convergence des médias et manipulation de l’opinion public, un mélange dangereux

Au cours de la dernière année, un débat a eu lieu au Québec autour de la construction d’un nouvel amphithéâtre visant à accueillir une équipe de la Ligue Nationale de Hockey à Québec, et plus précisément sur le financement public de ce projet. Dans ce contexte, l’ouverture de la Maison Symphonique de Montréal, financée en grande partie par l’État, a fait réagir plusieurs journalistes et chroniqueurs ceux-ci jugeant le coût du projet trop élevé par rapport aux bénéfices, en comparant ce projet avec celui de l’amphithéâtre de Québec.

Le problème avec ces critiques est qu’elles sont émises avec un but autre que celui d’informer adéquatement le citoyen; en effet, la quasi-totalité des critiques concernant la Maison Symphonique de Montréal provient de journalistes du réseau Quebecor Média, qui, comme par hasard, sera le gestionnaire du futur amphithéâtre, et est donc l’acteur qui bénéficie le plus du financement public dans ce projet. Cela nous démontre bien le danger que présente le contrôle de l’information par de grandes corporations : Quebecor, grâce à ses multiples journaux et à sa chaine de télévision TVA, peut diffuser dans la population les opinions qui sont favorable à ses profits, et cela sans apparence immédiate de conflit d’intérêt, comme c’est une autre branche de la compagnie qui profite des subventions publiques.

De plus, les critiques font fausse route sur plusieurs points. Dans un premier temps, on compare la part des revenus provenant de la billetterie, qui est plus élevée pour une équipe de hockey que pour un orchestre symphonique. Les critiques expriment donc l’idée que l’orchestre est moins rentable pour la société.  Cet argument est discutable car une bonne partie des revenus de l’équipe de hockey va directement gonfler les profits de la LNH, sans pour autant enrichir la société Québécoise. Dans le cas de l’orchestre, les subventions servent à baisser le prix des billets et donc à augmenter l’accessibilité à la culture, un principe fondamental qui vise à promouvoir une société diversifiée et épanouie intellectuellement. il est à noter que la société paie aussi pour l’équipe de hockey, en financement la construction de l’amphithéâtre comme à Québec. Même si le financement accordé à l’équipe de hockey est moindre, la vraie question est donc de savoir si nous préférons financer la culture ou la LNH, une machine à engendrer les profits.

Un autre aspect qu’il est important de considérer est la contribution à la société des acteurs concernés, soit, d’un côté, les joueurs de hockey, et de l’autre, les musiciens de l’orchestre. Dans les deux domaines, ces gens font partie de l’élite mondiale de leur profession. Cependant, la contribution à la société des joueurs de hockey est moindre. Là ou ces 90 musiciens parmi les meilleurs au monde attirés à Montréal améliorent la vitalité culturelle de la ville, non seulement par leur participation à l’OSM, mais aussi par des concerts en solo ou en petite formation et, bien sur, dans le domaine fondamental de la formation musicale, que font les 26 joueurs de hockey d’une équipe professionnelle? Bien sûr, ils participent à quelques œuvres de charité, mais le plus souvent, leur contribution se limite à l’achat d’une propriété qu’ils ne garderont que pour la durée de leur contrat dans la ville.

En conclusion, en ce temps de convergence des médias, il est plus que jamais primordial de multiplier nos sources d’information afin d’éviter d’être influencé par les idées qui favorisent le plus les grandes entreprises. Ainsi, nous pourrons faire pression sur les dirigeants afin de prendre des décisions qui favorisent la collectivité, et non le portefeuille de quelques dirigeants d’entreprises.

 

2 réflexions sur « convergence des médias et manipulation de l’opinion public, un mélange dangereux »

  1. DANS LES MAINS D’UNE SECTE OU D’UBE MAFFIA?????
    « Ce ne sont ni la dette, ni les déficits publics
    qui sont la véritable cause de la crise actuelle,
    mais les déficits de la balance courante »,
    souligne – encore une fois – Martin Wolf,
    l’éditorialiste du Financial Times.
    Comparant les pays de l’eurozone sur ces trois critères,
    il démontre sans difficulté que le bien fondé de
    l’[b]obsession[/b] actuelle sur l’équilibre des comptes publics
    ne résiste pas à l’examen des faits !

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