Il ne fait plus aucun doute que Monsieur Paul Biya se portera candidat aux prochaines élections présidentielles. Des élections qui théoriquement devraient se tenir en 2018.

Il ne se passe plus un  jour, sans qu’on ne lise sur les antennes de la Cameroon Radio and Télévision (CRTV), un communiqué venant de tel ou de tel autre coin du pays, invitant Monsieur Paul Biya à se porter candidat à cette élection pourtant encore « lointaine ». Le département de la LEKIE dans la Région du Centre est allé un peu plus loin, en priant l’homme fort de Yaoundé de modifier la constitution, afin d’anticiper ce scrutin présidentiel.

Et, connaissant les méthodes du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (parti au pouvoir), l’on n’a pas besoin d’être un spécialiste pour comprendre que Monsieur Biya et ses copains sont en train de préparer le passage en force d’un nouveau code électoral qui devrait permettre à l’actuel Président de la République du Cameroun de s’octroyer un nouveau bail au palais d’Etoudi. D’ailleurs, il y’a de fortes chances que cette modification constitutionnelle s’opère lors de la session ordinaire du parlement qui s’ouvrira au cours du mois de mars prochain. Et, au rang des grands changements figure et en bonne place, la création d’un poste de vice-président de la République,  qui pourrait être attribué au septentrion qui se sent un peu lésé,  depuis la mise sur pied du Senat en 2013.

Ce qui est surprenant dans tout ceci est que depuis le début de cette machination politique, les partis de l’opposition gardent plutôt un silence étonnant. En dehors du MANIDEM qui a initié tout récemment une campagne de distribution de tracts invitant les camerounais à s’opposer à ce projet de Monsieur Biya, les grands partis de l’opposition que sont le Social Démocratic Front (SDF), l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC)…  se contentent uniquement de commenter ces « appels à candidature » lors  des débats radiophoniques et télévisés.

Eux, qui devraient sauter sur l’occasion,  pour exiger un code électoral véritablement transparent et démocratique qui prévoit,  un scrutin présidentiel à deux tours, l’introduction du bulletin unique, et surtout l’acceptation des candidatures indépendantes. Mais hélas !

Face à cette incompétence notoire de l’opposition, les yeux des camerounais restent à présent tournés vers la société civile divisée, et une communauté internationale plus préoccupé par ses intérêts. Le boulevard d’une présidence à vie est donc ouvert à Paul Biya !

 

 

* photo camer.be