L’affaire de la prison de Carandiru au Brésil a soulevé l’émotion, pas simplement dans le pays, mais aussi dans le monde entier en 1992. Retour sur une affaire macabre…
Attention, les images du massacres sont mises en bas de page afin de ne pas heurter les personnes sensibles, des images atroces certes, mais qui illustrent et dénoncent la violence et répression policière infligée aux détenus de Carandiru…
Le 2 octobre 1992, une émeute éclate dans la prison brésilienne, Carandiru de Sao Paulo. L’établissement pénitentiaire abritait alors pas moins de 8 000 détenus. Le personnel pénitentiaire n’aurait pas fait preuve d’effort de négociation avec les détenus et aurait demandé le renfort de la police militaire alors sous le commandement du Colonel Ubiratan Guimarães. L’arrivée de la police militaire engendra pas moins de 111 décès, dont 102 décès causés par des armes à feu appartenant aux policiers et 9 par armes blanche infligés par d’autres détenus. Il s’agit là de la plus grande bavure policière au Brésil, un véritable massacre durant lequel les droits de l’Homme furent bafoués…
Selon les témoignages de certains détenus, les policiers n’auraient pas hésité à tirer sur des détenus s’étant rendus ou essayant de regagner leur cellule dans la pagaille générale… Outre le nombre désastreux de décès, il faut aussi noter que 83 détenus furent blessés. L’expert en charge d’analyser la scène de crime avait été formel concernant le fait que les détenus n’avaient eu aucune chance, et qu’aucun affrontement entre les policiers et les mutins n’était à déplorer. Aucune plaidoirie en état de légitime défense ne pouvait être mise en avant.
Alors que l’affaire avait été confiée à la police militaire, face au manque délibéré d’avancement, l’affaire fut confiée à la justice classique. De fait, seul le colonel Ubiratan Guimarães avait été jugé et condamné en 2001 à une peine de prison de 632 ans. Pourtant en appel en 2006, il avait été acquitté et libéré, une liberté de courte durée puisqu’il fut exécuté quelques mois seulement après sa libération dans son appartement.
Le procès cette fois-ci se déroule en quatre temps. Un procès par étage de l’établissement… En avril dernier se déroulait le premier procès impliquant 23 policiers accusés du meurtre de 13 détenus. La sentence tomba et chacun des policiers fut condamné à purger une peine de prison de 153 ans ! Ce week-end se déroulait le procès des victimes du second étage du centre pénitentiaire. Chacun des 25 policiers incriminés viennent tout juste d’être condamné samedi 3 août, à purger une peine de prison de 624 ans de prison pour le meurtre de 52 détenus !
La suite du procès se déroulera dans les mois à venir. Il reste encore 31 policiers à juger….