutenir la corrida, de la qualifier de culturelle alors qu’elle ne s’inscrit  en aucune manière dans  la tradition française, rappelons que la première manifestation tauromachique en France remonte à 1850. Rendons à l’Espagne ce qui lui appartient, même si un tel héritage ne donne pas matière à s’enorgueillir. Et de grâce, faites de la question de l’abolition de la corrida un débat démocratique, que chaque citoyen français ait le droit de se prononcer sur cette controverse qui renvoie à un problème éthique.

 Quant à qualifier le toréador d’artiste, pardonnez-moi mais allons jusqu’au bout de l’absurde, si la cruauté est un art, alors que les bourreaux qui ont sévi et sévissent encore de par le monde soient eux aussi considérés comme des artistes. Je croyais que l’art servait  à apporter du rêve …