Originaire de Mvoméka’a dans la région du Sud, Paul Biya n’a pas pu en trente années de pouvoir faire de cette région ce que font le plus souvent certains dirigeants africains. La région du Sud, en dépit de ses nombreuses ressources fauniques, halieutiques et surtout humaines,  reste jusqu’aujourd’hui curieusement parmi les plus pauvres du Cameroun. Une situation presque unique, dans une Afrique où l’on sait que chaque dirigeant s’arrange toujours à faire de sa localité de naissance le seul bénéficiaire des projets gouvernementaux. Toutes choses qui ont poussé Charles Ateba Eyene, jeune écrivain camerounais,  lui aussi originaire de cette région, a déplorer cette  étrangeté dans un livre qu’il a intitulé «  Les paradoxes du pays organisateur », publié en 2008 aux éditions Saint Paul à Yaoundé. Un ouvrage très riche dans lequel l’auteur faisait une comparaison entre les réalisations  de l’ancien Président Ahmadou Ahidjo et ceux de Paul Biya dans cette localité. Un livre qui a connu un succès historique.

Le fait c’est que jusqu’à tout récemment, le président Paul Biya,  ne se contentait que d’attribuer les postes les plus stratégiques aux enfants de sa  région. Un cadeau qui ne profitait qu’à ces derniers,  ainsi qu’à leurs familles,  au grand dam de la communauté tout entière. S’étant sans doute rendu compte, l’homme fort du Cameroun s’est engagé depuis quelque temps a corriger très rapidement ce tort. C’est ainsi qu’il a en moins de six mois engagé dans cette région de très nombreux projets, et presque dans tous les secteurs.

Au rang de ces grand projets, nous pouvons citer le comice agropastoral tenu tout récemment à Ebolowa, le lancement des travaux de construction du port en eaux profondes et de la centrale à gaz de Kribi, et surtout le barrage hydroélectrique de Mevelé dont la première pierre à été posée samedi 16 Juin dernier par le président Paul Biya en personne.

Les autorités entendent faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Un défi qui ne sera relevé que si le partage du « gâteau national »  est juste et équitable. Se réconcilier avec les « siens » est une bonne chose ; mais, un président de la république ne devrait jamais oublier de se souvenir qu’il est le président de tout le monde ; de toutes les régions !