La perte de son compagnon, de son ami, de son animal de compagnie (peut importe l’appellation que nous souhaitons lui donner)… C’est une chose plus ou moins simple, et pour ma part très douloureuse. 


Mais je crois que la pire phrase que j’ai entendu reste : "Ce n’était qu’un animal…"


 



Alors reprenons les choses du début. Lorsque, en cours, on nous apprend la différence entre les plantes et les animaux: Les uns ont un cerveau, les autres non. Bien donc jusque là, nous faisons parti des animaux.

Avançons vers la prochaine étape: la différenciation entre les animaux et les humains. Là il faut chercher en quoi nous sommes si différents. Et des variables qui diffèrent il y en a plein, mais aucune ne semble pour autant être totalement absente du reste du monde animal. 

Citons par exemple: la conscience de soi et des autres, qui serait plus poussée chez le genre humain (bien que, à voir les actualités politiques et financières, il y a de quoi en douter) mais existerai chez de nombreuses autres espèces. Il y a aussi le langage articulé, la encore le notre serait surtout plus développé que d’autres espèces qui le posséderaient également, ou encore l’organisation sociale (mais là aussi je ne suis pas certaine que nous soyons l’espèce animale la plus douée en ce domaine).

 

Bref la frontière en l’homme et l’animal, bien qu’existante, n’est pas si imperméable qu’on le croit, et cette frontière tant à s’amenuiser lorsqu’un animal vit au contact de l’être humain. Sûrement à cause du fait que nous partageons alors avec lui de nombreuses choses comme du vocabulaire (apprendre à un chien ce que signifie le mot "assis" ou encore "coucher" représente de nombreuses heures d’échanges assidus…), des habitudes, des signes (l’apprentissage de certains signe pour malentendant par des chimpanzés a démontré une aptitude importante au langage par exemple) et de multiples expériences communes.

 

Alors quand j’entends: "Ce n’était qu’un animal…" je me dis que soit les gens sont juste sans cœur, soit ils ont fait une cloison en béton entre le monde animal et celui des humains… Le plus souvent, ils n’ont jamais vécu avec un animal de telle façon a créer un lien unique et profond avec celui-ci.

 

Et il en va de même dans tous les domaines, que vous pleuriez la mort de votre cher compagnon à 2 ou 4 pattes, que vous dépensiez tout ce que vous pouvez pour le sauver ou juste que vous preniez soin de lui dans un moment qui n’arrange pas la personne en face de vous.

J’ignore comment faire comprendre à ces gens l’importance qu’à la vie de ce compagnon pour de nombreuses personnes dont moi-même, mais je pense qu’ils peuvent au moins comprendre cela:

 

Lorsqu’un humain choisit de devenir responsable d’un animal, alors il n’y a pas de question à se poser, c’est la même chose que lorsque 2 êtres humains qui s’aiment choisissent d’avoir un enfant et là j’entends déjà: ("Les animaux et les humains ça n’a RIEN A VOIR!"). Et pourtant…

Dans les 2 cas, l’être vivant qui les rejoint est innocent et n’a pas eut le choix, lui.

Dans les 2 cas, il nous incombent de veiller à sa sécurité et de subvenir à ses besoins.

Dans les 2 cas, il semble évident que l’on donnera tout ce qu’on a pour qu’il aille bien. (Si un jour on diagnostique une maladie pour l’enfant dont ni la sécurité sociale, ni les assurances rembourse les frais, ça ne semblera pas aberrant de tenter de mettre le peu d’argent que l’on a dans ce qui peut l’aider… alors pourquoi l’est-ce tant pour un animal?)


La prochaine fois, avant de dire : « Ce n’est (ou n’était) qu’un animal. » Tournez 7 fois la langue dans votre bouche en pensant à la personne que vous avez en face de vous, à ce qu’elle peut ressentir et à ce que je viens d’écrire.

 

La question qui me reste à vous poser est la suivante : Si vous n’arrivez pas à comprendre tout ce dont je viens de parler… n’avez-vous pas raté quelque chose ?

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Photo faite par moi-même, ma galerie ici: http://nimarylis.deviantart.com/gallery/