Le premier mars de cette année, le numéro deux des FARC, Raul Reyes, était tué en territoire équatorien en compagnie de la fille de Manuel Marulanda, le chef suprême du groupe terroriste.
Peu de temps après, Ivan Rios, un autre chef des FARC, était tué par ses propres hommes qui empochaient la prime de cinq millions de dollars offerte par les autorités pour ce dirigeant de la guérilla.
La semaine passée, on assistait à la désertion de Karina, la plus cruelle des commandants des FARC que l'on avait vu jouer au football avec la tête d'un policier décapité. Lors de la conférence de presse qui suivit son arrestation, l'ancienne terroriste avouait qu'elle était coupée du reste des FARC depuis plus de deux ans et qu'elle avait décidé d'abandonner le combat pour ne pas terminer comme Ivan Rios.
Et puis, vendredi, on apprenait la mort du numéro un des FARC, Manuel Marulanda, qui serait mort d'une crise cardiaque alors qu'il était pourchassé par l'armée colombienne. Il est évident que le groupe terroriste est au plus mal surtout qu'il ne peut espérer pour l'instant l'aide venant du Venezuela ou de l'Équateur, puisqu'il est certain que les présidents Chavez ou Correa vont s'abstenir d'intervenir dans le conflit colombien maintenant que leurs relations secrètes avec la guérilla ont été révélées par les ordinateurs saisis dans le camp de Raul Reyes.
Mais qu'en est-il alors du sort des otages dans cette déliquescence des FARC ? Le président colombien, Alvaro Uribe, nous a rassurés en révélant, samedi, que plusieurs guérilleros avaient pris contact avec les autorités colombiennes afin de profiter de l'offre faite par son gouvernement. Pour mémoire, un fonds de 100 millions de dollars a été créé afin de récompenser tout terroriste qui abandonnerait les FARC en amenant avec lui un ou plusieurs otages, parmi lesquels Ingrid Betancourt. Le gouvernement colombien garantit aussi aux terroristes une extradition immédiate vers la France, pays qui s'est proposé pour accueillir les guérilléros qui se livreraient en libérant des otages.
L'espoir est donc très grand de revoir rapidement Ingrid Betancourt, surtout qu'Alfonso Cano, le guérillero qui a remplacé Manuel Marulanda à la tête des FARC, est réputé comme étant un idéologue plus qu'un militaire. Pour la première fois depuis leur création il y a quarante-quatre ans, le groupe terroriste serait peut-être plus enclin au dialogue qu'à la lutte armée.