Des manifestations qui méritent le détour car ne se déroulent qu’une fois par siècle : célébration du 400e anniversaire de la mort d’Henri IV. Une pensée pour ce roi qui, par l’Edit de Nantes le 13 avril 1598 a mis fin aux guerres de religions. Héritier potentiel du petit trône de Navarre convoité, annexé par l’Espagne et reconstitué par son grand-père le souverain d’Albret, Henri IV, petit neveu de François Ier, n’était pas destiné à devenir roi de France. Le 25 juillet 1593 à St Denis, Henri IV abjure sa foi protestante qui lui inspire la phrase suivante : "Paris vaut bien une messe". Il se fait sacrer roi à Chartres le 24 février 1594 et entre à Paris le 22 mars 1594.

 


 

Malgré la reprise économique consécutive à la fin des guerres de religion, les Français, sous son règne, ploient sous le poids des charges fiscales et l’on raconte que le 12 mai 1610, une mère, au bout du désespoir se pend avec ses six enfants. Alors que le souverain, "Vert Galant", se la coule douce avec des dépenses vertigineuses pour entretenir ses multiples maîtresses, pour assouvir son goût immodéré des jeux.
Durant ses 20 ans de conquête de pouvoir assorties de 20 tentatives d’assassinat, le monarque bâtisseur de châteaux, de palais royaux, dans la lignée des Valois, s’est employé à reconstruire une France déchirée par 30 années de guerres civiles. C’est au travers de nombreuses de ses créations parisiennes que l’on peut apprécier le fabuleux héritage culturel artistique qui est le sien.
Son règne autoritaire, passage entre la France de la Renaissance et la France Baroque, se caractérisera par un gigantesque chantier fait de restaurations, de rénovations, de développements et d’innovations. Il serait l’auteur des tracés de 68 rues dans Paris, auteur de la Fontaine de la Samaritaine, de la place Dauphine, de la place Royale devenue place des Vosges. Bien que lancé avant son règne, le pont neuf où trône sa statue serait aussi un de ses multiples chefs d’oeuvre parisiens. Statue ordonnée par Marie de Médicis qui sera détruite pendant la révolution pour être inaugurée en 1818 sur le compte exclusif de souscripteurs. L’hôpital Saint-Louis avec sa fabuleuse architecture composé de pavillons espacés les uns des autres répondaient à la nécessité d’isoler les personnes contagieuses. L’Hôtel de ville de Paris est construit sous son règne et seront poursuivis les constructions des Tuileries, du Louvres, de Fontainebleau, Blois… Il projetait de faire une grande place en hémicycle dite place de France que desserviraient des rues aux noms des provinces françaises mais le temps lui a manqué. Cependant quelques rues dans le Marais ont conservé les noms du projet : rues de Bretagne, du Poitou..
Le vieux Paris de l’époque était un lacis de ruelles étroites et le roi, comme toujours, avait eu beaucoup de mal à faire bouger les choses sous la résistance des Français. Et le 14 mai 1610, dans la rue étroite de la Ferronnerie, non loin des Halles, encombrée ce jour là, Ravaillac a mis fin à la vie du souverain de deux coups de couteau… Le cortège funèbre, est passé par le Pont neuf pour quitter le Louvres et se rendre à Notre Dame. Il a mis 8 heures. Le 14 mai dernier, dans cette rue élargie depuis, en mémoire de ce grand roi de France, des gerbes ont été déposées dont une du président de la République.
C’est après sa mort que naquit la légende du roi débonnaire, bienveillant, réconciliateur, érigé en roi modèle surtout au XVIIIième siècle avec les encyclopédistes, Voltaire, les révolutionnaires et avec la Restauration sous Louis XVIII et enfin sous la troisième République. 
 Des initiatives pour célébrer cette date qui ne peut arriver qu’une fois dans une vie se multiplient dans certains pays, pendant l’été et à l’automne notamment des expositions en Florence et aux Etats-Unis alors qu’en Californie, se tiendra un grand banquet avec poule au pot. Dans certaines villes de France, fleurissent des initiatives variées avec aussi une poule au pot prévue à Marseille.

Le 14 juillet, des royalistes ont manifesté.