Alors que les Bleus se préparent pour leur match de dimanche face au Honduras, la cérémonie
d’ouverture vient de s’achever. Mais si cette cérémonie reflétait bien tout le faste qu’une coupe du
monde de football se doit d’être, elle reflétait aussi bien le décalage entre l’événement et la
population brésilienne : un hymne chanté par deux américains (J-Lo et Pitbull) et dont les rythmes
n’ont rien de brésiliens,et des centaine de personnes qui ont préféré ne pas venir afin d’exprimer leur
mécontentement.
Car le mondial qui commence aujourd’hui marque aussi un symbole important pour toute une partie
de la population qui manifeste depuis un an. Le mondial et les coûts qu’il entraîne sont les symboles
d’un pays à deux vitesses, qui a choisi la globalisation et l’ouverture au monde au détriment d’aides
sociales pour une large partie de sa population. Cette population manifestante n’est pas unie, sinon
constituée d’une multitude de petits groupes qui tous manifestent pour leurs droits. Toutes les
parties de la société brésilienne y sont représentées.
Alors que la Coupe du Monde vient de commencer, la population brésilienne est donc partagée.
Il y a ceux pour qui le football est sacré et qui participeront directement ou indirectement aux
évènements du mondial, mais il y a également ceux qui continuent de penser que de lutter
ouvertement contre le mondial, de ne pas y aller, c’est lutter contre une politique trop élitiste
et corrompue que le gouvernement brésilien a suivi ces dernières années.
Le faste d’une compétition d’une telle ampleur ne doit donc pas nous faire oublier d’avoir un
regard sur l’ensemble de la population brésilienne. Si les gradins n’étaient que peu remplis pour les
20 minutes de la cérémonie d’ouverture, il s’agira maintenant de voir si la population
{mosimage} bosimage} brésilienne se mobilise dans les jours qui viennent pour soutenir son équipe.