On va encore nous accuser de "faire le jeu de la droite", suivant le terrorisme intellectuel qui oblige à cautionner tous les errements des soi-disants "socialistes" au nom du combat contre Sarkozy. Tant pis. Comme le disent Mélenchon et Dolez, "ça suffit comme ça !" Comment ne pas leur donner raison ?

Les partisans de Ségolène Royal s’offusquent du "tout sauf elle". Ils oublient qu’elle estimait que le SMIC à 1500 euros bruts et la généralisation des 35 heures n’étaient pas des propositions crédibles, après qu’elles ont pourtant figuré dans son programme pour la présidentielle. Et qu’elle a ensuite appelé François Bayrou entre les deux tours des législatives – scrutin qui ne la concernait pas -, sans en référer à personne au PS, comme si elle en était déjà la chef autocratique, pour lui proposer une alliance nationale, ainsi qu’elle lui avait déjà offert, entre les deux tours de la présidentielle, de devenir son Premier ministre (lire notre réquisitoire complet ici).

Restent donc les motions Aubry, Delanoë et Hamon. Des trois, c’est la dernière qui avait attiré notre sympathie : en unissant la gauche du PS, le fringant député européen avait réussi un joli tour de force. Les 19% qu’il a obtenus, bien qu’appréciables, l’ont cantonné à la dernière place qui lui était promise, incapable d’infléchir la ligne du parti quand 81% des militants s’étant exprimé ont voté pour la social-démocratie incarnée par les trois autres motions. Voilà qu’Hamon s’apprête à présent, comme l’annonce l’AFP, à faire alliance avec Aubry et Delanoë, ce dernier n’acceptant l’arrangement qu’à la condition que le candidat au poste de Premier secrétaire soit issu de ses rangs. "Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques, écrivaient Mélenchon et Dolez au moment de claquer la porte du PS. Un communiqué ô combien prémonitoire, à la lumière des dernières évolutions. Benoît Hamon, prisonnier de la logique de ce parti capitulard, dans la lignée d’un DSK ayant davantage privatisé que la droite n’avait osé le faire, s’apprête donc à son tour à se trahir : quelle convergence avec le libéral-socialisme d’un Bertrand Delanoë  ?

"Quels que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays", poursuivent nos deux sécessionnistes, qui viennent de fonder le Parti de gauche. Bon vent à eux. Pour notre part, nous ne voulons plus entendre parler du PS – et il est grand temps. «  Nous croyons qu’il est possible de travailler ensemble », a dit hier Jean-Luc Mélenchon à propos du NPA d’Olivier Besancenot. Quant au PC, rendez-vous est d’ores et déjà pris pour mardi prochain. "Le Parti de gauche se verrait bien aux prochaines élections européennes de juin 2009 à la tête d’un «  front de gauche  » regroupant les familles du Non à la Constitution européenne en mai 2005", résume La voix du Nord. Nous en serions. Chiche ?

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