Rigueur et silence.

 

Le parler vrai

        En ce Bettencourtgate, nous vivons des moments qui doivent intéresser les psychanalystes.

        D’un côté, le tabou de la langue de bois. Les tabous comme les totems, c’est leur domaine de prédilection. Pour la majorité d’entre nous, ce n’est plus qu’un jeu dont le ridicule rejaillit sur les auteurs sans qu’il en tienne compte.

        Enfin, le mot survint : la RIGUEUR. Il a fallu aller à 12000 km du Château pour le prononcer enfin, innocemment, auprès d’auditeurs que cela ne concernaient pas vraiment. La rilance lagardienne avait fait plouf sans plus d’hilarité médiatique. Mais on avait prononcé la première syllabe à son corps défendant, avec l’espoir que le Chef suprême ne lui en tiendrait pas… rigueur. Pendant l’heure Pujadas, nous eûmes droit à la gestion rigoureuse de l’Etat, ce qui est une vertu non contraignante.

        Et si quelqu’un osait austérité, avec un plan, comme en 1983 ! Cela déclencherait-il la Révolution ? Habitués à la brioche nous allons à la rentrée nous contenter de pain.

D’autre part, une disparition qui nous a emplis de sérénité. Les 13 et 14 juillet eurent lieu un peu partout des défilés, parades et pétarades, des feux d’artifices, et toutes sortes de réjouissances. Ce fut un jour heureux, sans être troublé par des incendies. Certes, un pétard malencontreux a presque tué une femme. Mais dans l’ensemble, les automobiles sont restées sages. Aucune n’a eu la fâcheuse idée de prendre feu. On note, en entrefilet, qu’à Mantes, 10 de plus que l’année précédente partirent en fumée. De ces récidives qui confirment l’extinction du mal.

Si la rigueur pouvait disparaître de cette manière, nous pourrions continuer de vivre à crédit et de creuser les déficits. Il suffisait d’y penser pour continuer à croire que les Français sont de grands naïfs, en vacances !