Après MON IDOLE (2002) et NE LE DIS A PERSONNE (2006), Monsieur Cotillard, alias Guillaume Canet, retourne derrière la caméra pour nous proposer ses PETITS MOUCHOIRS. Pour ces 2h34 de pellicule, il s’entoure d’une brochette d’acteurs qu’il affectionne, la plupart ayant déjà travaillé sur ses films ou avec lui sur des films d’autres réalisateurs…
Synopsis
A Paris, une bande de trentenaires se retrouve à l’hôpital tandis que leur pote Ludovic vient d’être victime d’un terrible accident de moto. Ludo est dans un état critique, les copains sont inquiets et tristes. Mais les trois semaines de vacances annuelles sur la côte Atlantique sont sur le point de commencer… Et après une discussion pesée et mesurée, il est décidé de partir malgré tout. De toute façon Ludo a besoin de repos, alors autant partir bronzer plutôt que rester à Paris et ne pas pouvoir voir leur ami.
Bien entendu, nous sommes habitués à l’exercice du film chorale, surtout lorsqu’il expose la vie de trentenaires : l’arrivée dans la maison de vacances est prétexte à faire ressortir les petits travers de chacun, ainsi que les secrets, les inquiétudes et les rancoeurs. Avec en toile de fond les pétages de plombs de Max, qui les invite tous les ans dans sa propriété estivale, la tension monte irrésistiblement…
Tout le monde s’énerve pour des petits riens, chacun semble s’appliquer à oublier le vrai problème…
Ambiance
Je tiens d’abord à faire remarquer que la bande-annonce, vue et revue tant elle est diffusée dans les médias, est plutôt bien faite. Avant de voir le film, je trouvais qu’elle en dévoilait beaucoup trop, dessinant déjà la majeure partie du synopsis Au final, on s’aperçoit que le film est construit très différemment de ce que cette bande-annonce nous laisse attendre.
Pour autant, son intrigue ne surprend pas. Je suis très cliente des films chorals et je n’attends plus grande innovation, et heureusement.
Ok, Guillaume Canet déroule son film avec un certain talent dans la mise en scène et surtout dans la direction d’acteurs (la plupart sont ses potes, ça doit aider). Mais il ne révolutionne en rien le genre et son film, jouant sur un pathos plusieurs fois excessif, permet de passer un bon moment mais traîne parfois en longueur.
Comme dans tout bon film choral, on s’attache aux personnages, on s’imagine faisant partie du petit groupe, ayant un rôle d’observateur, on se prend d’envie d’évoluer à leurs côtés, de partager leurs peines et leurs soucis. Mais, je ne sais pas pourquoi, en dépit d’acteurs vraiment impliqués et convaincants, on reste tout de même pas mal en marge de ce phénomène d’appartenance.
Pourtant, oui, les acteurs excellent. François Cluzet est magistral et porte le film à lui seul, pour ainsi dire. Son épouse à l’écran comme à la ville, Valérie Bonneton, ainsi que Benoît Magimel, l’aident beaucoup en servant des rôles impeccablement tenus et assez forts pour rester consistants face à lui. Marion Cotillard est honnête (je n’arrive jamais à m’emballer pour cette actrice, donc "honnête", de ma part, c’est déjà un compliment) et j’adore chaque apparition de Gilles Lellouche, ici aussi formidable qu’à son habitude. Enfin, on a même des petits caméos sympas de Mathieu Chédid et Maxim Nucci (respectivement M et Yodelice sur scène).
Alors, pour le bon jeu des acteurs, pour la saveur de douce camaraderie, pour la maîtrise de réalisation de Guillaume Canet, pour les mélodies de Yodelice ou pour la beauté des trente dernières secondes du film, ces PETITS MOUCHOIRS sont à voir. Pour le pathos excessif et l’absence de réelle surprise, on peut pourtant s’en passer…
Avez-vous 2h30 à occuper ?
j’ai vu dans la liste « info de C4N » ce titre…je me suis dit, c’est elle !
Et tu es allée voir celui du PDS ?
Moi, je ne vais pas au ciné!
Je ne suis pas non plus allée voir s’il y avait déja un avis d’écrit !