Le film d’Antoine De Caunes, vient ces jours-ci de ranimer la mémoire de l’Humoriste mort en 1986.

Mais était-ce bien nécessaire ?,

NON,  Le succès des restaurants du cœur, assure à Coluche une gloire posthume qui ne s’est jamais démentie depuis leurs création !

Sa légende, est de surcroit, enrichie en permanence, par des références à ses meilleurs mots, qui sont passés à la postérité.

En 1981 dans Le Figaro, un journaliste se posait déjà la question de savoir s’il fallait considérer Coluche, comme un phénomène de Foire ou un phénomène de Société ?

Il fut incontestablement l’un et l’autre, la pérennité de son image prouve qu’il ne fut pas seulement un « bouffon 

Et pourtant, il fut considéré comme tel, tant qu’il n’apparut que sur la scène de Cafés-théâtres, ou dans les studios de Radios.

Les bourgeois,  surpris par un vocabulaire déroutant pour l’époque crièrent au scandale.

Ce n’est que le jour ou il se lança dans une extravagante aventure politique, qu’il commença à inquiéter.

On avait mal compris qu’il y avait une continuité entre l’engagement de l’artiste, et du candidat « Nul », à l’Election Présidentielle.

Sous le masque du bouffon se cachait l’homme révolté.

Chez Coluche, qui avait pour lui l’intelligence et le talent, la grossièreté tenait lieu « d’Elégance » !!!

Cette continuité s’appuyait sur une logique.

Puisqu’il considérait l’élection comme une « bouffonnerie » , il était normal qu’il traitât sa candidature  en « bouffonnerie. »

Quand il mit fin, trois mois avant l’échéance, à sa candidature, il nous montrait assurément les limites de sa démarche.

Sa révolte radicale contre les injustices, contre un système qui rejetait un partie du peuple dans la misère, la pauvreté, la désespérance, n’avait pas trouvé d’écho efficace, qu’elle fût exprimée de manière caricaturale sur la scène, ou ridicule, sur la place publique.

C’est alors, qu’après une parenthèse dépressive, Coluche, décida, de manière inopinée, de jeter les armes de la dérision, pour prendre celles du cœur.

Il se lança dans le « combat humanitaire » !!

A défaut de la révolution, on fait le « bien » !

Les pitreries passées furent vite oubliées, et son heure de gloire, et de reconnaissance était arrivée !

En quoi peut-on considérer Coluche comme un « phénomène de Société , et quelle société ?

La Nôtre, partagée entre son rêve de justice, et son mépris de la politique, entre sa vieille culture contestataire et ses peurs, entre ses velléités « solidaires », et ses égoïsmes !

Coluche a su parfaitement exprimer tout cela, pour le « pire », et le « meilleur ».

Il est  plus grand  mort que vivant.

Il n’est plus là pour nous insulter, on peut sans gène le récupérer.

François Mitterrand le considérait comme l’un des siens.

Pour Louis Pauwels il incarnait, non pas le peuple mais la canaille.

Jacques Attali dit de lui : « en ce monde de fous, Coluche est un homme à l’avant-garde du vrai tact, de la finesse vécue, de la culture sensible » ! 

N’allons pas jusque là, et gardons la tête froide : Coluche était un homme écorché à qui, parce qu’il l’avait connue, la pauvreté des hommes était insupportable.

Ce n’était pas une question de cœur mais de respect.

Il voulait le bonheur des pauvres malgré Eux.Ces pauvres dont il détestait la résignation.

Il était un homme de haine, de mépris, d’orgueil, et de révolte !

Sans illusion, il choisit de faire rire grossièrement et amèrement !

Fatigué d’amuser la « galerie », il finit par aller au plus simple : donner à manger aux pauvres.

Ce fut sans doute pour lui, à la fois un bonheur, une frustration, une joie, et une douleur.

Pour conclure : on pourrait dire que Coluche, le mythe : c’est l’histoire d’un Mec qui s’est servi, en dénonçant ceux qui se servaient, et dont on s’est servi pour poser les fondements du « Politiquement correct".

Un briseur de tabous devenu intouchable.

Un mec qu’on n’a pas le droit de ne pas aimer.

« Et vous trouvez çà drôle », comme histoire ???? 

 

« Extrais de Valeurs actuelles » 

Petit rappel de la biographie de Coluche, (mais est-ce bien nécessaire ?)

Michel Gérard Joseph Colucci, né en 1944 à Paris, mort accidentellement à Opio, fût un humoriste impertinent et ce que l’on a tendance à oublier, un excellent comédien ! 

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