En ce dimanche 30 décembre 2012, on fait le bilan de cette année qui s’est écoulée, ou écroulée pour certains.

On regarde l’oeil un peu terni clignoter les guirlandes de ce sapin qui se met déjà à perdre ses poils sur un tapis tout neuf (merci père Noël!) tout en se remémorant l’euphorie et la plénitude ressenties en le décorant (même s’il est tombé deux fois à cause d’un chat trop joueur et qu’il vous en a couté de violentes courbatures parce que c’est lourd ce machin!).

 

L’adulte réfrène son âme d’enfant parce que le corset social qui lui comprime le coeur le ferait passer pour un "fou", "aliéné", hors norme", bref un inadapté.

 

Alors on joue aux grands, on feint d’être raisonnable, on oublie ces moments ou on courait pieds nus sur le bitume brûlant des routes de campagne, où on revenait salis par la chasse à l’expérience, où verdis par la vase du vieux lavoir de nôtre village d’enfance parce qu’on avait eu le malheur de glisser sur le rebord (saleté de sandalettes!).

 

On est dans la vie active alors on arrête les baggys, les piercings, les couleurs de cheveux trop voyantes…

On se restreint, parce que ce n’est plus la bourse de nos parents que l’on vide mais bien la nôtre.

 

Mais à Noël, (pour ma part les grains de folie sont assez réguliers même si je ne mets plus de sandalettes quand je vais voire mon lavoir qui ne lavait pas si bien en fin de compte)on redevient des gamins, des mioches, de sales mioches même, puisqu’on cache les cadeaux dans la maison, et que l’autre les cherche, ou vous fait marcher en les mettant sous le sapin dans des emballages qui ne sont pas du tout en rapport avec ce qu’il y a dans le paquet. ("Oh mince, encore du parfum…" alors que c’est bien plus avec beaucoup de fioriture pour tromper l’ennemi)

 

On se remet à la chasse aux trésors avec émoi et excitation parce que  ,souvent, et c’est vrai qu’en douze mois il s’en passe des choses, c’est le moment où l’on se dit que l’année diabolique se termine enfin et qu’une nouvelle ère va remplacer la dernière, qui était plus que glaciaire.

 

Et, pendant qu’on prépare frénétiquement ces paquets surprise pour ces gens qui ont été là pour nous , pendant qu’on attache avec du fil de cuisine chaque élément de déco non pourvu d’attache qu’on achète en kit, se disant que c’est pas cher alors c’est bien, que les heures défilent pendant que les princesses de Noël filent leur arbre de Noël pleines d’espoir, nos émotions s’émoustillent et l’on rajeunit. 

 

Et en un soir, un seul, une fois tous les paquets ouverts, et parce que comme dirait l’humoriste dans la pub qui passe actuellement à la télé il y a toujours un cadeau "raté", (moi c’était les deux mêmes peluches cette année), on se dit, "ça y est, plus que quelques jours et on retourne à la normale"…

 

Voilà où nous en sommes en ce jour du 30 Décembre, pardonnez moi mes élucubrations.

Pour ceux qui ont perdu un proche en ces temps sensés être "festifs", essayez de faire comme moi…(orpheline de père depuis 10 ans dans 4 jours pour tout vous avouer.)

Si chaque vie a ses "phases", on n’a pas d’autre choix que de vivre avec…ou sans l’être aimé.

Le temps n’efface pas l’amour, les Nöels vont continuer de défiler , c’est la tradition, le monde ne s’arrête pas à la mort d’un seul homme même si le nôtre se met entre parenthèses pendant longtemps.

 

Se reconstruire une famille amicale familiale médicale ou autre est compliqué quand on devient handicapé sentimentale.

 

Moi j’ai choisi de croire en l’être humain quand bien même (cf mon Aub(bad)) je suis parfois bien triste de voire qu’il m’arrive de me planter…ET SURTOUT  de jouer un peu la politique de l’éponge .

Quand les gens sont secs je ne prends rien, mais quand leur âme ou leur coeur transpirent, j’absorbe, ça me fait du bien, puis je m’essore et ça fait du bien aux autres.

 

Ce n’est pas du viol , ni du vol, mais du partage…Pensez-y!