Le rêve de chaque famille lorsqu’elle envoie son fils à l’Ecole est que celui-ci puisse dans quelques années quitter le domicile familial pour fonder lui-aussi sa propre famille, et voler de ses propres ailes. Malheureusement, depuis quelques années, cela relève d’un vieux souvenir pour les camerounais. Car, le fait de faire de longues études ou même de suivre une formation professionnelle ne garantit plus à un jeune camerounais un avenir radieux comme par le passé. Pire encore, même ceux ayant suivi une formation dans ce qui était jusqu’ici considéré comme « grandes écoles » n’ont aucune chance sur le marché très restreint de l’emploi.

Ainsi, en dehors des « produits » de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature et des Ecoles Normales Supérieures qui sont automatiquement recrutés à la fonction Publique, les autres grandes écoles étatiques camerounaises ne sont en réalité que des pépinières de chômeurs ; en ce sens qu’au terme de leurs formations, les « produits » de ces autres écoles sont abandonnés à leurs tristes sorts.

En Février 2011, les autorités camerounaises ont lancé une opération de recrutement de 25.000 jeunes à la fonction publique. Une opération qui était censée réduire considérablement le chômage en milieu jeune. Seulement, à son terme, cette opération s’avérera n’être qu’une poignée de sable dans la mer.

 En effet, selon les spécialistes, le taux de chômage au Cameroun oscillerait entre 50 et 70 % au sein de la population active. Aussi, plus de 90 % des jeunes en activité ne feraient que dans l’informel. Un secteur informel qui est devenu de loin le premier employeur du pays.

De ce fait, vendre de l’eau en sachet, faire le « bensking » ou se prostituer est devenu le principal refuge d’une jeunesse camerounaise désœuvrée et abandonnée à elle-même. Et, curieusement,  sous le regard impuissant des autorités. Plus grave encore, depuis 2011, aucun autre recrutement n’a jamais encore été envisagé au sein d’une fonction publique vieillissante et gangrenée par une corruption endémique.

Jusqu’ici, les seuls recrutements organisé très régulièrement sont ceux au sein de l’appareil sécuritaire de l’Etat. Tout ceci, alors que les jeunes infirmiers diplômés de l’Etat, les Instituteurs et pleins d’autres jeunes sortis des écoles de formations croupissent dans une galère indescriptible. Vivement que Monsieur Ange Michel Angouing le Ministre de la Fonction Publique du Cameroun prenne ses responsabilité en organisant lui-aussi des recrutements à la fonction publique comme le faisaient ses prédécesseurs.

*Photo nkul-beti-camer.com